Pascal, un enseignant français au Liban

Publié le 17 janvier 2016

Pascal est un enseignant français au Liban. Il travaille à Beyrouth. Il répond aux questions des globe-reporters du collège Jean Lafosse de l’île de la Réunion.

Education et jeunesse

Au Liban, on rencontre de nombreux enseignants français. Pascal est l’un d’eux. Nous avons posé les mêmes questions à Karine, une enseignante libanaise (voir lien ci-contre). Pour tenter de mieux cerner la réalité, il est toujours bon de recueillir plusieurs points de vue.

Les photos montrent Pascal au travail dans une classe de CE1 du Lycée Abdel Kader de Beyrouth.

Pouvez-vous vous présenter et expliquer où vous travaillez ?

Je suis professeur des écoles français, titulaire de l’Éducation nationale, je travaille dans une école libanaise qui respecte les programmes français. J’ai une classe et je fais de la formation auprès des enseignantes libanaises de l’école.

Avez-vous un bon statut dans votre profession ?

Oui, tout à fait.

Aimez-vous votre métier ?

J’adore ce que je fais, j’aime appartenir à une communauté éducative (enfants, parents, enseignants, partenaires).

Pourquoi l’avez-vous choisi ?

Au départ, je ne savais pas ce que c’était d’enseigner (il y a longtemps), mais ça m’a tout de suite plu. Après je suis devenu formateur auprès d’enseignants et le fait de travailler avec des enfants et des adultes est très enrichissant.

Est-ce un plaisir d’enseigner au Liban ?

C’est agréable dans la mesure où on a compris que l’on est à l’étranger et que les enfants, les adultes sont différents, pensent différemment et qu’on l’accepte.

Avez-vous un bon salaire ?

Oui, en plus de mon salaire de professeur français, j’ai une indemnité pour me permettre de vivre au Liban (loyer, transports, nourriture, loisirs...)

Y a-t-il une différence entre les salaires du public et du privé ?

Je travaille dans une école privée libanaise, je ne connais pas la situation des professeurs de l’école publique libanaise.

Y a-t-il plus d’écoles privées que d’écoles publiques ? Quelles sont leurs réputations ?

Je ne sais pas mais les écoles privées ont plus de moyens et ont meilleure réputation : attention, la scolarité en école privée coûte très cher aux parents, les familles qui envoient les enfants en école privée ont des moyens ou font de gros sacrifices.

Les élèves sont-ils difficiles ?

Pas plus difficiles qu’ailleurs, ils sont différents ; il y a dans chaque classe un ou deux élèves qui posent problème parce que traités comme des enfants-rois à la maison, notamment des garçons qui sont considérés par les parents comme des petits rois, ils sont souvent élevés par des « bonnes » qu’ils tyrannisent à la maison. Parfois ils ont donc du mal à se tenir en classe mais dans l’ensemble, les enfants sont très agréables.

Sont-ils plus agréables à la campagne qu’à Beyrouth ?

Au Liban, on parle plutôt de la montagne que de la campagne ; ils sont considérés comme plus calmes car ils vivent dans un cadre plus agréable.

Le système éducatif est-il rigide ? L’école est-elle obligatoire ?

Certaines écoles ont cette réputation, oui, mais c’est très variable. L’école est obligatoire.

Y a-t-il des quartiers sensibles à Beyrouth, dans les grandes villes ?

Oui il y a des quartiers sensibles, avec des populations de réfugiés syriens ou palestiniens, dans les grandes villes aussi comme à Tripoli ou à Saïda.

Pourquoi les élèves portent-ils un uniforme ?

Le port de l’uniforme n’est pas obligatoire dans toutes les écoles ; dans les écoles à programme français, il n’y en a pas.

L’école est-elle ouverte à tous ? À quel âge peut-on arrêter l’école ?

À l’école publique, oui, mais dans les écoles privées, il faut pouvoir payer les droits d’écolage.


Quelles sont les matières étudiées ?

Les mêmes qu’en France mais avec l’arabe, la langue du pays, en plus. Et dans certaines écoles, il y a de l’éducation religieuse.

Y a-t-il une prévention pour lutter contre le SIDA ?

Non, je n’en ai jamais vu. Les jeunes ici ne sont pas censés avoir des relations sexuelles avant d’être mariés.

Question bonus : comment se passent les relations avec les enseignants libanais ?

Comme partout, il faut respecter les autres et se faire respecter, bien avoir en tête que l’on est au Liban et pas en France, donc accepter que les enseignants soient différents. C’est une expérience très enrichissante.

Question bonus : pendant combien de temps pensez-vous rester au Liban ?

J’ai un contrat de 5 ans non renouvelable, qui se termine en juin 2016.

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