Imanne AGHA, chargée de mission " prévention et violence " au ministère de l’Éducation nationale français, répond aux questions d’Oumeima, globe-reporters du Lycée Ferhat Hached de Bizerte.

DROITS HUMAINS ET SOLIDARITES

Le meilleur compagnon des journalistes est leur carnet d’adresses. Surtout lors des reportages à l’étranger, car trouver des contacts locaux est une priorité. Étoffer ce carnet est donc un réflexe dans la profession et notre envoyée spéciale n’échappe pas à la règle. A peine débarquée à Paris, elle commence à faire des rencontres, à noter des noms et des numéros de téléphone. Car on ne sait jamais…

Et comme on dit, le hasard fait bien les choses. La preuve. Une des premières rencontres de Nadia est Fatima. Fatima est enseignante et quand Nadia lui explique qu’elle a un questionnaire sur le harcèlement scolaire, Fatima pense immédiatement à une amie : " Il faut appeler Imanne. C’est une spécialiste de la question et elle travaille au ministère. Je lui envoie un SMS pour la prévenir ". Peu importe que ce soit un dimanche, car le temps en reportage est toujours compté. Notre envoyée spéciale appelle cette amie de Fatima sur son téléphone portable.

Imanne AGHA, chargée de mission de " prévention et violence scolaire " au ministère de l’Éducation nationale français, prévenue de l’appel accepte sans hésitation la requête. Elle propose un rendez-vous le lendemain, lundi 2 avril 2018, deuxième jour de Pâques, chez elle. Elle est disponible en fin de journée.

Maintenant que la première interview est décrochée, il faut pouvoir se déplacer ce qui n’est pas évident dans une capitale comme Paris. Heureusement, la ville est dotée d’un réseau important de transports en commun : bus, tramways, métros, etc. Pour les utiliser sans contrainte, le plus simple est le pass Navigo. Après s’être renseignée, Nadia apprend que la station la plus proche où il est possible d’en obtenir un est celle de la Place de la République.

Arrivée sur place, après 15’ de queue, nous apprenons que pour obtenir ce fameux Sésame, il faut un certificat d’hébergement. La première réaction est de se dire qu’il faudra revenir avec ce papier, mais une fois de plus, le hasard fait bien les choses. L’employé de la RATP qui accueille notre envoyée spéciale est un Tunisien, originaire de Zarzis (dans le sud-est de la Tunisie).

Et voilà que tous les deux échangent en arabe. Nadia lui explique être originaire du sud, plus précisément de Djerba où ses grands-parents et arrière-grands-parents sont nés, alors que ses parents ont vu le jour à Tunis. D’ailleurs, l’employé remarque que notre envoyée spéciale n’a pas l’accent "Jerbi" (djerbien), plutôt un accent tunisois. La conversation se poursuit tandis que l’employé de la RATP établit le pass Navigo. Plus besoin de certificat. Entre compatriotes, on s’entraide.

Immane AGHA, dans son appartement à Paris

Le pass Navigo en poche, Nadia a un peu de temps devant elle avant d’aller retrouver Imanne et elle en profite pour se promener aux alentours de la République et faire quelques photos. Puis direction, le nord de Paris, dans le XVIIIème arrondissement. C’est le troisième arrondissement le plus peuplé de Paris, après le XVème et le XXème.

Il est 16h55 et Nadia sonne chez Imanne. Cette dernière ouvre la porte avec le sourire. Avant chaque interview, il faut prendre le temps d’expliquer l’objectif de l’interview et le contexte. C’est une manière de faire connaissance. Imanne est Franco-Tunisienne. Elle travaille depuis des années à la lutte contre le harcèlement scolaire. Puis, le micro est ouvert et l’interview proprement dit commence.

L’entretien dure 40 minutes. Imanne maîtrise très bien son sujet. Nous apprenons que 700 000 jeunes Français déclarent être victimes de harcèlement chaque année. Les réponses sont très documentées. C’est le summum pour les journalistes d’avoir des réponses concrètes, précises et concises. Il est 18h, c’est la fin de l’interview. Le temps de remercier chaleureusement Imanne et de la laisser se préparer, car elle a un autre rendez-vous.

Un reportage réalisé en avril 2018

Sources sonores

• Pouvez-vous présenter et nous dire pour quelles raisons vous pouvez répondre à ce questionnaire ?

• C’est quoi le harcèlement scolaire ?

• Comment peut-on sensibiliser les gens contre ce phénomène et les rendre plus attentifs ?

• Quelles sont les différentes formes du harcèlement scolaire ?

• Comment peut-on mieux armer nos enfants et nos adolescents contre le harcèlement scolaire ?

• Comment peut-on prendre conscience de ce grave harcèlement ?

• Quelles en sont les causes de ce phénomène ?

• Quelles en sont les conséquences ?

• Quelles solutions-doit-on préconiser pour limiter les effets physiques et psychologiques ?

• Existe-t-il à l’intérieur des établissements scolaires des spécialistes tels que des psychologues ou des psychomotriciens qui prennent en charge les enfants qui sont victimes du harcèlement scolaire ?

• Y a-t-il des statistiques ou des victimations qui présentent le nombre précis des élèves harcelés ?

• Question bonus : avez-vous quelque chose à ajouter ?

• Question bonus : avez-vous un message pour les globe-reporters ?