La situation sécuritaire a fait disparaitre des villages au nord du Burkina
Publié le 17 avril 2023
Victor, Ahmed, Jennelya et Elouan du collège Victor DURUY, à Chalon en Champagne, font le point sur la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso et sur la manière dont cela affecte les organisations non gouvernementales (ONG). L’envoyée spéciale va à la rencontre de Dada Padmeshananda, missionnaire yogi et directeur de l’ONG AMURT.
Droits humains et solidarité
Le pays est frappé depuis plusieurs années par des attaques des groupes armés qui contrôlent une partie du territoire national. Dans certaines régions, il est risqué de se déplacer par les routes pour tout le monde, y compris les ONG. Quelles sont les conséquences de violences orchestrées par les groupes armés sur le travail des ONG ?
Pour faire le point, la journaliste Tatiana MIRALLES, notre envoyée spéciale, prend contact avec Ananda Marga. C’est le nom d’une ONG un peu particulière. Elle est dirigée par un centre de missionnaires yogis dont la philosophie est le service spirituel et social. Le centre Ananda Marga de Ouagadougou est situé dans le quartier Ouaga 2000, dans une rue tranquille où l’envoyée spéciale de Globe Reporters arrive un après-midi pour interviewer son coordinateur, A’carya Padmeshananda Avadhuta dit Dada Padmeshananda.
Tatiana découvre l’existence de ce centre à travers des amies qui pratiquent le yoga. Elles lui ont parlé des activités d’aide au développement que l’organisation réalise dans différents endroits du pays, y compris au nord, dans la région frontalière avec le Mali où la situation sécuritaire est très délicate en raison de la présence des groupes armés qui s’affrontent avec l’armée burkinabée.
En arrivant devant le centre, la couleur verte du mur qui longe le jardin brille tellement, qu’elle semble fraîche. Des plantes en pleine forme au pied du mur donnent à cette partie de la rue un air de jardin. Une fois dans la propriété, Tatiana se retrouve est au milieu d’un jardin très bien entretenu. Il y a aussi un potager verdoyant. L’endroit semble idyllique dans cet environnement plutôt désertique, ces rues poussiéreuses et cet après-midi de chaleur.
Au fond du jardin, une maison accueille les visiteurs. En arrivant sur la terrasse protégée par des moustiquaires, une grande porte ouverte laisse voir une grande salle de méditation. Ananda Marga ouvre des centres pour pratiquer la méditation et le yoga, les deux pratiques sur lesquelles leur activité spirituelle est basée. Mais Ananda Marga, c’est une organisation sociale qui vient à l’aide des plus démunis : AMURT ce qui signifie en anglais Ananda Marga Universal Relief Team.
L’ONG AMURT est présente dans plusieurs pays avec des projets d’aide au développement. Au Burkina Faso, elle réalise des projets communautaires pour construire des écoles et des cliniques de santé. Elle participe également au développent de communautés rurales via l’autonomisation économique des populations pauvres. En raison de la situation sécuritaire, l’organisation dû cesser ses activités dans le nord du pays, et notamment au village de Deou.
Tatiana rencontre Dada qui dirige et coordonne Ananda Marga au Burkina Faso. Son nom complet en réalité est beaucoup plus long mais tout le monde le connaît sous ce nom qui signale aussi sa catégorie. D’origine française, Dada habite au Burkina Faso depuis des années et a même acquis la nationalité burkinabée.
Lorsque notre envoyée spéciale le contacte, Dada accepte tout de suite de la rencontrer pour répondre à nos questions. Le rendez-vous est fixé un après-midi et ils s’assoient tous les deux sur une natte pour réaliser l’interview au milieu d’un silence reposant. Cela permet à Tatiana et Dada de discuter tranquillement d’Ananda Marga, mais aussi de philosophie, de spiritualité, du passé en France de Dada et, bien sûr, de réaliser l’interview des globe-reporters.