Rencontre avec Martine et Mongi SLITI, les seuls producteurs de café bio de La Réunion
Publié le 14 février 2018
Cultiver le café à La Réunion est déjà courageux, mais cultiver du café en agriculture biologique l’est encore plus. C’est pourtant le pari qu’ont fait Martine et Mongi SLITI dans leur ferme perchée à 1100 mètres d’altitude. Martine a répondu aux questions des globe-reporters de la classe média du collège Pierre et Marie Curie à Liévin (62).
Economie, histoire et politique
La culture du café est intrinsèquement liée à l’histoire de l’île de La Réunion. L’île Bourbon, comme on l’appelait au XVIIe siècle, était réputée pour la culture de son café : le fameux café bourbon pointu qui, selon la petite histoire, séduisit les papilles de Louis XV à Versailles. La culture du café a cependant été abandonnée au profit de celle de la canne à sucre.
Aujourd’hui, quelques agriculteurs cultivent de nouveau le café sur l’île de La Réunion. Si l’île a changé de nom, le café bourbon pointu lui, a gardé le même.
Nous avions déjà rencontré Alexandre DIJOUX, auteur d’un livre sur l’histoire du café réunionnais. Ne manquez pas de réécouter son interview. Tout comme celle de William, le guide du domaine du café grillé.
Pour rencontrer Martine et Mongi SLITI, cela n’a pas été compliqué : le domaine des caféiers a un site internet bien référencé avec le numéro de téléphone des agriculteurs. Un coup de fil a suffi pour convenir d’un rendez-vous. Quelques jours plus tard, Sidonie arpentait la route sinueuse qui mène jusqu’à la petite exploitation de 5 hectares. Martine l’attendait. Elles se sont installées sur la terrasse, vue sur la ville du Port en contre-bas. Et bien sûr, avant de commencer l’interview, Sidonie a eu l’honneur de déguster une tasse de café… Et pas n’importe lequel : le bourbon pointu bien sûr !
Après l’interview, Martine a fait visiter les plants de café à Sidonie. Caché dans les caféiers, sécateur à la main, Mongi, son mari taillait les arbres pour les aérer. Regardez la vidéo !
Sources photographiques
Merci à Martine et Mongi SLITI pour leur disponibilité et leur gentillesse !
Les grains de café sont entreposés dehors et au sec pour sécher.
Voilà à quoi ressemble un grain de café qui n’a pas encore été torréfié.
Martine enfile ses bottes derrière la paroi pour emmener Sidonie visiter le jardin.
Quand le fruit est rouge, il est prêt à être ramassé.
Martine fait goûter à Sidonie la graine fraîchement cueillie : la graine est entourée d’un liquide visqueux mais une fois en bouche… Hum, c’est sucré !
La promenade continue en compagnie du chat de la maison.
Martine montre les caféiers en haut de la petite colline. Au total, la ferme des SLITI est composée de 5 hectares de cultures.
Sur le chemin du retour, Martine attrape un fruit de la passion sauvage. Très proche du fruit de la passion que l’on trouve dans le commerce, il est juste un peu plus acidulé.
Martine explique que le matin en se levant, elle se promène dans le jardin pour cueillir les fruits qu’elle mangera pour son petit-déjeuner.
Mongi est déjà au travail : il taille les caféiers pour les aérer. La récolte vient de finir (en janvier). La prochaine débutera en juin.
Mais Mongi est inquiet car une chenille attaque ses arbres. C’est une petite chenille qui se nourrit des fruits du caféier. Une fois dans la baie, celle-ci ne peut plus être récoltée.
Mongi montre dans sa main l’état des baies une fois que la chenille est installée. C’est perdu pour la récolte, il faut jeter !
Juste au-dessus, un de leurs amis a installé des orchidées. « Elles poussent mieux ici en altitude », explique Martine, « nous lui louons un bout de notre terrain ».
C’est l’heure de la pause-café pour Mongi et Martine l’accompagne. Pour nous, ça sent la fin de la visite.
Avant de partir, Martine nous montre le café torréfié.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ainsi que le domaine ?
Est-ce vrai qu’au XVIIIe siècle, on condamnait à mort quiconque détruisait un plant de café ?
Pourquoi la culture du café a-t-elle failli disparaître de l’île et où a-t-on retrouvé les plants rescapés ?
La culture du café est-elle particulièrement sensible aux conditions météo ?
Quelles sont les étapes qui permettent de passer de la cerise rouge au grain marron-noir ?
Pouvez-vous essayer de nous décrire le goût particulier du café bourbon ?
On connaît à peine le café réunionnais en métropole, dans quels pays exportez-vous surtout votre production ?
Qui fixe le cours des prix du café et pourquoi le café bourbon est-il plus cher que d’autres ?
Avez-vous des exemples de grands chefs qui l’ont mis à la carte de leurs restaurants ?
Y’a-t-il un rituel, un moment pour boire le café à La Réunion ?
Question bonus : pouvez-vous nous décrire une journée-type de travail pendant la récolte de café ?
Question bonus : pourquoi avoir choisi le bio et l’agriculture biologique est-elle développée sur l’île ?
Question bonus : avez-vous un message à adresser aux globe-reporters ?
Ecoutez Martine faire visiter le domaine à Sidonie, et lui faire découvrir d’où viennent les bâtons de cannelle.
Sidonie fait la rencontre de Mongi, qui lui explique pourquoi il taille les arbres.
Sidonie fait une rencontre amusante lors de sa visite du domaine.
Sources vidéo
Mongi nous explique ce qu’il est en train de faire avec les arbres