Apprendre les danses traditionnelles roumaines, pour mieux connaître sa propre culture
Publié le 10 février 2015
Trois soirs par semaine, à Cluj, Camelia et son mari Nelutu donnent des cours de danses traditionnelles. Ils enseignent à 200 enfants et 70 adultes qui ont envie de mieux connaître la culture de leur propre pays. L’envoyée spéciale des globe-reporters a pu filmer un cours à la demande des élèves de Besançon et de Baccarat.
Culture et francophonie
Quelles sont les danses traditionnelles de Roumanie ?
Est-ce que c’est une tradition de danser en Roumanie ? Quelles sont les origines de cette tradition ?
Oui, la danse est une longue tradition en Roumanie. Depuis les temps anciens et dans toutes les occasions, les hommes expriment leurs sentiments à travers la musique et la danse. Les origines se trouvent dans les rituels anciens de l’époque des Thraces et des Daces.
Quels sont les instruments qui accompagnent les danses traditionnelles ?
Les instruments qui accompagnent la danse traditionnelle sont le violon, l’alto, la basse, le dulcimer (sorte de cithare), le sifflet, la flûte, la harpe, le taragot (sorte de clarinette), le saxophone, l’accordéon.
Quelles sont les tenues traditionnelles portées par les danseurs ?
Les costumes des danseurs différencient grandement d’une région à l’autre, mais sont généralement réalisés à la main en toile de bure. Ils possèdent souvent des motifs floraux et des couleurs géométriques (noir, rouge, bleu, vert, violet, jaune). Les femmes portent une sorte de jupe recouverte d’un jupon jusqu’au genou, et des bottes ou des sandales. Les hommes ont un pantalon, une chemise, un veston, une ceinture assez large et un chapeau.
Est-ce que les hommes, les femmes et les enfants dansent ensemble ?
Cela dépend des zones. En Transylvanie, les danses se font en couple. Dans les autres régions (Moldavie, Olténie, Munténie, Banat) où l’on danse la hora et la sarba, tout le monde est mélangé.
A partir de quel âge les enfants roumains apprennent-ils à danser ?
Les plus jeunes de nos élèves ont 3 ans et demi, mais l’âge idéal est de 4 ans chez les filles et de 5-6 ans les garçons.
Quand avez-vous commencé à danser ? Avez-vous d’autres passions à part la danse ?
Mon mari et moi dansons depuis que nous sommes enfants. Mon mari aime aussi la pêche et moi le design intérieur. Nous aimons tous les deux la natation. Et bien sûr, la musique.
Que-ce qui vous plait dans la danse ? Quelles sont vos danses préférées ?
C’est notre travail, mais c’est avant tout une passion. Nous dansons en couple, mais aussi dans le groupe. Je préfère les danses du Banat, alors que mon mari aime celles de Fagaras, la région où il est né.
Est-ce que vous donnez des cours ? Comment se passe votre quotidien ? Vos échauffements ?
J’ai commencé à donner des cours de danse en 1984, à des enfants. Puis j’ai fondé le groupe folklorique Doina qui est constitué d’enfants. Nous travaillons tous les jours, donc nous dansons ou bien donnons des cours de danse tous les jours de la semaine.
Pour les échauffements, les femmes font des pirouettes pour réchauffer la pointe des pieds. Les hommes font des exercices spécifiques pour les muscles des bras et des jambes. Nous faisons aussi des assouplissements à la barre.
Est-ce que vous faites souvent des spectacles ?
Cela dépend des périodes. Nous en avons parfois plusieurs fois par mois. A d’autres moments, ils sont plus espacés. Quand nous sommes en tournée, nous donnons deux ou trois spectacles par jour.
Créez-vous vos propres spectacles et donnez-vous des noms à vos danses ?
Mon mari est diplômé de l’Académie de Musique, où il a été reçu une formation de chorégraphe. Il signe tous les spectacles, qu’il crée en fonction de l’événement auquel nous participons. Ses sources d’inspiration sont les jeux anciens et les groupes de danse du pays. Nous ne choisissons pas le nom des danses. Nous partons des danses existantes pour les assembler d’une façon nouvelle.