"En étudiant les grands singes, on peut essayer de comprendre notre évolution", Shelly MASI
Publié le 24 février 2023
Les globe-reporters Corneille, Nassim, Elie et Alim en 4e1 au collège Pompidou de Montgeron (Essonne) s’intéressent aux singes de la ménagerie du Jardin des plantes de Paris. C’est Shelly MASI, primatologue, maîtresse de conférence au muséum d’Histoire naturelle de Paris, qui va les éclairer sur le sujet.
La biodiversité dans tous ses états
Que feriez-vous si un dos argenté, chef d’un groupe de gorilles vous chargeait en pleine forêt tropicale ? Surtout rester ferme et ne pas bouger, nous explique Shelly MASI, primatologue, maîtresse de conférence au muséum d’Histoire naturelle de Paris qui les étudie sur le terrain, en Afrique. Il a parfois fallu 8 ans à cette chercheuse née en Italie pour faire accepter son équipe d’observateurs par ces grands singes.
Basée au musée de l’Homme, dans une équipe d’éco-anthropologie, la spécialiste d’écologie animale étudie les comportements de ces mamiphères pour essayer de comprendre l’évolution et l’origine de certains comportements des Hommes, mais aussi pour tenter de préserver ces espèces menacées par l’activité humaine et le changement climatique.
Elle scrute leur façon de chercher de la nourriture, de se soigner, observe leur capacité d’empathie et leur intelligence. Les espèces présentes dans les zoos parisiens lui servent aussi à vérifier ses observations de terrain, en menant des expériences dans ces milieux fermés soumis à bien moins de variables que le milieu naturel. Quoi de mieux qu’un cache cache avec les orang-outangs de la ménagerie du jardin des plantes pour tester leur capacité à comprendre l’intention de l’autre ?
Pour contacter la chercheuse, notre envoyée spéciale Camille LAFRANCE joint tout d’abord le service communication du muséum d’Histoire naturel (qui se trouve dans la même enceinte que le jardin des plantes et la ménagerie). Ce service la renvoie vers le service communication du parc zoologique. Comme Camille a déjà fait une interview dans ce parc, on lui conseille de contacter le musée de l’Homme où travaillent certains des chercheurs spécialistes des grands singes (dont Shelly MASI mais aussi Sabrina KREIF).
Ces différentes équipes étant très occupées par leurs recherches et leurs terrains, c’est en persévérant à force de relances par mail et téléphone, que Camille obtient du musée de l’Homme cette interview. Son service presse se montre très accueillant et lui a fait visiter une partie de ce musée. Le service de presse partage également des photos de ses galeries pour le site Globe Reporters.
Camille demande aussi des photos d’orang-outans auprès du service presse de la ménagerie du jardin des plantes qui les envoie, malgré des emplois du temps très pris par l’organisation d’expositions.
Pour réaliser l’interview, Camille se rend en vélo électrique depuis le 19e arrondissement de la capitale, au musée de l’Homme, place du Trocadéro dans le 16e arrondissement. C’est près du palais de Tokyo et c’est là qu’elle rencontre Shelly MASI dans son bureau.