Ara ou les petites mains de la ville souterraine de Montréal
Publié le 17 novembre 2019
À Montréal, plusieurs kilomètres de galeries souterraines relient les différents points du centre-ville de Montréal. Les globe-reporters de l’école Léon Bourgeois de Colombes veulent interroger un commerçant qui y travaille. Notre envoyée spéciale rencontre Ara OHANIAN, cordonnier depuis vingt ans dans un des tunnels montréalais.
VIE QUOTIDIENNE
Quand on parle de la « ville souterraine » aux Montréalais, ils racontent qu’elle n’existe pas vraiment, que ce ne sont que des galeries commerciales. Pour Patrick WHITE, journaliste, ce serait « une légende urbaine qui a fait les choux gras des télévisions françaises. »
Pourtant la ville possède le plus grand complexe souterrain au monde, avec 32 kilomètres de tunnels et galeries construits dans les années 60. Pour en savoir plus, Marine, notre reporter sur place, appelle Ivan DROUIN, guide à Montréal. Il a écrit un livre sur le Montréal souterrain. Les questions des jeunes reporters sont surtout destinées à un commerçant dans la galerie. Elle lui demande donc s’il avait des conseils et un contact à donner. Il lui répond simplement : « Il y a des magasins partout, faites juste le tour et vous allez trouver ! »
Alors, notre envoyée spéciale décide de voir de ses propres yeux ce qu’il en est. Elle se promène dans la galerie, du métro Place des Arts au métro McGill. Elle passe du centre commercial Desjardins au Palais des Congrès, puis de la gare à l’Université McGill. Des hôtels et des bureaux sont aussi reliés au « RÉSO », nom que l’on donne au réseau souterrain.
Malheureusement, ce 14 novembre, une inondation majeure dans le métro bloque plusieurs tunnels. Elle doit donc ressortir pour trouver une autre entrée. Sans cette interruption, elle pourrait se balader sous terre pendant plusieurs kilomètres. Il s’agit surtout de galeries commerciales, de restaurants, de couloirs. On y trouve aussi des cabinets dentaires, des salons de coiffure et d’autres ateliers. Pas vraiment une « ville souterraine » comme on peut se l’imaginer, mais cela reste surprenant. Ce n’est pas très compliqué de s’y retrouver, tout est indiqué et des cartes sont à disposition dans les tunnels.
Pour trouver un interlocuteur qui veuille répondre aux questions des globe-reporters, l’envoyée spéciale se balade de boutique en boutique. Au début, les personnes sont réticentes, soit parce qu’elles n’ont pas le temps, soit parce qu’elles ne parlent pas assez bien français.
Elle finit par entrer dans l’atelier de cordonnerie d’Ara OHANIAN, qui lui dit au départ qu’il ne se sent pas assez à l’aise en français. Il a 55 ans et travaille depuis vingt ans dans la galerie. Il a donc des choses à raconter ! Et son français, mêlé à un accent arménien, est compréhensible. Il accepte et ils se donnent rendez-vous quelques heures plus tard, avant la fermeture du magasin à 18h30.
Interview réalisée en novembre 2019
Sources photographiques
Tunnel du Montréal souterrain entre le Palais des Congrès et la place ville Marie.
Boutique du cordonnier Ara OHANIAN.
Ara OHANIAN dans sa boutique, à côté du centre Eaton.
Le cordonnier en plein travail.
Galerie où l’on trouve la boutique du cordonnier.
Dans la station du métro McGill.
La gare de Montréal, une étape entre deux galeries souterraines.
Un restaurant dans la galerie souterraine.
Carte du Montréal souterrain.
Sources sonores
Est-ce que vous pouvez vous présenter et nous dire où sommes-nous ?
Avez-vous déjà parcouru l’ensemble de la galerie souterraine ? Avez-vous travaillé dans plusieurs magasins au sein de la galerie ?
N‘est-ce pas difficile de ne jamais voir la lumière du jour ?
Portez-vous des vêtements d’hiver portez-vous des tenues légères toute l’année ?
N’avez-vous pas peur qu’il y ait des mouvements de foule ? N’avez-vous pas peur d’être coincé dans le centre ?
Avez-vous déjà vécu des situations exceptionnelles ? Par exemple, l’impossibilité de quitter le centre souterrain pour cause d’intempéries à l’extérieur ? Une manifestation à l’intérieur du centre ? Un départ de feu, un incendie ?
Avez-vous d’autres souvenirs, une anecdote qui vous a marqué ?