Mathilde Oechsner est responsable de la communication au Musée BELvue à Bruxelles. Fraichement rénové, le musée propose de retracer l’histoire contemporaine belge. Une salle entière est consacrée à l’histoire linguistique. Mathilde répond aux globe-reporters de l’école primaire de la Porte d’Ivry et du collège Camille Claudel, à Paris.
Pour poser des questions sur les langues parlées dans un pays, linguistes et historiens sont toujours de bons interlocuteurs. Mais en faisant quelques recherches, nous découvrons l’existence du Musée BELvue, le musée de l’histoire de la Belgique. Or la question linguistique est intimement liée à la naissance et à la construction du Royaume belge. Pourquoi ne pas visiter le Musée pour aborder la question linguistique avec un guide par exemple ?
Nous téléphonons à la Directrice qui nous renvoie vers la Responsable Communication de l’établissement. « J’ai bien reçu votre email, je cherchais un guide disponible pour vous répondre, mais à la veille des vacances c’est compliqué ! », nous explique Mathilde Oechsner au téléphone. Finalement, elle se propose de nous recevoir et de faire elle-même la visite. Et pour Mathilde, l’histoire belge n’a aucun secret pourtant… surprise ! Nous apprenons à la fin de la visite qu’elle est Française !
Un reportage réalisé en janvier 2017.
Le Musée BEL’vue comporte 8 salles thématiques permettant de retracer l’histoire de la Belgique contemporaine : de la naissance de l’Etat Belge en 1830 jusqu’à la construction européenne
Une frise chronologique invite le visiteur à suivre l’évolution du suffrage en Belgique : du suffrage censitaire masculin au suffrage universel. Aujourd’hui, les citoyens étrangers peuvent également voter aux élections communales
Il y a également l’arbre généalogique de la famille royale
La deuxième salle est consacrée à la révolution industrielle et l’essor économique de la Belgique. Saviez-vous que la Belgique est un des pays les plus prospères au monde ?
Dès 1835, la Belgique développe le transport ferroviaire : c’est l’un des premiers pays en Europe à envisager ce mode de transport sur son territoire
Le Musée a été entièrement repensé avec une visée pédagogique. Des cartes et des tableaux complètent les objets exposés
La carte du Congo permet de ne pas faire l’impasse sur la colonisation de ce pays africain dans le développement de la Belgique : en exploitant les richesses minières de la colonie, la Belgique s’est considérablement enrichie
Saviez-vous que la Belgique est le premier exportateur de croquettes de pommes de terre ?
Dans la salle « Solidarité », on trouve les affiches des premiers syndicats par exemple. C’est l’essor de la sécurité sociale et des aides de l’État pour les populations en difficulté
À l’époque de la révolution industrielle, une marge importante de la population est en grande difficulté. Il y a encore des famines dans les campagnes et la pauvreté est un problème majeur
Savez-vous à quoi servaient ces cartes coupées en deux ?
En raison de la grande pauvreté de certaines familles, beaucoup d’enfants étaient abandonnés à la naissance et donnés à des orphelinats. Dans leur berceau, les parents laissaient la moitié d’une carte. Si la famille finissait par gagner un peu mieux sa vie, elle pouvait retourner quelques années plus tard rechercher leur enfant avec la deuxième moitié de la carte
Sujet plus joyeux, la galerie regorge d’objets qui font « la belgitude », comme nous explique Mathilde Oechsner, en plaisantant
Un vieux gaufrier : la gaufre est une tradition en Belgique !
La dentelle d’Anvers est aussi très connue
Des boîtes à l’effigie de la famille royale
Un ballon de foot signé par les Diables rouges, l’équipe nationale belge de football
Dans la salle sur l’éducation, on évoque le compromis éducatif belge. Un peu comme en France, les écoles catholiques sont elles aussi financées par l’État, ce ne sont donc pas tout à fait des « écoles privées »
La salle sur les Migrations est très intéressante. On y apprend plein de choses …
Par exemple, que de nombreux Belges ont migré aux États-Unis à la fin du XIXe et début XXe siècle. Regardez bien les noms des villes … probablement là où se sont installés des immigrés belges
Il y avait même une ligne de bateau directe entre le port d’Anvers et les États-Unis : la Red Star Line
Un peu plus tard, quand la Belgique connut son essor économique, l’État belge fit appel aux travailleurs étrangers. Ici, une affiche diffusée en Italie où l’État belge appelle les travailleurs italiens à venir travailler en Belgique. On peut y lire que les travailleurs auront le droit à la sécurité sociale et aux allocations familiales !
Même chose, un dépliant destiné aux travailleurs turcs
La salle des langues. Soyez attentifs, pas toujours simple de comprendre la complexité linguistique du pays
Heureusement un petit film très synthétique explique pourquoi il y a plusieurs langues. Avant de commencer, choisissez votre langue : français, néerlandais, allemand, mais aussi anglais !
La structure de l’État belge expliquée avec une carte. Entre l’État fédéral, les régions et les communautés, difficile de s’y retrouver et pourtant, ça fonctionne !
Le Musée BELvue se situe au centre de Bruxelles juste à côté du Palais Royal !
Le Palais Royal