Catarina, Zack, Sara, Tom B. et Maxence font partie de la rédaction du collège Notre Dame de la Salle à Marmande. Ils aimeraient en savoir plus sur le parcours et la vie quotidienne d’un réfugié à Istanbul. Muhammad ALSALLOUM, poète et journaliste, qui vit depuis quatre ans en Turquie répond à leurs questions.
Droits humains, solidarités et citoyenneté
Parler à un migrant syrien à Istanbul n’est pas une chose difficile : ils sont près de 3,6 millions en Turquie, et plusieurs centaines de milliers dans la métropole. Par contre, trouver un interlocuteur qui parle français est plus complexe. C’est pourquoi, notre correspondant à Istanbul, le journaliste Nicolas CHEVIRON, lance ses filets dans différentes directions.
Nicolas contacte tout d’abord son ami Virgile, un enseignant français qui est proche de l’association d’entraide Small Projects Istanbul, très active avec les réfugiés syriens. Malgré les contacts fournis par Virgile, l’association ne donne pas de réponse à Nicolas.
Notre correspondant parle également avec plusieurs chercheurs et chercheuses travaillant avec les réfugiés syriens. L’une d’elles le met en contact avec Muhammad ALSALLOUM, un poète syrien francophone, qui, très gentiment, accepte tout de suite qu’il se rende chez lui pour lui poser les questions des globe-reporters.
Muhammad habite à Bayrampasa, un arrondissement populaire de la périphérie proche d’Istanbul, sur la rive européenne. Pour le rejoindre, Nicolas doit prendre un bus, puis le Metrobus –c’est une ligne de bus très rapide sur voie réservée qui traverse la ville d’Est en Ouest- et enfin un tramway. En général, le Metrobus est toujours bondé, mais en ce mois de janvier 2021, en raison du coronavirus, Nicolas peut circuler sans devoir affronter une foule de voyageurs.
Après avoir arpenté sous la pluie les rues un peu tristes de Bayrampasa, Nicolas arrive chez Muhammad. Son hôte vit seul –il est marié mais séparé de sa femme- dans un petit appartement décoré de reproductions de tableaux japonais, d’un petit poster de John LENNON. Ancien prof de français, il est arrivé en 2017 en Turquie, où il se partage entre le journalisme et la poésie. Il se décrit aussi comme un opposant au régime du président syrien Bachar AL ASSAD.
Muhammad accueille chaleureusement Nicolas, lui offre du thé, lui fait cadeau de plusieurs recueils de ses poèmes, en arabe. Devant lui, il fait une démonstration de ses talents musicaux avec un drôle d’instrument métallique à percussion, en forme de petite citrouille. Tout est prêt pour l’entretien…