Ilyasse, Sofiane, Enzo, Victor, Tom, globe-reporters au collège Notre-Dame de La Salle à Marmande s’intéressent au dessin de presse et à la caricature dans les journaux turcs, Izel ROZENTAL dessinateur pour le journal Salom et membre de Cartooning for Peace répond à leurs questions.
Droits humains, solidarités et citoyenneté
L’envoyé spécial des globe-reporters, Nicolas CHEVIRON, a réalisé, il y a plusieurs années, un reportage avec le rédacteur en chef de la revue satirique Leman, Tuncay AKGÜN, qui a souvent été menacé, et souvent poursuivi en justice en raison de l’impertinence de sa publication. C’est donc à lui qu’il s’adresse en premier pour trouver un caricaturiste francophone qui pourrait parler de son métier.
Bonne surprise, Tuncay rappelle que sa femme, Ramize ERER, parle un peu français. Or, Ramize a dessiné pendant des années des petites bandes dessinées très drôles dans le journal Radikal, Kötü Kiz (« vilaine fille »), en général sur le thème des relations hommes-femmes dans la société turque. Il se réjouit donc à l’idée de la rencontrer. Au téléphone, Ramize se dit ravie de pouvoir répondre aux questions des globe-reporters, mais comme son français est un peu hésitant, elle et Nicolas décident qu’elle préparera ses réponses à l’avance.
Le rendez-vous est pris, dans un café du quartier de Ramize, Cihangir, qui garde clandestinement une salle ouverte malgré les interdictions liées au coronavirus. Mais trois jours avant la date prévue de la rencontre, Ramize change d’avis. Son français ne lui permet pas de s’exprimer correctement, explique-t-elle, et elle a peur de dire des choses qui dépassent sa pensée et pourraient lui causer des problèmes.
Son aide n’en est pas moins précieuse puisqu’elle oriente l’envoyé spécial vers un autre caricaturiste francophone, Izel ROZENTAL. Agé de 69 ans, Izel a déjà presque un demi-siècle de caricature derrière lui. Membre de la petite communauté juive de Turquie, évaluée à 15.000 personnes, il publie ses dessins depuis 30 ans dans l’hebdomadaire de sa communauté, Salom Gazetesi. Il est également membre de la fondation Cartooning for Peace, créée par le dessinateur PLANTU, du journal français Le Monde.
En guise de rendez-vous, Izel propose à Nicolas une rencontre sur la terrasse du restaurant tenu par son fils, dans l’arrondissement de Kadiköy, sur la rive asiatique d’Istanbul. L’établissement est fermé pour cause de pandémie, et ils pourront y parler à leur aise en limitant les risques de contamination.