Le pari du tourisme haut de gamme

Publié le 26 février 2015

Mouna Ben Halima a rénové de fond en comble l’hôtel familial, à Hammamet. Elle en a fait un hôtel de luxe, classé cinq étoiles, qui a ouvert en décembre 2014. Elle répond aux questions des globe-reporters de la classe de seconde du lycée Philippe Lamour, à Nîmes.

Economie, histoire et politique

La construction de cet hôtel a-t-elle favorisé le tourisme de luxe en Tunisie ?

Absolument, on a de très bonnes appréciations et il y a une demande, ce qui prouve qu’il y avait une attente pour le luxe non satisfaite.

Avez-vous reçu des célébrités, des hommes d’affaires ou des hommes politiques dans votre hôtel depuis son ouverture ? Lesquels ?

Il y a un peu la jetset locale, des artistes, des sportifs, notamment un grand joueur de foot tunisien, des hommes politiques. On a reçu six ministres, dont l’ancienne ministre du Tourisme Amel Karboul. Il y a aussi des hommes d’affaires, surtout tunisiens, mais aussi des italiens et des français. Pour l’instant, notre clientèle est surtout composée de Tunisiens, mais nous sommes en train d’organiser un événement pour faire venir la jetset française.

Quelles sont les statistiques depuis l’ouverture de l’hôtel, par rapport aux années précédentes ? Le chiffre d’affaire vous satisfait-il, par rapport à vos attentes ?

C’est la première année d’exploitation, donc on ne peut pas comparer. Mais on peut dire que, deux mois après l’ouverture, nous sommes en train de réaliser ce qui est prévu, nous sommes dans nos objectifs. On a ouvert en basse saison, le vrai test sera en juillet-août.

Mouna Ben Halima, la patronne de "La Badira"

Avez-vous rencontré des problèmes durant la construction de votre hôtel, par exemple des manifestations contre ce projet ?

Non, mais j’ai rencontré des résistances dans l’administration. J’ai eu de gros soucis avec la municipalité, qui inventait 36.000 excuses pour ne pas me laisser construire. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter mon chantier. Le gouverneur de la région a fini par m’autoriser à finir mon chantier.

Qui a financé ce projet ?

Il y a une partie de fonds propres, qui viennent de moi, et il y a une partie emprunt : ce sont deux banques tunisiennes qui ont cofinancé l’hôtel.

Plus de 14 millions d’euro pour 130 emplois. Pensez-vous rentabiliser vos attentes durant les années à venir ?

Oui, mais pas tout de suite. La rentabilité d’un produit dans l’hôtellerie est très longue, car l’investissement est très élevé. Le retour sur investissement vient à partir de la cinquième année. Dans l’hôtellerie, il faut également rénover tous les dix ans, il faut sans arrêt réinvestir pour ne pas être dépassé. Sinon, on n’a plus de clients et on échoue. L’hôtellerie n’est pas extrêmement rentable. C’est une passion : c’est un métier qu’on fait pendant que les autres sont en vacances !

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Sources photographiques

Avant, La Badira s’appelait le
Avant, La Badira s’appelait le "Sultan beach". C’était un hôtel-club, construit dans les années 1980.
Il y a deux piscines.
Il y a deux piscines.
L’hôtel a été entièrement rénové, les travaux ont duré deux ans.
L’hôtel a été entièrement rénové, les travaux ont duré deux ans.
La Badira compte 130 chambres, dont six suites avec une petite piscine privée sur le balcon
La Badira compte 130 chambres, dont six suites avec une petite piscine privée sur le balcon
La décoration est sobre et mise sur le patrimoine tunisien, comme ces poteries traditionnelles de Sejnane et cette vieille affiche de promotion du tourisme
La décoration est sobre et mise sur le patrimoine tunisien, comme ces poteries traditionnelles de Sejnane et cette vieille affiche de promotion du tourisme
Mouna Ben Halima devant La Badira en chantier, en février 2013 !
Mouna Ben Halima devant La Badira en chantier, en février 2013 !
Un bassin d’intérieur, à l’entrée de l’hôtel
Un bassin d’intérieur, à l’entrée de l’hôtel
Avant, La Badira s’appelait le
Il y a deux piscines.
L’hôtel a été entièrement rénové, les travaux ont duré deux ans.
La Badira compte 130 chambres, dont six suites avec une petite piscine privée sur le balcon
La décoration est sobre et mise sur le patrimoine tunisien, comme ces poteries traditionnelles de Sejnane et cette vieille affiche de promotion du tourisme
Mouna Ben Halima devant La Badira en chantier, en février 2013 !
Un bassin d’intérieur, à l’entrée de l’hôtel

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