Shripad Rajaraman n’est ni vietnamien ni français... mais indien. Ce professeur de yoga donne des cours à Hanoi et explique au CM2 et 6e de REP Camille Claudel pourquoi cette discipline séduit tant les Vietnamiens.
Vie quotidienne
Mme Huong a le sourire. La gérante de Parfums d’automne, la maison d’hôtes où je loge à Hanoi, fait une heure de yoga tous les soirs, et ce depuis 3 mois. Dès notre rencontre, cette Vietnamienne parfaitement bilingue en français m’a montré les photos d’elle sur son Facebook : "Regarde : ça, c’était moi, il y a trois mois." Mme Huong a minci depuis, c’est indéniable.
Cette mère de quatre enfants fait dérouler des photos d’elle sur son mur Facebook dans des postures de yoga plus improbables les unes que les autres. Moi qui peine à faire une série de dix abdos par semaine, j’en suis bouche bée. Elle rigole, triomphante : "Et je n’en avais jamais fait avant !"
Ça tombe bien, lui dis-je, les élèves du collège Camille Claudel à Paris souhaitent que je réalise un sujet sur le yoga du rire, mais aucune des personnes que je rencontre ne sait de quoi il s’agit. "Laughing yoga, tu veux dire ?", réagit du tac au tac Mme Huong, qui a l’air décidément bien calée sur le sujet. Je sens que je tiens ma sauveuse. "Je dois y aller, lance déjà la femme d’affaires tout en regardant l’écran de son smartphone. Mais la semaine prochaine, je te ramène mon professeur de Yoga. Tout ça, sourit-elle en montrant sa silhouette en effet très affinée, c’est grâce à lui. Il est très fort."
Et c’est ainsi, qu’un soir de la semaine suivante, on frappe à ma porte. C’est Mme Huong, accompagnée de son prof de yoga. "Tu as beaucoup de questions ? demande-t-elle directement. Parce qu’on est très pressés !" L’homme, âgé d’une trentaine d’années, se tient derrière elle, souriant. Il s’appelle Shripad Rajaraman, mais est surnommé Luna. Les étrangers changent parfois de nom pour en trouver un plus compréhensible dans leur pays d’accueil. Lui n’est ni vietnamien, ni français, mais indien. Et oui, car le yoga n’est pas d’origine vietnamienne, c’est une pratique inventée en Inde il y a très longtemps.
Ni une, ni deux, je dégaine mon micro. Et j’appuie sur REC. Shripad Rajaraman n’est pas professeur de yoga du rire ! Mais il nous donne quelques indications plus générales sur le yoga au Vietnam. Ecoutez-le !
Le yoga du rire
Le yoga du rire est une forme de Yoga, appelé "Hasya Yoga", en sanskrit. En effet, il existe plusieurs formes de Yoga, tous axés sur des exercices respiratoires que l’on pratique tout en adoptant des postures du corps plus ou moins difficiles. Le Hathayoga est la yoga traditionnel le plus pratiqué en occident. C’est le plus commun, celui que vous connaissez peut-être.
Mais il y en a plein d’autres, qui poursuivent tous des buts différents : le Yoga Nidra, le Mantra Yoga, le Bikram Yoga, le Jnana Yoga le Yoga du son, etc etc (on pourrait y perdre la tête à tous les connaître !) ... et le Yoga du rire ! Ce dernier est plus récent, il a été inventé par un médecin indien du nom de Madam Kataria, en 1995, alors qu’il cherchait une méthode pour relaxer ses patients. Il crée dés lors des "clubs de rire". La méthode est aujourd’hui reconnue et pratiquée dans plus de 100 pays !
Regardez cette vidéo réalisée en France, lors d’une formation de yoga du rire. Elle vous raconte l’histoire de ce yoga :
Sources photographiques
Le yoga, ce n’est pas QUE du sport, c’est aussi de la méditation (mais quand même, certains font preuve d’une certaine souplesse !)
Luna avec ses élèves lors d’une séance de yoga à l’extérieur
Pour Luna, la méditation permet de faire face à la pression.
Le Docteur indien Madam Kataria a inventé le concept de yoga du rire (Hasya Yoga) dans un parc de Bombay en 1995.
Sources sonores
Est-ce que le yoga est développé au Vietnam ?
Est-ce que les enfants peuvent pratiquer le yoga et à partir de quel âge peut-on commencer ?