« Le Maloya est né avec le peuple noir esclave, qui y a mis toute son âme »
Publié le 6 février 2018
Jean-Pierre ACAPANDIÉ est conteur, musicien et chanteur. Depuis petit, il joue, chante, danse le Maloya, la musique traditionnelle de l’île de la Réunion. Il fabrique aussi des instruments de musique pour ses spectacles, ou pour les vendre. Il répond aux questions des globes-reporters du lycée Arago à Perpignan : Arthur, Sinais, Paola, Lilou, Corélia, Laure, Sofiane B, Maxime, Matthew et Thomas.
Culture et francophonie
Arrivée depuis quelques jours à La Réunion, Sidonie est invitée à déjeuner chez Francette Fourmage, professeure documentaliste du collège Jean Lafosse à Saint-Louis, un des collèges qui participent à notre campagne en Mer des Indes. Francette lui fait découvrir le très joli village de l’Entre-Deux où elle réside. En discutant des questionnaires des globe-reporters, Francette la met en relation avec son amie Isabelle, conteuse professionnelle.
C’est ainsi que Sidonie rencontre Isabelle dès le lendemain. Trois heures de discussion plus tard, Sidonie repart comblée, le conte de Ti-Jean en tête. Mais pas seulement : « Il faut absolument que tu rencontres le conteur qui est parti avec moi au Japon : il est musicien et il sait beaucoup de choses sur le Maloya. Je vais l’appeler et s’il est d’accord pour te rencontrer, je t’enverrai son numéro. » Quelques jours plus tard, Isabelle envoie le numéro de Jean-Pierre ACAPANDIÉ : « Il est d’accord. Apelle le vite… »
C’est ainsi que Sidonie rencontre Jean-Pierre ACAPANDIÉ. Vous voyez les globe-reporters, les clics sur internet ne suffisent pas toujours. Il reste un moyen ancestral de rencontrer des individus : échanger, partager, discuter avec les gens, accepter leur main tendue et être ouvert à toutes les propositions de rencontre qui s’offrent à vous.
Écoutez les pastilles sonores après l’interview : Jean-Pierre vous présente les différents instruments de la musique traditionnelle.
Sources photographiques
Jean-Pierre dans son jardin répare un bobre (bob en créole), un instrument à corde, avec une calebasse pour caisse de résonnance. Le bobre est un instrument typique du Maloya. Avec le kayamb, et le roulèr, ils sont les trois instruments de base du Maloya.
En quelques minutes, le bob est réparé.
Les calebasses sont les fruits de l’arbre calebassier, de la famille des cucurbitacées. L’écorce séchée de la calebasse peut servir à beaucoup de choses : récipient, gourde, objet de décoration, instrument de musique.
Jean-Pierre vient d’emménager dans cette maison. Avant, il vivait à L’Entre-Deux. Mais il est né dans ce quartier de Saint-Pierre : « Je suis très content d’être revenu ici, c’est un quartier avec une âme véritablement créole », explique-t-il.
Avant de commencer l’interview, Jean-Pierre accueille Sidonie autour d’un thé blanc. Ils discutent du Maloya en dégustant le thé. Au bout d’une bonne demi-heure d’échanges, il est temps d’ouvrir le microphone : Jean-Pierre a déjà beaucoup parlé et il va devoir tout répéter.
Jean-Pierre ACAPANDIÉ nous prévient en arrivant : « J’ai emménagé il n’y a pas longtemps, je n’ai pas encore eu le temps de mettre en ordre la maison ». On se croirait presque dans un magasin de musique.
Le bob est réparé, la démonstration peut commencer.
Jean-Pierre nous présente le roulèr.
Il nous fait également découvrir le n’goni, un instrument venu d’Afrique de l’Ouest.
Jean-Pierre s’accompagne aussi en chantant. Merci à Jean-Pierre au nom des globe-reporters pour ces beaux moments de partage.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Qu’est-ce qui fait la force et la particularité de la musique réunionnaise ?
Selon vous quelle différence existe-t-il entre la musique réunionnaise traditionnelle et actuelle ?
Quelles ont été vos inspirations principales dans la musique réunionnaise ?
Comment avez-vous tenté de garder l’esprit, le message transmis par l’ancien Maloya ?
Question bonus : en quoi le Maloya ressemble-t-il aux musiques traditionnelles africaines ?
Question bonus : durant l’esclavage, quand est-ce que les esclaves jouaient de la musique ?
Question bonus : dans quels pays retrouve-t-on le Maloya ?
Pourquoi le Maloya était-il interdit ?
Avez-vous participé à l’interdiction du Maloya ?
Quelle est le chemin parcouru par le Maloya depuis qu’il a été autorisé ?
Les pratiquants de la danse Maloya sont de tous âges, ou alors plutôt composés de seniors ou de jeunes ?
Est-ce une danse à la portée de tout le monde ?
Existe-il des compétitions de danse Maloya ?
Selon vous, danser le Maloya à La Réunion est une « obligation », c’est-à-dire au nom de la tradition ou un choix correspondant à un réel désir, engouement de la population locale ?
Question bonus : quand est-ce que le Maloya vous a « pris » ?
A votre avis, est-ce que le kabar est un lieu de rassemblement entre amis pour danser le Maloya ou un lieu de compétition entre danseurs ?
Question bonus : qu’est-ce que la célébration du 20 décembre ?
Question bonus : avez-vous un message à adresser aux globe-reporters ?
Ecoutez la démonstration de Jean-Pierre au balafon.
Ecoutez Jean-Pierre jouer du n’goni.
Jean-Pierre vous explique le ryhtme Maloya en chantant accompagné du roulèr.
Jean-Pierre chante une chanson Kabaré.
Présentation des percussions africaines : les doums.