Voici un état américain pas comme les autres. De par son histoire française, autochtone, africaine, espagnole, allemande et franco-canadienne, la Louisiane (4,6 millions d’habitants) est peuplée d’une diversité de cultures et de langues qui irriguent les traditions, la gastronomie, la musique et la vie quotidienne.
Dans les années 1960, il est estimé qu’environ 1 million de personnes parlaient français, contre 100 à 200 000 aujourd’hui. La langue française et ses variantes créoles continuent toutefois d’être parlées aussi bien à La Nouvelle-Orléans, que par les Créoles et les Cajuns, ainsi que par des peuples autochtones qui en ont fait leur langue maternelle. La langue de Molière connaît même un regain d’intérêt grâce aux écoles bilingues et d’immersion où étudient des milliers d’élèves louisianais. De nombreux francophones venus d’Haïti et d’autres îles des Caraïbes s’y sont aussi installés.
Avec votre classe, via la correspondance avec la journaliste Marine LEDUC, voyagez entre La Nouvelle-Orléans, capitale du jazz, et les autres régions historiquement francophones de la Louisiane. Assistez à la plus grande fête et fierté de cet état du sud-est des États-Unis : le Mardi gras. Sans oublier les pans douloureux de l’histoire du territoire : la colonisation des terres autochtones puis l’esclavage des peuples africains dans les plantations de coton et de cannes à sucre.
Le climat de Louisiane, ses marécages et les fameux cours d’eaux appelés « bayous », favorisent une nature endémique. Une multitude de plantes, de reptiles et d’oiseaux y ont trouvé refuge, dont le pélican, emblème de l’état. La Louisiane compte une vingtaine de parcs d’État et une forêt nationale, ainsi qu’une soixantaine de réserves fauniques, refuges et aires de conservation couvrant près de 650 000 hectares de milieux terrestres et aquatiques. Cette biodiversité est aujourd’hui menacée.
Depuis l’ouragan Katrina qui a dévasté la région en 2005, les menaces créées par les changements climatiques et les activités humaines s’amplifient. En 2022, la plupart des derniers habitants de l’Isle à Jean Charles ont dû être relogés, car l’eau salée envahit toute l’île et leurs maisons ont été durement touchées par l’ouragan Ida en 2021. Ces autochtones francophones, issus de la nation des Chactas, ou Choctaws, sont alors devenus les « premiers déplacés climatiques » des États-Unis.