Rima TARABAY est vice-présidente de l’ONG Bahr Loubnan (« La mer du Liban »). Elle raconte son expérience aux globe-reporters Thomas, Sylvain, Chloé et Estelle.

Environnement et transition énergétique

La ville de Naqoura est située à une centaine de kilomètres au sud de Beyrouth, mais s’y rendre n’est pas si simple. Sa situation sur la frontière israélo-libanaise fait des environs de la ville une région stratégique et sous haute surveillance.

Depuis 1978, Naqoura abrite les quartiers généraux de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, la FINUL. Ces militaires ont pour mission d’appuyer l’armée libanaise, pour former une zone tampon entre le Liban et Israël.

Une autorisation est nécessaire pour se rendre sur place, car des barrages militaires sont installés. Et pour obtenir cette autorisation, il faut savoir s’y retrouver dans les méandres de l’administration libanaise.

Quand notre envoyé spécial, le journaliste Alain DEVALPO, entre en contact avec Rima TARABAY de l’ONG Bahr Loubnan, cette question se pose. Rima le rassure.

Nous préparons une visite à Naqoura. Nous aussi nous avons besoin de déclarer notre voyage. Pour aller à Naqoura, vous allez monter à bord de notre véhicule et nous allons faire les demandes requises. Nous sommes connus. Il n’y aura pas de problème. Ne vous inquiétez pas.

C’est en 2005 que Bahr Loubnan signe un accord de coopération avec la ville de Naqoura et qui devient le premier projet de ville écologique au Liban. Voilà plus de 10 ans que l’ONG fait donc des allers-retours Beyrouth-Naqoura.

Quelques jours après un premier contact avec Rima TABARAY, quand le véhicule qui transporte Alain se présente au barrage militaire, son nom est bien sur la liste des personnes autorisées à passer avec le reste des membres de la délégation.

Prévoyant qu’il va être difficile de trouver un moment pendant la visite pour poser toutes nos questions, Alain, assis à la place du passager, profite du voyage pour sortir le micro ce qui explique le bruit sourd des enregistrements.

Arrivée à Naqoura © Globe Reporters

En 2021, nous recontactons Rima pour savoir comment se porte le projet de village écologique. En 5 ans, comme dans d’autres pays de la zone Méditerranée, bien des choses se sont passées. La situation économique ne cesse de se détériorer. Le Liban traverse aussi une crise politique au niveau national.

À Naqoura, la tête de la municipalité a changé et les relations avec l’ONG ne sont plus au beau fixe. L’environnement n’est vraiment pas la priorité de ces nouveaux responsables, explique Rima par téléphone. Pourtant, selon Rima, la préservation de l’environnement est une priorité qui dépasse les clivages politiques et religieux du Liban.

Bahr Loubnan, de son côté, rencontre aussi des difficultés. Le projet de village pilote nécessite des financements. Les bonnes volontés et l’engagement ne suffisent pas au développement de projets solidarité internationale. Il faut des financements et la recherche d’argent demande beaucoup de temps et d’énergie. Faute d’avoir obtenu les fonds nécessaires, l’activité de l’ONG tourne au ralenti, mais RIMA ne désespère pas. Elle, qui vit entre la France et le Liban, reste en contact avec Naqoura et n’a pas abandonné l’idée d’en faire une expérience pilote qui pourrait s’étendre. Reste à trouver les partenaires avec qui poursuivre l’aventure.

Un reportage réalisé en janvier 2016 et actualisé en janvier 2021

Sources sonores

• Comment avez-vous eu l’idée de créer de votre ONG ?

• Est-ce que monté ce projet a été difficile ? Si oui, pour quelles raisons ?

• Combien de temps a-t-il fallu pour mettre en place ce projet ?

• Dans quel but avez-vous construit cette ONG ?

• Dans quelle ville du Liban avez-vous monté votre projet ? Est-ce que l’expérience pourrait se réaliser dans d’autres villes ?

• Qui finance le projet ?

• Vous avez besoin de combien d’argent par an ?

• Est-ce que tout s’est passé comme vous le souhaitiez et êtes-vous contente du résultat ?

• Qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir dans ce qui a été réalisé ?

Sources vidéo

Rima TARABAY profite de son passage pour mobiliser les élèves et lancer une campagne de nettoyage des rues de Naqoura.