" Tous les jours nous nous déguisons en Européens ", Bernard Gabin DJIMASSE

Publié le 26 février 2018

Bernard Gabin DJIMASSE est historien et chercheur. C’est aussi un élu du conseil de la ville d’Abomey et le responsable de l’Office du patrimoine et du tourisme de la région. Il répond aux questions sur les conséquences qui perdurent de la colonisation. Une enquête des globe-reporters Tom, Mohamed, Romane et Mariama du Lycée Albert Einstein à Sainte-Geneviève-des-Bois (91).

HISTOIRE, POLITIQUE ET ECONOMIE

Bernard Gabin DJIMASSE est un notable de l’importante ville béninoise Abomey. C’est une autorité morale. Ses paroles sont écoutées. Surtout lorsqu’il évoque le patrimoine, l’histoire du Bénin et surtout le royaume de Danxomé (ou Dahomey) duquel Abomey fut la capitale. Il nous reçoit chez lui un dimanche matin, très tôt, avant de commencer toutes les activités d’un homme dans les journées sont toutes trop courtes. C’est une personne très sollicitée, même depuis la France puisqu’il collabore, entre autres, avec le musée parisien du Quai Branly Jacques Chirac. 

C’est assis sur un banc, sur la terrasse de sa maison, entourés de chiens et de chèvres, bercés par les chants d’une église évangélique voisine, que nous commençons cette longue interview.

Bernard Gabin DJIMASSE est imposant. Ces gestes sont précis et son regard est profond. Mais dès qu’il commence à parler de cultures, de tradition, de colonisation et de décolonisation, c’est un autre homme. Son regard brille, ses gestes s’adoucissent et sa voix prend une tonalité musicale. Il incarne une tradition orale qui a tendance à se perdre.

Bernard Gabin parle des bienfaits de la colonisation et aussi des maux qu’elle a laissés ; de l’importante de connaître sa propre culture et ne pas en avoir honte. C’est un vrai bonheur que de converser avec un tel Monsieur. Notre envoyée spéciale se laisse porter. Elle se refuse à lui couper la parole et à lui demander d’être bref dans ses explications, car on n’arrête pas une rivière de mots une fois qu’on a ouvert les vannes.

La rencontre de notre envoyée spéciale avec Bernard Gabin DJIMASSE est rendue une fois de plus possible grâce à Théodore ATROKPO, l’inestimable collaborateur des globe-reporters à Abomey.

Sources photographiques

Bernard Gabin DJIMASSE répond avec détail et passion aux questions des globe-reporters sur la colonisation et la décolonisation du Bénin par la France et le Portugal.
Bernard Gabin DJIMASSE répond avec détail et passion aux questions des globe-reporters sur la colonisation et la décolonisation du Bénin par la France et le Portugal.
C’est grâce à Théodore ATROKPO (à droite) que Bernard Gabin DJIMASSE reçoit les globe-reporters chez lui un dimanche matin pour donner des
C’est grâce à Théodore ATROKPO (à droite) que Bernard Gabin DJIMASSE reçoit les globe-reporters chez lui un dimanche matin pour donner des " réponses aux jeunes qui doivent toujours avoir des réponses à leurs doutes pour qu’ils puissent juger par eux-mêmes ", explique Bernard Gabin DJIMASSE.
Bernard Gabin DJIMASSE et l’envoyée spéciale des globe-reporters, Tatiana Miralles.
Bernard Gabin DJIMASSE et l’envoyée spéciale des globe-reporters, Tatiana Miralles.
Pour Bernard Gabin DJIMASSE, un héritage négatif de la colonisation est l’individualisme lié à la destruction du concept de la Grande famille qui a toujours été la tradition béninoise.
Pour Bernard Gabin DJIMASSE, un héritage négatif de la colonisation est l’individualisme lié à la destruction du concept de la Grande famille qui a toujours été la tradition béninoise.
Bernard Gabin DJIMASSE s’habille toujours en pagne
Bernard Gabin DJIMASSE s’habille toujours en pagne " pour ne pas se déguiser en Européen ".
Bernard Gabin DJIMASSE répond avec détail et passion aux questions des globe-reporters sur la colonisation et la décolonisation du Bénin par la France et le Portugal.
C’est grâce à Théodore ATROKPO (à droite) que Bernard Gabin DJIMASSE reçoit les globe-reporters chez lui un dimanche matin pour donner des
Bernard Gabin DJIMASSE et l’envoyée spéciale des globe-reporters, Tatiana Miralles.
Pour Bernard Gabin DJIMASSE, un héritage négatif de la colonisation est l’individualisme lié à la destruction du concept de la Grande famille qui a toujours été la tradition béninoise.
Bernard Gabin DJIMASSE s’habille toujours en pagne

Sources sonores

  • Pouvez-vous présenter et nous parler de la ville d’Abomey ?

  • Est-ce que les ingrédients utilisés pour cuisiner sont-ils les mêmes qu’avant la colonisation ?

  • Reste-t-il des répercussions de la colonisation française au Bénin ?

  • Est-ce que la religion a été modifiée ?

  • Y a-t-il eu des apports des pratiques cultuelles françaises ?

  • Y a-t-il eu des différences dans la manière de parler ?

  • Les danses folkloriques ont-elles changé depuis la colonisation française ?

  • La vie familiale et les ménages ont-ils changé depuis la colonisation française