L’histoire des Abénakis du Québec ; des douleurs encore vives
Publié le 1er décembre 2019
Florence BENEDICT est une élue du Conseil de Bande des Abénakis d’Odanak et une représentante locale des Femmes autochtones du Québec. Elle répond aux questions des globe-reporters de la classe média du collège Jean-François OEBEN de Paris.
DROITS HUMAINS ET SOLIDARITE
Aux côtés du Chef élu Richard O’BOMSAWIN, quatre conseillers sont élus : Claire O’BOMSAWIN, Alain O’BOMSAWIN, Jacques WATSO et Florence BENEDICT. Cette dernière accueille notre envoyée spéciale dans son bureau au Conseil des Abénakis. Elle est conseillère de la communauté d’Odanak, mais elle est également la représentante locale de l’organisation Femmes Autochtones du Québec (FAQ), une association créée en 1974. Le siège de la FAQ est situé à Kahnawake, une communauté de Mohawks adjacente à Montréal. Son rôle est de défendre les intérêts des femmes autochtones qui ont été, et sont toujours, victimes de discriminations.
Notre reporter sur place, Marine LEDUC, obtient le contact de Florence BENEDICT via le Directeur général du Conseil, Daniel NOLETT. Lors de la préparation de ses reportages au Québec depuis la France, Marine entre en contact avec Daniel NOLETT en proposant de venir passer quelques jours à Odanak et réaliser des entrevues. Elle envoie un mail via le site du Conseil début octobre et Daniel NOLETT lui répond très rapidement en acceptant de l’accueillir et de l’aider dans ses reportages.
À son arrivée à Odanak, notre envoyée spéciale a un entretien en face à face avec Daniel NOLETT. Ensemble, ils font le tour des commandes des globe-reporters afin de trouver, pour chaque questionnaire, la personne la mieux à même de répondre à la curiosité des globe-reporters. Depuis son bureau, Daniel NOLETT appelle immédiatement chaque personne pour demander leurs disponibilités pour les jours qui suivent. Après accord de Florence BENEDICT, il donne à Marine son numéro de portable pour qu’elles s’organisent et discutent des questions qui portent sur les femmes autochtones. Par chance, la conseillère arrive au même moment dans le bureau. Marine et Florence décident donc de se retrouver le lendemain après-midi pour une interview.
Florence BENEDICT parle à notre reporter de son voyage en France en 2017. Au cours de ce séjour, elle est allée voir la ceinture wampum, une œuvre de perles tissée, donnée par ses ancêtres aux Français en 1699. La ceinture wampum est aujourd’hui exposée à la cathédrale de Chartres. Florence n’était jamais allée en France auparavant. Elle décrit un voyage « magique » et un moment très émouvant quand elle a pu voir la ceinture originale. À noter que l’histoire de cet objet est racontée dans l’article : Portrait d’autochtones du Québec ; bien loin des clichés !
Interview réalisée en novembre 2019
Sources photographiques
Florence BENEDICT avec le drapeau des Femmes autochtones du Québec.
La carte officielle qui certifie du statut d’indien.
L’entrée du Conseil des Abénakis d’Odanak.
Drapeaux devant le conseil : drapeau du Québec, drapeau du Canada et drapeau de la nation abénakise.
Affiches des activités à Odanak.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ?
La population qui vit dans la communauté trouve-t-elle du travail sur place et quel type d’emploi ? Ou est-elle obligée de sortir de la réserve pour travailler ? Y a-t-il beaucoup de chômeurs parmi les habitants de la réserve ?
Comment s’organise la vie dans la communauté ? A-t-elle sa propre administration ? Des élections pour élire des responsables ? Des bureaux administratifs ?
Des activités éducatives et de loisirs sont-elles mises en place à l’intérieur de la réserve ? Si oui lesquelles ?
Est-ce qu’on pratique encore la langue, la religion ou de rites traditionnels dans la réserve ? Sous quelle forme subsistent les traditions ?
Les familles qui vivent dans la réserve le font elles par choix ou par obligation ?
Est-il facile de partir de la réserve et de s’installer ailleurs ? Si non ou oui pourquoi ?
Quels sont les avantages et les inconvénients du statut indien au Canada ?
Est-ce que les Indiens au Canada demandent des réparations pour ce que leurs ancêtres ou eux ont eu à subir comme préjudices dans le passé (un peu comme les descendants d’esclaves aux États-Unis ?
Nous avons lu sur internet de Radio Canada une interview de Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec datée du 5 octobre 2019, qui dénonce malgré certaines avancées les discriminations encore trop nombreuses dont sont victimes les femmes autochtones. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces inégalités que subissent les femmes autochtones ? Les plus flagrantes ? Et qui en est responsable ?
Prenez-vous en compte dans la réserve cette question de la place et du rôle des filles / des femmes ? De quelle manière ?
Les hommes autochtones sont-ils sensibles aux discriminations faites aux femmes ?
S’engagent-ils aux côtés de femmes dans leur combat pour l’égalité ou subsiste-t-il des freins dans ce domaine ? Lesquels et pourquoi ?
Est-ce que l’existence même des réserves est critiquée par les autochtones eux-mêmes ? Pour quelles raisons ?
Êtes-vous positive pour l’avenir et la bonne intégration des populations autochtones du Canada ? Pourquoi ?
Question bonus : avez-vous un message pour les globe-reporters ?