« Je peins mes souvenirs pour que le monde entier voit qui étaient les Chagossiens »
Publié le 15 février 2018
Clément SIATOUS est artiste-peintre, originaire des Chagos. Il répond aux questions des globe-reporters de la 5e Tilapia du collège Jean Lafosse à La Réunion.
Economie, histoire et politique
Expulsés de leur archipel entre 1967 et 1973, les Chagossiens se battent pour récupérer leur coin de paradis. Pas simple : il appartient au Royaume-Uni qui loue l’île principale aux Etats-Unis pour abriter une base militaire.
Clément SIATOUS est né sur la petite île de Peros Banhos, dans l’archipel des Chagos. Il a quitté l’île à l’âge de 13 ans pour venir s’installer à Maurice avec sa famille. De ce passé lointain, il a gardé des souvenirs qu’il peint afin de montrer ce qu’étaient les Chagos quand il y vivait.
Pour rencontrer Clément SIATOUS, là-aussi chers globe-reporters, le hasard a bien fait les choses. Le premier jour de l’arrivée de Sidonie, Daniel, son hôte à Maurice, l’a emmené au petit centre commercial du quartier de la Tour Koenig, à une dizaine de minutes en scooter de là où elle réside. Pendant que Sidonie faisait quelques courses, Daniel s’est assis au Pitts, le restaurant de son ami Clency dont Sidonie a fait la connaissance. En discutant de Globe Reporters et des reportages qu’elle avait à faire, Clency a réagi à celui sur les Chagossiens : « Regarde au mur de mon restaurant, les tableaux accrochés ont été peints par un ami chagossien. Clément SIATOUS. Je peux te le faire rencontrer, il ne peint que des paysages et des scènes de vie extraits de ses souvenirs d’enfance aux Chagos ».
Deux jours plus tard, Clency emmenait Sidonie aux Bains des Dames, le quartier de Port-Louis où réside Clément SIATOUS. Il les attendait, entouré de ses tableaux.
Un grand merci à Clency POHKOT pour son aide et sa gentillesse.
Sources photographiques
Clément SIATOUS pose avec une photo de lui et de l’ancien Premier ministre mauricien, lors de l’exposition organisée en novembre 2017.
Sur une idée de Clency, Clément SIATOUS a peint l’ancien Premier ministre lors d’un discours qu’il a fait à l’ONU plaidant la cause des Chagos. L’artiste l’a offert à l’homme politique quelques jours avant l’ouverture de l’exposition.
Clency POHKOT, son ami, l’a aidé à organiser l’exposition.
Clément nous dévoile ses peintures.
Ici, une peinture représentant une scène du quotidien sur son île natale, Peros Banhos.
L’activité économique de l’archipel reposait sur la noix de coco.
Le Nordvar fut le dernier bateau envoyé sur les îles afin de déplacer les populations vers Maurice et les Seychelles. Il a transporté les derniers habitants de l’archipel. Ils n’allaient jamais plus pouvoir y retourner. La déportation des Chagossiens a eu lieu entre 1967 et 1973.
Une autre scène de vie sur l’île de Diego Garcia, l’île principale de l’archipel, où se trouve aujourd’hui la base militaire américaine.
Un village de pêcheur sur l’île de Salomon.
La récolte des noix de coco sur Peros Banhos.
La pêche était aussi l’une des activités principales des habitants des 55 îles de l’archipel des Chagos.
Clément SIATOUS est fier de pouvoir porter la mémoire de son île.
Là encore, une peinture directement extraite des souvenirs de l’artiste : un dimanche sur son île natale, Peros Banhos.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Comment s’est passé votre départ des Chagos ? Racontez-nous ce moment crucial. Quelle a été votre réaction au moment de quitter l’île ?
Comment avez-vous été accueilli à Maurice ?
Quelles traces gardez-vous de votre déracinement aujourd’hui ?
Où vivez-vous actuellement ? Dans quelles conditions ?
Quel a été votre parcours depuis votre départ des Chagos ?
Question bonus : en 2011, vous avez pu retourner aux Chagos lors d’une visite organisée par les Britanniques. Qu’avez-vous ressenti ?
Etes-vous heureux à Maurice ? Aujourd’hui pensez-vous appartenir au peuple mauricien ?
Qu’avez-vous gardé de votre terre natale (professionnellement, culturellement, personnellement) ?
Comment caractérisez-vous la culture chagossienne ?
Quel aspect de votre culture pensez-vous avoir transmis à vos enfants (nés ou pas aux Chagos) ?