L’ombre de Donald Trump plane sur la COP22

Publié le 9 novembre 2016

Ce n’est un secret pour personne : Donald Trump qui deviendra en janvier prochain, le 45ème président des États-Unis est un climatosceptique : il ne croit pas au réchauffement climatique. Au moment de l’ouverture de la COP22, il a enfoncé le clou, en annonçant que, une fois élu, il dénoncerait l’accord de Paris difficilement négocié l’an dernier lors de la COP21. C’est le sujet principal de discussion au lendemain de l’élection du milliardaire.

Débats

Conférence de presse à la COP22 avec Mme Hakima El Haite (2ème en partant de la droite)

L’annonce de l’élection de Donal Trump a fait l’effet d’une bombe dans les couloirs de la COP22. Depuis quelques jours, il ne se passait pas une conférence de presse sans que la question soit posée par un des journalistes présents : que se passera-t-il si le candidat républicain est élu ? Mardi, Laurence Tubiana, coprésidente de la COP21 l’an dernier et négociatrice pour la France, avait demandé à tous d’attendre 24h pour reposer la question. Elle ne faisait pas mystère qu’elle comptait bien sur l’élection de Hillary Clinton. Mais les Étatsuniens ont voté et ils ont élu un président qui ne croit pas au réchauffement climatique et pense que l’accord de Paris menace le mode de vie étatsunien et qu’il n’est pas question d’y renoncer.

Pourtant ce mercredi 9 novembre 2016, tous les participants à la COP22 semblaient s’être passé le mot : non, l’élection de Donald Trump à la tête des États Unis n’allait pas remettre en question l’Accord de Paris, non les efforts de tous les pays pour limiter le changement climatique n’allaient pas être réduits à néant, non ce ne serait pas la catastrophe annoncée.

Négociateurs, membres des délégations, observateurs, conseillers des organisations non gouvernementales, ont, pour une fois, tous le même discours : « Le futur président américain ne pourra revenir sur l’Accord de Paris qui a été signé et ratifié par le Congrès. En tant que président des États-Unis, il sera bien obligé d’entendre les scientifiques sur la question climatique, c’est un homme d’affaires et lorsqu’il verra que le les conséquences économiques du réchauffement climatique, il sera bien obligé de suivre le mouvement mondial d’autant que c’est la société civile qui pousse à la prise de conscience et que la société civile, c’est à dire, les organisations non gouvernementales, et les associations s’opposeront à la politique de Donald Trump.

Cela ressemble un peu à la méthode « Coué » : il faut croire à ce que l’on dit pour s’en persuader parce que Donald Trump est aussi un industriel qui risque beaucoup d’être le porte-parole des grosses industries polluantes.

Au pavillon des États-Unis mercredi c’est silence radio. En accueillant les participants à une conférence sur le climat, une hôtesse s’excuse gentiment : toutes les personnes présentes font partie de l’administration Obama et sont donc bien mal placées pour commenter un événement qu’elles n’ont pas souhaité. Les seuls à s’exprimer haut et fort sont les « observateurs », les membres des organisations non gouvernementales qui font pression sur les négociateurs pour faire avancer la lutte contre le changement climatique. Ils sont bien les seuls à dire tout haut ce que tout le monde pense surement tout bas.

Valérie Rohart, envoyée spéciale Globe Reporters à la COP22

Sources sonores

  • Célia Gauthier membre de CAN, Climate Action Network, spécialiste des politiques européennes de lutte contre le réchauffement climatique réagit à l’élection de Donald Trump ?

  • Célia Gauthier, est-ce que l’ensemble des participants à la COP22 ont décidé de faire de l’auto-persuasion ? Parce que Donald Trump est le représentant de tous les lobbys industriels aux États-Unis ?

  • Mme Hakima El Haite, négociatrice en chef pour le Maroc, répond lors d’une conférence de presse à la question : Quelle est votre réaction à la victoire de Donald Trump ?