L’école libanaise, mode d’emploi

Publié le 2 février 2016

Les élèves de seconde du Carmel Saint Joseph répondent aux globe-reporters Ines, Soreya, Coralie et Emeline, du lycée Einstein, à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne.

Education et jeunesse

Comment fonctionne le système éducatif au Liban ? Quels sont les différents niveaux pris en charge par l’Etat ?

Le système éducatif au Liban ressemble, au niveau de sa structure, au système français : trois niveaux de classes en maternelle, six niveaux en école primaire (c’est-à-dire que la classe de 6e en fait partie), puis trois niveaux au collège (cycle marqué par les épreuves du brevet national), et enfin trois niveaux de classe au lycée (cycle marqué par les épreuves du baccalauréat national, qui se fait en un seul temps, ce qui veut dire que l’année de première n’est pas, comme en France, marquée par des épreuves anticipées).

Cependant, le système éducatif libanais a deux facettes : un système public et un système privé. Les établissements publics suivent strictement la structure précédemment décrite, alors que les écoles privées ont la liberté de jumeler deux programmes : les programmes libanais officiels ainsi que les programmes français. Ceci est le cas du Carmel Saint Joseph, dont les élèves passent donc aussi les épreuves du baccalauréat français (y compris les épreuves anticipées en première). Les établissements publics offrent une éducation gratuite. Seule une somme symbolique est payée au début de l’année.

Les établissements privés imposent des frais scolaires dont la somme varie selon l’établissement.


Façade du collège du Carmel Saint-Joseph.

Est-ce que le système éducatif s’applique dans tout le pays ?

Oui, au niveau des contenus des programmes libanais. Mais, comme mentionné plus haut, certains établissements privés peuvent offrir deux programmes en parallèle. Les établissements publics n’assurent cependant pas les classes de maternelle dans toutes les régions. De même, en s’éloignant de Beyrouth et du littoral, les collèges et les lycées regroupent souvent les élèves de plusieurs villages.

Les classes sont-elles surpeuplées ?

Le nombre d’élèves par classe varie selon les régions et les établissements : dans les établissements publics, il est rare que le nombre d’élève dépasse 30, sauf parfois à Beyrouth. Dans les établissements privés, cela dépend de la politique de l’établissement : nous avons la chance au Carmel Saint Joseph de ne dépasser que rarement le nombre de 25 élèves par classe.

A quel âge commence-t-on l’apprentissage à l’école ?

La scolarisation commence dès 3 ans, avec la première classe de maternelle, appelée « petite section ». Tous les établissements privés exigent une scolarisation des élèves avant le CP (appelé « EB 1 » dans le système libanais, ce qui veut dire « Education de Base 1 »). Cependant, les écoles primaires de l’Etat doivent accepter tout élève de 6 ans en EB1.

Notons tout de même qu’il est rare pour une famille libanaise de ne pas scolariser les enfants en maternelle à 3 ans, même lorsqu’elle compte les scolariser dans le système public.

Pourquoi l’uniforme est-il obligatoire à l’école ?

L’uniforme est obligatoire dans les établissements privés et publics. Quelques rares établissements privés n’en imposent pas. Au Carmel Saint Joseph, l’uniforme est obligatoire.

La raison principale est de limiter, au niveau de l’apparence, les différences de catégories sociales, et parfois religieuses et politiques (porter certaines couleurs, des vêtements de marque…). Une autre raison est liée à la tradition éducative : elle consiste à penser que l’attention des élèves ne sera pas perturbée par les apparences, les modes…

Combien d’heures sont réservées aux apprentissages ?

Au Carmel Saint Joseph, la journée scolaire débute à 8h. Elle se termine à 15h au collège et au lycée, à 14h au primaire. Les élèves n’ont pas de longue pause déjeuner, ils ont deux récréations de 30 minutes chacune. De 8h à 15h, il y a donc 8 périodes de cours, la période étant de 45mn.

Cette division de la journée scolaire n’est pas uniforme dans tous les établissements. Chaque direction peut prendre ses propres décisions à ce niveau, y compris dans les établissements publics. Cependant, de manière générale, la journée scolaire commence à 8h (rarement à 7h30), et se termine entre 14h et 15h30 selon les établissements.

Pourquoi y a-t-il des différences dans le programme éducatif, par rapport à la France ?

Dans les établissements qui, comme le Carmel Saint Joseph, assurent les programmes français, les différences ne sont dues qu’à des raisons pratiques et logistiques. Par exemple, il serait difficile d’assurer toutes les options de langue : il n’est pas toujours facile de trouver un professeur de latin, de grec ou d’allemand… L’arabe et l’anglais sont donc les deux langues que les élèves présentent en LV1 et LV2 au baccalauréat français (ils peuvent choisir laquelle présenter en I ou en II).

Dans les établissements qui n’assurent que les programmes libanais, publics ou privés, certaines matières n’existent pas ou sont offertes en tant que « plus », et ce parce qu’elles ne figurent pas dans les épreuves officielles nationales : c’est le cas du théâtre, de l’informatique, de l’EPS…


La salle polyvalente du Carmel Saint Joseph, qui sert notamment pour le ping-pong.

Quelle est l’implication financière de l’Etat dans l’éducation nationale ?

L’Etat n’est responsable que des établissements publics qui souffrent malheureusement d’un manque de matériel, de rénovation… Les chiffres affirment que 4% du PIB est consacré à l’éducation. Les crises économiques et politiques impliquent aussi que les aides que reçoit le pays sont très mal distribuées.

Est-ce que le sport a une place importante ?

Dans notre établissement, deux périodes par semaine sont consacrée à l’EPS. Comme nous préparons les épreuves du baccalauréat français, c’est une discipline très sérieuse qui demande un véritable investissement.

Notons que tous les établissements au Liban tentent d’assurer une heure de sport aux élèves, ne serait-ce que pour leur bien-être physique. Mais toutes les disciplines sportives ne sont pas assurées, on se contente souvent des courses et d’un ou deux jeux d’équipe.

Quelle est la place de la religion à l’école pour la jeunesse libanaise ?

Le projet éducatif de notre établissement s’appuie essentiellement sur l’ouverture d’esprit et sur le respect de l’autre. Nous avons donc des élèves qui viennent de différentes régions, qui ont différentes nationalités et qui ont des croyances religieuses différentes. La laïcité des enseignements est respectée. De manière générale, les établissements scolaires offrent une période d’enseignement religieux. Au Carmel, elle a lieu en dehors des heures de cours. Dans d’autres établissements, elle est intégrée dans les heures de cours et elle peut être notée dans le bulletin. Selon les établissements, cette période peut assurer en parallèle à deux groupes d’élèves un enseignement chrétien et un autre musulman. Dans les établissements où les élèves appartiennent à une même communauté religieuse, un seul cours est assuré. 

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