"Pas mal de femmes préfèrent rester célibataires pour se consacrer à leur carrière"
Publié le 31 janvier 2017
Pour parler égalité entre garçons et filles, je décide de discuter avec un groupe de jeunes du lycée Haiphong. On me présente les meilleurs élèves en français : il n’y a que des filles ! Elles répondent aux questions des globe-reporters du Collège Maurice Genevoix à Montrouge.
Education et jeunesse
Elles sont cinq. Elles ont 17 ans et beaucoup de rêves : devenir comptable, étudier en France, mener une grande carrière. Et s’occuper de leur futur mari ?
La question peut paraître étrange, mais au Vietnam, beaucoup de femmes sont tiraillées entre la volonté de mener leur vie professionnelle d’un côté, et la pression de la société pour qu’elles s’investissent entièrement pour leur famille de l’autre.
C’est dans ce rôle de mère, d’épouse, dévouée à la famille et à la société qu’elles sont valorisées, comme j’ai pu le voir au cours de ma visite au musée de la femme à Hanoi (lisez le sujet). La femme est très rarement mise en avant en tant qu’individu par les autorités, mais toujours par rapport au rôle qu’elle peut jouer dans la société, comme agricultrice, combattante, mère de famille. Sur ce point, un fait étonnant : ici, personne ne détourne le regard lorsqu’une femme donne le sein à son bébé en public. En France, c’est beaucoup plus tabou.
Une société traditionnelle, qui évolue quand même
Au Vietnam, les hommes aiment bien les femmes un peu soumises, avait admis à demi-mots mon guide, Tuyen, le jour de notre rencontre. Des propos confirmés par des universitaires vietnamiennes que j’ai interviewées pour tout autre chose. « En France, si un mec et une fille se donnent rendez-vous, chacun s’y rend par ses propres moyens, m’avait glissé l’une d’entre elles. Mais ici, au Vietnam, le gars va passer prendre la fille chez elle, ils vont y aller en scooter ensemble, elle assise derrière lui. Les hommes aiment bien savoir que la femme est dépendante d’eux, c’est comme ça ! »
Machos, les Vietnamiens ? Les choses semblent en fait plus complexes. Tuyen lui-même est souvent à la maison, à s’occuper de ses enfants dont il me parle beaucoup, parce que sa femme travaille dehors. Les Vietnamiens savent cuisiner. Et pas seulement le dimanche, pour épater la galerie, tandis que la femme gère les trois repas par jour pour les enfants la semaine ! Mon ami Hao cuisine ainsi très bien. Et Tuyen prépare tous les matins le petit déjeuner de ses enfants. Il va aussi les chercher à l’école et s’occupe d’eux lorsqu’ils sont malades.
Il ne faut pas donc pas juger trop rapidement une société, mais prendre le temps de la découvrir. En écoutant les gens, déjà.
J’ai donc posé des questions sur les inégalités entre hommes et femmes à des élèves du lycée d’excellence d’Haiphong, au sud d’Hanoi, qui parlent français. Pour débattre d’un sujet, il faut bien maîtriser la langue. Le professeur Thiên Son décide donc de me présenter la crème de la crème du lycée. Et là, surprise : ce ne sont que des filles !
Sources photographiques
De gauche à droite : Hai Linh, Ngoc Ngo, Thuy Hoceng, Thuoi Nguyen, Dung Do, toutes élèves en terminale au lycée d’excellence Trân Phu, à Haiphong.
Hai Linh
Ngoc Ngo
Thuoi Nguyen
Thuy Hoceng
Dung Do
Sources sonores
Est-ce qu’il y a, selon vous, des différences entre les filles et les garçons à l’école ?
Et dans la société de manière générale, observez-vous des inégalités ?
Comment pouvez-vous lutter contre les inégalités entre hommes et femmes ?
Avez-vous expérimenté personnellement de telles inégalités ?
Notez-vous une évolution de la situation ?
Un message pour les globe-reporters ?
Sources vidéo
Regardez la vidéo ! Hai Linh, Ngoc, Thuy, Thuoi et Dung se présentent.