A Pointe-au-Chien, au bout du bayou, une petite école pour faire perdurer le français
Publié le 29 février 2024
Les 6ème 2 du collège Henri WALLON à Ivry-sur-Seine, dans la région parisienne, réalisent un reportage sur l’école en français de Pointe-au-Chien, une école primaire qui vient d’ouvrir dans la tribu autochtone de Pointe-au-Chien. La directrice Christine VERDIN répond à leurs questions.
EDUCATION ET JEUNESSE
La tribu autochtone de Pointe-au-Chien a eu pendant longtemps le français comme langue maternelle. Mais la langue s’est perdue au profit de l’anglais et peu de jeunes parlent le français aujourd’hui. Après la fermeture de l’école primaire en 2021, la tribu a décidé d’ouvrir une nouvelle école avec une immersion en français, la première dans la zone de Terrebonne et Lafourche, à la rentrée 2023.
Pour trouver un contact, l’envoyée spéciale en Louisiane Marine LEDUC demande à l’Alliance française de La Nouvelle-Orléans de la mettre en lien avec la directrice de l’école, Christine VERDIN. Elle lui envoie d’abord un mail puis l’appelle, car il est souvent plus simple de programmer une interview directement par téléphone. Elles arrivent à trouver un jour où Marine peut venir. Elle dort à Houma, à 30 minutes en voiture de la tribu, ce qui va lui permettre de réaliser trois interviews de globe-reporters et globe-reportrices pendant la même journée : une sur l’école avec Christine, une sur une adolescente à Pointe-au-Chien et une sur les déplacés climatiques de l’Isle Jean-Charles, où l’eau salée envahit les terres, située à 15 minutes de Pointe-au-Chien.
En effet, toute la zone est menacée par les changements climatiques, couplés avec une érosion due aux activités humaines, qui provoquent notamment une montée des eaux bien visible. Sans oublier les ouragans qui fragilisent les côtes et touchent des zones comme Pointe-au-chien. La majorité des maisons ont en effet été endommagées voire complètement détruites par l’ouragan Ida en 2021, ce qui a provoqué le déplacement de plusieurs habitants. Malgré cela, la communauté veut continuer à faire vivre ses traditions et sa culture, notamment grâce à la création de l’école. Une des principales difficultés est de recruter des professeurs, mais l’école peut être aidée par le CODOFIL, le Conseil pour le développement du Français en Louisiane, agence francophone de l’État de Louisiane. Chaque année, le CODOFIL recrute des professeurs en France, Belgique, Québec et autres pays francophones pour les écoles d’immersions en français de Louisiane.
L’interview de Christine VERDIN a d’abord lieu dans le centre communautaire de la tribu, situé dans une ancienne église fraîchement rénovée, où déménage l’école les jours suivants. L’école va y rester deux ans en attendant la fin des rénovations de l’ancienne école primaire de la tribu, fermée en 2021 puis endommagée par l’ouragan Ida, qui servira ensuite pour accueillir de nouveau les élèves. Christine emmène ensuite notre envoyée spéciale voir un bâtiment du conseil de la tribu où les élèves ont cours depuis la rentrée 2023, avant le déménagement dans le centre communautaire. Elle y rencontre Gaëtan, l’enseignant français originaire de Bordeaux, et le reste de l’équipe. Puis, elles se rendent au bout du bayou Pointe-aux-chênes, où l’eau salée envahit les terres.