"Je me lève à 5 heures tous les matins pour vendre mes fruits"
Publié le 16 janvier 2017
Elle s’appelle Huong, elle a 55 ans. Et elle a été, pour l’instant, la plus pressée de nos interlocuteurs. Rencontre express, au bord du trottoir, avec cette marchande de fruits et légumes. Elle répon aux globe-reporters Corentin, Lucie, Ghiara, Léna et Tiago de l’école Nicolas Boileau à Monrouge.
Vie quotidienne
Elle porte un chapeau en forme conique qui la protège du soleil et de la pluie, et fait avancer péniblement son vélo sur lequel elle transporte ses fruits et légumes. Chaque matin, Huong va chercher ses clémentines, ses fruits du dragon et ses papayes vertes chez les grossistes, et chaque jour, elle sillonne les rues de la capitale pour les vendre aux Vietnamiens.
Nous lui achetons ainsi un sac de litchis, pour environ 20.000 dongs, soit à peu près un euro. Si vous étudiez un jour le journalisme, on vous apprendra qu’il ne faut pas acheter des choses aux personnes que vous interviewez, c’est une question d’éthique, de principe. Éviter, par exemple, de donner de l’argent à quelqu’un de pauvre que vous interviewez, comme un réfugié dans un camps.
Cela pourrait fausser ses réponses, lui donner envie de nous répondre ce qu’il pense qu’on a envie d’entendre. Mais parfois, sur le terrain, on le fait. Parce qu’un journaliste n’est pas une machine qui collecte des données, c’est un être humain qui pose un regard sur une situation, et peut être touché par la personne qu’il interview.
Dans ce cas-là, pas de grand questionnement éthique, j’avais vraiment envie de fruits. Il faut tout de même être honnête : acheter des fruits à la marchande permet de capter son attention et d’entamer la discussion avec elle. Sans quoi elle aurait peut-être refusé de nous parler, trop pressée et stressée aussi sans doute par notre micro : tout le monde n’a pas l’habitude de répondre à des interviews.
Nous n’en saurons pas beaucoup plus sur Huong, sinon qu’elle a 55 ans, six petits enfants, et qu’elle traîne depuis 20 ans ce même vélo dans les rues d’Hanoi, pour aller à la rencontre de ses clients. Une fois par semaine, Huon s’autorise à rentrer dans sa famille, à 50 km de la capitale.
Sources photographiques
Huong, marchande de fruits et de légumes rencontrée dans les rues d’Hanoi.
Huong, marchande de fruits et de légumes rencontrée dans les rues d’Hanoi.
Huong se lève à 5 heures du matin pour commencer sa tournée.
Chers globe-reporters, je vous propose un jeu. A vous de deviner quel est ce fruit ! Une astuce ? Vous pouvez copier coller l’image dans Google Recherche Images Inversée. Ou chercher l’information autrement, évidemment.
C’est Vu Van Tuyen, notre guide francophone, qui a fait la traduction. Merci Tuyen !
Une interview express, et c’est déjà reparti.
Les Vietnamiens vivent dans la rue. Vous verrez beaucoup de marchands ambulants dans les rues d’Hanoi.
Moi-même, j’achète à manger dans ces petites échoppes.
Dans le quartier de Phoco, à Hanoi.
Sources sonores
Depuis combien de temps faîtes-vous ce métier ?
Où habitez-vous et quand allez-vous chercher vos fruits ?
A quelle heure commencez-vous le matin ?
Avec qui travaillez-vous ? avez-vous des employés ?
Avez-vous un producteur ?
Êtes-vous mobile ?
Avez-vous beaucoup de clients ?
Quels sont les fruits ou les légumes les plus vendus ?