Chaque fois que Tatiana et Madi longent la route des barrages de Ouagadougou, la température chute de 2°. Une baisse qui est la bienvenue pour l’envoyée spéciale des globe-reporters et son accompagnant et chauffeur de moto, Madi. Ils travaillent chaque jour avec plus de 37°. Alors un après-midi, après avoir traversé la ville deux fois d’est vers l’ouest, puis vers le nord avant de revenir encore à l’ouest, ils décident de faire une pause devant l’eau retenue par les barrages.

Carnet de route

Ce sont trois énormes retenues d’eau, en plein milieu de la capitale de Burkina Faso. Ces barrages représentent des poumons écologiques. Ce sont aussi les sources d’approvisionnement d’eau de la ville. Construits dans les années 1960, ils offrent également un magnifique paysage de fraicheur lors de la saison chaude, alors que souffle un vent qui assèche.

Autour des barrages, de nombreuses personnes travaillent dans des potagers tôt le matin et chaque après-midi, quand la chaleur commence à descendre. Ces personnes vendent leurs fruits et légumes sur des étals situés en bord de route, à côté de leurs jardins. Il y a aussi des pêcheurs qui vendent le produit de leur pêche à bord de petits canots, en début de soirée.

Un après-midi, en rentrant d’une interview, Tatiana et Madi s’arrêtent pour respirer. Ils enlèvent leur casque et respirent la fraicheur qui commence à s’installer autour de l’eau des barrages.

Les femmes et hommes qui travaillent ces terres commencent à ranger leurs affaires pour rentrer chez eux après leur journée de travail. Ils vendent leurs légumes à des particuliers sur leurs étals en bord de route, mais aussi à des restaurants et des maquis. Ils s’inquiètent de voir que chaque année le niveau des eaux des barrages baisse. À la saison des pluies, les retenues ne se remplissent plus autant qu’avant. « Ce n’est pas bon pour notre travail et pour la santé de tous les habitants », affirme Karinne, une agricultrice. 

Pendant que les agriculteurs et agricultrices partent, dans l’eau les pêcheurs remontent leurs filets à bord de leurs pirogues avec les prises du jour. Les poissons sont aussi vendus dans des échoppes sur le bord des rues. On peut acheter des carpes, des silures, quelques crustacés et des anguilles. Lorsqu’ils pêchent de nuit, les dangers rôdent comme des caïmans ou de serpents d’eau douce.

Après faire quelques photos pour les globe-reporters et globe-reportrices, Tatiana et Madi, laissent derrière eux les barrages et le quartier Tanghin pour rentrer se reposer.

Un carnet de route réalisé en février 2023

Sources photographiques

Un pêcheur est en train de récupérer ses filets de pêche sur le barrage nº 2 de Ouagadougou © Globe Reporters

Avec leurs pirogues, ces pêcheurs gagnent leur vie en vendant leurs poissons en fin de la journée © Globe Reporters

Vu de la tombée du soleil depuis le barrage de Tanghin à Ouagadougou © Globe Reporters

Les jardins potagers forment un joli paysage vert au milieu de la ville, de la chaleur et du vent d’Harmattan © Globe Reporters

Les jardinières et jardiniers qui travaillent dans leurs potagers sont préoccupés par la descente du niveau d’eau aux barrages © Globe Reporters

Légumes verts pour préparer les sauces qui accompagnent le riz et le tôt, indispensables dans chaque bon repas au Burkina Faso © Globe Reporters

Les femmes finissent les travaux de la journée avant de partir à la maison, pour revenir le lendemain très tôt et travailler avant que le soleil ne soit trop haut et la chaleur trop forte © Globe Reporters

Au barrage nº 2, il y a un maquis ou bar très connu : le Continental. On y mange des légumes provenant des potagers environnants avec de la viande de mouton et de vache qui viennent du marché de bétail voisin © Globe Reporters

Vue des jardins qui longent l’eau du barrage nº 3 à Ouagadougou © Globe Reporters