Dien Bien Phu & Sapa : mon week-end dans le Nord du Vietnam

Publié le 23 janvier 2017

Deux jours de voyages et de découvertes… avec quelques surprises. Regardez les vidéos !

Carnet de route

Vous êtes nombreux à poser des questions sur l’histoire qui lie la France et le Vietnam. J’ai donc décidé de partir à Dien Bien Phu, là où les Français ont perdu, il y a 72 ans, la guerre contre le Vietnam.

Vendredi, 9h00 – Départ en avion d’Hanoi pour Dien Bien Phu

Je pars de chez moi à 9h00, pour arriver à l’aéroport vers 10h00, avec un vol censé partir un peu avant midi. 

Sauf que l’avion a plus de 4h00 de retard ! Après un peu plus d’une heure de vol, j’arrive sur place. Il fait déjà nuit. Le temps de trouver un hôtel et à manger… les visites attendront le lendemain !

Samedi, 12h00 – visite de Dien Bien Phu

Après avoir dégusté un plat dans un restaurant de rue, je file visiter les lieux à voir à Dien Bien : le musée d’Histoire, le cimetière des soldats, et la colline A-1, où se trouvaient les Français. 

Regardez la vidéo de ma visite à Dien Bien Phu  ! 

Les visites se déroulent plus rapidement que prévu. Et dans la ville, il n’y a pas grand-chose à voir. « Dien Bien Phu n’a pas su développer une vraie offre touristique », analyse une guide croisée sur place. Je me rends compte que je risque de m’ennuyer si je reste une journée de plus. 

Une amie, Amandine, en vacances au Vietnam en ce moment, m’a parlé de Sapa, dans le Nord. «  Les paysages là-bas sont magnifiques  », m’a-t-elle dit. A 17h30, je demande à la réception de l’hôtel si des bus partent pour Sapa. Par chance, il y en a un dans 15 minutes ! Je crois que j’ai pris ma décision : je quitte Dien Bien Phu.

Samedi, 17h45 – Départ précipité pour Sapa

Ni une, ni deux, je rassemble mes affaires et file dans le premier taxi croisé. J’arrive à la station de bus à 17h55. « Sapa, Sapa ? », je demande autour de moi. Une personne me fait oui de la tête. Bingo ! Je lui demande de m’indiquer le temps de trajet, il dessine un 5 sur ma feuille. Génial, j’y serai dans la soirée.

J’entre dans le bus. Et là, surprise : ce sont des couchettes ! Au Vietnam, les gens voyagent souvent allongés, même en pleine journée. Nous sommes deux par couchette. Une dame s’allonge à côté de moi et rabat la couverture sur elle, avant de fermer les yeux.

Je fais la connaissance d’un couple de Français. Romain et Isabelle ont 30 ans et voyagent pendant deux mois en Asie du sud-est. Romain est savoyard, comme moi ! « Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas », sourit ce raboteur, qui conduit aussi des camions pour gagner sa vie. Isabelle, elle, est aide-soignante. Leur budget pour deux mois de voyage : 2 000 euros. 2 600 euros avec les billets d’avion. « On dépense 25 euros par jour à deux », calcule Isabelle. 

Cela ne fait que deux jours qu’ils sont au Vietnam, mais Romain et Isabelle m’avouent à demi-mots ne pas adorer le pays. « On ne veut pas donner une mauvaise impression du Vietnam aux globe-reporters, confie Isabelle. Mais nous avons eu un tel coup de cœur pour le Laos, où nous étions juste avant ! »

Ecoutez leur interview !

Derrière nous, dans le bus, il y a des femmes issues des minorités ethniques qui vivent généralement dans les montagnes, où nous nous rendons.

Comme je n’ai aucune info sur Sapa, je pique le Guide du routard à Romain. Isabelle et lui se rendent à Lao Cai, à la frontière avec la Chine. Je leur fais remarquer que le Routard n’en dit rien de bon. «  Un bon voyageur n’a ni plans établis, ni destination  », disait Lao Tseu. Romain et Isabelle décident donc de s’arrêter, comme moi, à Sapa. Heureusement, car je comprends en lisant le guide que mon trajet n’est pas censé durer 5h00, mais que je vais arriver à 5h00 du matin dans cette ville que je ne connais pas ! La présence de compatriotes me rassure un peu.

Samedi, 21h00 – Le restaurant où nous ne mangerons jamais

Le bus s’arrête devant un restaurant. Les plats fument, savoureux, semble-t-il. Mais nous ne le saurons jamais : impossible de commander. 

Les Vietnamiens qui vivent ici ne doivent pas être habitués à recevoir des touristes. S’ils refusent à ce point de nous parler, c’est qu’ils craignent de ne pas nous comprendre. La barrière de la langue peut empêcher une vraie rencontre culturelle, me dis-je. Voilà pourquoi, chers globe-reporters, il est essentiel d’apprendre l’anglais. Et d’autres langues, si possible !

Qu’allons-nous manger, alors ? Isabelle a apporté un peu de riz dans un sachet en plastique que nous dévorons avec les doigts. Cela nous rend sans doute sympathiques aux yeux de nos voisins de table, des Vietnamiens qui finissent par nous proposer de goûter à leur nourriture. Et surtout à leur alcool maison, qu’ils ont ramené dans une bouteille en plastique. 

Romain se laisse convaincre par un petit verre ! Puis nous repartons dans le bus, contents de cette rencontre. 

Samedi, 3h20 – Arrivée à Sapa

Enfin endormis malgré la musique vietnamienne traditionnelle qui tourne en boucle dans le bus. Nous sommes réveillés par l’assistant du conducteur qui hurle « Sapa, Sapa ! ». Isabelle ouvre un œil. « Je croyais qu’on devait arriver à 5h00 du matin ? ». Nous voilà soudain plongés dans une ville déserte, brumeuse et inconnue, au milieu de la nuit. Il pleut. Et il fait très, très froid. Nous n’avons pas les vêtements adaptés du tout. Nous commençons à chercher une guest house, un petit hôtel où dormir. Mais elles sont toutes fermées !

Au bout de 15 minutes, nous croisons Mok, un Sud-Coréen de 28 ans égaré lui aussi, descendu d’un autre bus, en chemise légère, short et tongs. Mok voyage, comme Romain et Isabelle, pendant deux mois en Asie. Ensemble, nous sommes attirés par des néons qui brillent, et l’une des portes que nous poussons un peu au hasard finit par s’ouvrir. Mok part en éclaireur. Il se déchausse et monte les escaliers sur la pointe des pieds, avant de redescendre quelques secondes plus tard en courant : « ce n’est pas un hôtel, nous sommes chez des gens ! ». A ce moment-là, nous sommes crevés, nous avons froid, mais je peux vous dire aussi que nous sommes morts de rire. [Chers globe-reporters, ne vous introduisez jamais chez les gens par effraction. C’est interdit par la loi.]

Finalement, au bout de 30 minutes, un hôtel nous ouvre ses portes. Nous négocions un tarif réduit pour cette courte nuit : 400.000 dongs pour quatre personnes, soit 16 euros. OK, nous dit la réceptionniste, mais vous aurez deux chambres pour quatre.

Samedi, 4h30 – Bonne nuit !

Enfin au chaud, je m’endors très vite, épuisée de fatigue !

Regardez la vidéo de notre visite de Sapa le lendemain.

Et un selfie souvenir avec mes trois compagnons de route, Isabelle, Romain et Mok !

Pour vous donner un aperçu de mon périple, voici la carte :

 

Sources photographiques

Le cimetière où sont enterrés les soldats vietnamiens, à Dien Bien Phu.
Le cimetière où sont enterrés les soldats vietnamiens, à Dien Bien Phu.
Les touristes et vietnamiens viennent se recueillir régulièrement dans ce lieu.
Les touristes et vietnamiens viennent se recueillir régulièrement dans ce lieu.
03.A l’entrée du musée historique de Dien Bien Phu. L’ « oncle Hô », tel qu’est appelé Hô Chi Minh par les Vietnamiens, est le fondateur de la République du Vietnam. Il est vénéré par tous les Vietnamiens.
03.A l’entrée du musée historique de Dien Bien Phu. L’ « oncle Hô », tel qu’est appelé Hô Chi Minh par les Vietnamiens, est le fondateur de la République du Vietnam. Il est vénéré par tous les Vietnamiens.
Dans le musée, de nombreuses reconstitutions avec des mannequins permettent aux visiteurs de s’imaginer la vie des soldats pendant la guerre.
Dans le musée, de nombreuses reconstitutions avec des mannequins permettent aux visiteurs de s’imaginer la vie des soldats pendant la guerre.
A Sapa, dans le Nord du Vietnam, non loin de la frontière avec la Chine. Il faut près de 10h pour relier Dien Bien à Sapa… un peu moins en roulant vite !
A Sapa, dans le Nord du Vietnam, non loin de la frontière avec la Chine. Il faut près de 10h pour relier Dien Bien à Sapa… un peu moins en roulant vite !
Les minorités ethniques vivent de la vente de produits typiques… mais souvent produits ailleurs, selon le Guide du Routard.
Les minorités ethniques vivent de la vente de produits typiques… mais souvent produits ailleurs, selon le Guide du Routard.
A l’approche du Têt, la plupart des Vietnamiens achètent ces arbustes, qui donnent des fleurs roses. Un peu comme le houx en France, pour Noël !
A l’approche du Têt, la plupart des Vietnamiens achètent ces arbustes, qui donnent des fleurs roses. Un peu comme le houx en France, pour Noël !
Les Vietnamiens ont l’habitude de voyager allongés dans les bus, même en pleine journée. Vous pouvez ainsi vous retrouver couchés aux côtés d’un(e) inconnu(e).
Les Vietnamiens ont l’habitude de voyager allongés dans les bus, même en pleine journée. Vous pouvez ainsi vous retrouver couchés aux côtés d’un(e) inconnu(e).
Ces couchettes existent aussi pour une seule personne. Résultat : tout le monde s’endort, même en plein milieu de l’après-midi ! C’est beaucoup plus confortable pour voyager.
Ces couchettes existent aussi pour une seule personne. Résultat : tout le monde s’endort, même en plein milieu de l’après-midi ! C’est beaucoup plus confortable pour voyager.
Le cimetière où sont enterrés les soldats vietnamiens, à Dien Bien Phu.
Les touristes et vietnamiens viennent se recueillir régulièrement dans ce lieu.
03.A l’entrée du musée historique de Dien Bien Phu. L’ « oncle Hô », tel qu’est appelé Hô Chi Minh par les Vietnamiens, est le fondateur de la République du Vietnam. Il est vénéré par tous les Vietnamiens.
Dans le musée, de nombreuses reconstitutions avec des mannequins permettent aux visiteurs de s’imaginer la vie des soldats pendant la guerre.
A Sapa, dans le Nord du Vietnam, non loin de la frontière avec la Chine. Il faut près de 10h pour relier Dien Bien à Sapa… un peu moins en roulant vite !
Les minorités ethniques vivent de la vente de produits typiques… mais souvent produits ailleurs, selon le Guide du Routard.
A l’approche du Têt, la plupart des Vietnamiens achètent ces arbustes, qui donnent des fleurs roses. Un peu comme le houx en France, pour Noël !
Les Vietnamiens ont l’habitude de voyager allongés dans les bus, même en pleine journée. Vous pouvez ainsi vous retrouver couchés aux côtés d’un(e) inconnu(e).
Ces couchettes existent aussi pour une seule personne. Résultat : tout le monde s’endort, même en plein milieu de l’après-midi ! C’est beaucoup plus confortable pour voyager.

Sources sonores

  • Ecoutez l’interview d’Isabelle et Romain dans le bus

Sources vidéo

Suivez Elodie lors de sa visite de Dien Bien Phu !

Et de Sapa !