Des élèves libanais racontent leur système éducatif – partie 1

Publié le 6 avril 2016

Le collège du Carmel Saint-Joseph s’est mobilisé pour assouvir la curiosité des globe-reporters du lycée Einstein de Sainte Geneviève-des-bois dans l’Essonne (91) du collège Victor Schoelcher de Champagney (70) et du collège Camille Claudel de Paris (75). Des élèves de Seconde A et Seconde B en compagnie de leurs professeurs répondent aux questions des jeunes Français.

Education et jeunesse

Héléna, Tala, Mohammad, Racha, Chimène, Elissar, Cybelle, Omar, Zaher, Karina, Lily, Jad, Lynn, Moustapha du Carmel Saint-Joseph sont devenus des spécialistes du système éducatif au Liban.

Comment fonctionne le système éducatif au Liban et quels sont les différents niveaux pris en charge par l’Etat ?

Le système éducatif au Liban ressemble, au niveau de sa structure, au système français : Maternelle (trois niveaux de classes)/ Ecole primaire (six niveaux de classes- c’est-à-dire que la classe de 6e en fait partie)/ Collège (trois niveaux de classes- cycle marqué par les épreuves d’un Brevet National)/ Lycée (trois niveaux de classes- cycle marqué par les épreuves d’un baccalauréat National (qui se fait en un seul temps, ce qui veut dire que l’année de Première n’est pas, comme en France, marquée par des épreuves anticipées).
Cependant, les système éducatif libanais a deux facettes : un système public et un système privé. Les établissements publics suivent strictement la structure précédemment décrite, alors que les écoles privées ont la liberté de jumeler deux programmes : les programmes libanais officiels ainsi que les programmes français. Ceci est le cas du Carmel Saint Joseph, dont les élèves passent donc aussi les épreuves du baccalauréat français (Y compris les épreuves anticipées en Première).
Les établissements publics offrent une éducation gratuite (seule une somme symbolique est payée au début de l’année). Les établissements privés imposent des frais scolaires dont la somme varie selon l’établissement.

Est-ce que le système éducatif s’applique dans tout le pays ?


Oui, au niveau des contenus des programmes libanais (mais comme mentionné plus haut, certains établissements privés peuvent offrir deux programmes en parallèle).
Les établissements publics n’assurent cependant pas les classes de maternelle dans toutes les régions. De même, en s’éloignant de Beyrouth et du littoral, les collèges et les lycées regroupent souvent les élèves de plusieurs villages.

Les classes sont-elles surpeuplées ?

Le nombre d’élèves par classe varie selon les régions et les établissements : dans les établissements publics, il est rare que le nombre d’élève dépasse 30 (sauf parfois à Beyrouth). Dans les établissements privés, cela dépend de la politique de l’établissement : nous avons la chance au Carmel Saint joseph de ne dépasser que rarement le nombre de 25 élèves par classe.

A quel âge commence-t-on l’apprentissage à l’école ?

La scolarisation commence dès 3 ans, c’est la première classe de maternelle appelée « Petite section ». C’est le cas de tous les établissements privés qui exigent une scolarisation des élèves avant le CP (appelé EB 1 dans le système libanais, ou Education de Base 1). Cependant les écoles primaires de l’Etat doivent accepter tout élève de 6 ans en EB1. Notons tout de même qu’il est rare pour une famille libanaise de ne pas scolariser les enfants en maternelle à 3 ans, même lorsqu’elle compte les scolariser dans le système public.

Pourquoi l’uniforme est –il obligatoire à l’école ?

L’uniforme est obligatoire dans les établissements privés et publics : Quelques rares établissements privés n’en imposent pas.
Au Carmel Saint Joseph, l’uniforme est obligatoire.
La raison principale est de limiter au niveau de l’apparence les différences de catégories sociales et parfois religieuses et politiques (porter certaines couleurs, des vêtements de marque…). Une autre raison est liée à la tradition éducative, elle consiste à penser que l’attention des élèves ne sera pas perturbée par les apparences, les modes…

Combien d’heures sont réservées aux apprentissages ?

Au Carmel Saint Joseph, la journée scolaire débute à 8h, elle se termine à 15h au collège et au lycée, à 14h au primaire. Les élèves n’ont pas de longue pause déjeuner, ils ont deux récréations de 30 minutes chacune. De 8h à 15h, il y a donc 8 périodes de cours, la période étant de 45mn.
Cette division de la journée scolaire n’est pas uniforme dans tous les établissements. Chaque Direction peut prendre ses propres décisions à ce niveau (y compris dans les établissments publics). Cependant de manière générale, la journée scolaire commence à 8h (rarement à 7h30), et se termine entre 14h et 15h30 selon les établissements.

Pourquoi y a-t-il des différences sur le programme éducatif par rapport à la France ?

Dans les établissements qui, comme le Carmel Saint Joseph, assurent les programmes français, les différences ne sont dues qu’à des raisons pratiques et logistiques. Par exemple, il serait difficile d’assurer toutes les options de Langue : il n’est pas toujours facile de trouver un professeur de Latin ou de Grec ou d’Allemand… L’Arabe et l’Anglais sont donc les deux langues que les élèves présentent en LV I et LV II au baccalauréat français (ils peuvent choisir laquelle présenter en I ou en II).
Dans les établissements qui n’assurent que les programmes libanais (publics ou privés), certaines matières n’existent pas ou sont offertes en tant que « plus », et ce parce qu’elles ne figurent pas dans les épreuves officielles nationales : c’est le cas du théâtre, de l’informatique, de l’EPS…

Quelle est l’implication financière de l’État dans l’éducation nationale ?

L’État n’est responsable que des établissements publics qui souffrent malheureusement d’un manque de matériel, de rénovation… Les chiffres affirment que 4% du PIB est consacré à l’éducation. Les crises économiques et politiques impliquent aussi que les aides que reçoit le pays sont très mal distribuées.
Est-ce que le sport a une place importante ?
Dans notre établissement deux périodes par semaine sont consacrée à l’EPS. Comme nous préparons les épreuves du baccalauréat français, c’est une discipline très sérieuse qui demande un véritable investissement.
Notons que tous les établissements au Liban tentent d’assurer une heure de sport aux élèves, ne serait-ce que pour leur bien-être physique. Mais toutes les disciplines sportives ne sont pas assurées, on se contente souvent des courses et d’un ou deux jeux d’équipe.

Les écoles sont-elles mixtes ?

Contrairement à beaucoup de pays arabes, les écoles libanaises sont dans leur grande majorité des écoles mixtes. Il existe de rares écoles uniquement réservées aux filles ou aux garçons.

Est-ce forcément des enseignants qui enseignent ?

Il existe plusieurs possibilités :
a) des enseignants de plus en plus nombreux détiennent une licence d’enseignement (L’équivalent d’une licence et d’une première année de master). Dans cette catégorie certains ont suivi au cours de leurs études universitaires des cours de pédagogie et de didactique (plus ou moins intenses selon le cursus universitaire). D’autres n’en ont pas suivi, mais comptent sur des stages et des formations assurées par différentes institutions éducatives.
b) dans certains cas les enseignants ont une licence dans la matière enseignée uniquement.
c) dans de rares cas les enseignants ont suivi des spécialités qui leur donnent des connaissances dans certaines disciplines scolaires sans être spécialisés dans ces matières (dans la plupart de ces cas, c’est lorsque les directions des écoles n’ont pas trouvé sur le marché du travail un nombre suffisant de personnes qualifiées).
d) pour qu’un enseignant soit cadré (dans une école privée ou publique) il doit généralement appartenir au cas « a ».

Quelles sont les conditions de travail ?

Les conditions de travail dépendent beaucoup des établissements scolaires. Au Carmel Saint Joseph, nous avons de très bonnes conditions, quant aux locaux, aux équipements, aux relations professionnelles et humaines.
C’est le cas dans plusieurs établissements privés qui visent un certain niveau éducatif, avec des nuances liées aux choix éducatifs de la direction.
Dans certaines écoles (surtout parmi les écoles publiques) les conditions peuvent être difficiles (Locaux non rénovés, non chauffés, pas de matériel technologique, pas de laboratoire, pas de CDI…)

Photographies de Racha, élève de Seconde A du Carmel Saint-Joseph

Sources photographiques

Entrée de la Maternelle.
Entrée de la Maternelle.
Coin du CDI.
Coin du CDI.
Coin du CDI.
Coin du CDI.
Couvent des Sœurs du Carmel Saint-Joseph.
Couvent des Sœurs du Carmel Saint-Joseph.
Coin de la cour intérieure du lycée.
Coin de la cour intérieure du lycée.
Coin de la cour intérieure du lycée : projet de recyclage.
Coin de la cour intérieure du lycée : projet de recyclage.
Entrée de la Maternelle.
Coin du CDI.
Coin du CDI.
Couvent des Sœurs du Carmel Saint-Joseph.
Coin de la cour intérieure du lycée.
Coin de la cour intérieure du lycée : projet de recyclage.

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