Les globe-reporters et globe-reportrices de l’école Providence B, à Paris, souhaitent tout savoir sur le physarum polycephalum, plus simplement appelé « blob ». Audrey DUSSUTOUR, biologiste et directrice de recherche au CNRS, répond à leurs questions.
Environnement et transition énergétique
Les rédacteurs et rédactrices en chef, en classe de CM1, à l’école Providence B, située dans le 13ème arrondissement de Paris, souhaitent interroger la biologiste et directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Audrey DUSSUTOUR. En France, c’est « Madame Blob ». Elle est responsable des recherches sur le blob, un organisme monocellulaire très mystérieux. Ce n’est ni un champignon, ni un végétal, ni un animal.
En plus de participer à Globe Reporters Juniors, cette rédaction est également investie dans un projet scientifique singulier mené à l’initiative du CNRS où travaille Audrey et du Centre national d’études spatiales (CNES). L’expérience « Élève ton blob » mobilise des élèves partout en France, dans des écoles primaires, des collèges ou des lycées. Un projet pédagogique auquel participe aussi le spationaute français Thomas PESQUET ! En 2021, lors de la mission Alpha, il embarque avec lui des spécimens de blobs pour étudier leur comportement dans un environnement sans pesanteur.
Dès réception de la commande de ce reportage, notre envoyée spéciale Chloé DUBOIS, contacte la biologiste en lui expliquant l’intérêt des élèves pour son travail. Celle-ci, très partante, répond très rapidement qu’elle est d’accord pour répondre à toutes les questions préparées par la rédac-tion. Mais elle précise aussi qu’elle vit et travaille à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, et qu’elle ne prévoit pas de se rendre dans les prochaines semaines en Île-de-France.
Notre journaliste appelle immédiatement le CNRS pour demander si un autre scientifique ne tra-vaille pas sur le blob en Île-de-France. Mais la réponse est non ! Le seul laboratoire de recherche dédié en France est à Toulouse, et c’est celui d’Audrey DUSSUTOUR !
Il est donc décidé de réaliser l’interview à distance. En radio, par exemple, il est fréquent que les journalistes utilisent le téléphone pour recueillir des témoignages. Depuis l’épidémie de Covid-19, les outils de visioconférence sont aussi de plus en plus utilisés. Ce qui veut dire que même si on ne rencontre pas la personne physiquement, on peut la voir. Pour les journalistes, voir le visage de ses interlocuteurs et interlocutrices lors des entretiens, c’est un plus ! Et c’est d’ailleurs le moyen de communication que privilégie Chloé, depuis chez elle.
La rencontre se déroule donc le matin du 23 décembre. La chercheuse est en vacances, mais elle dit que ce n’est pas grave et qu’elle répond aux questions des globe-reporters et globe-reportrices « avec plaisir ». En plus, elle doit quand même venir au laboratoire pour nourrir les quelque 200 blobs qui y vivent !
Au fil de la discussion, nous comprenons qu’Audrey DUSSUTOUR est très militante pour que les sciences soient davantage accessibles à toutes et tous. Elle fait ce qu’on appelle de la vulgarisation scientifique. Il s’agit de diffuser les savoirs scientifiques et d’expliquer des réalités parfois un peu compliquées, en utilisant des mots que nous pouvons comprendre. Durant l’entretien, Audrey DUSSUTOUR ne laisse aucune question de côté, et répond à toutes avec beaucoup de pédagogie.
Une fois l’enregistrement terminé, notre journaliste et la chercheuse continuent de discuter quelques minutes avant de se quitter. La chercheuse confie par exemple que les recherches sur les blobs avancent lentement en France. Et pour cause : le seul laboratoire qui mène des travaux sur cette espèce est celui d’Audrey DUSSUTOUR, à Toulouse.
Même si une équipe travaille à ses côtés, il y a beaucoup à faire et beaucoup de questions sont encore sans réponses. Mais ça n’a pas toujours été le cas. En effet, la directrice de recherche au CNRS nous raconte que dans les années 1980 et 19990, de nombreux scientifiques étudiaient les blobs. Et puis la tendance s’est inversée. Mais peut-être que les différents projets pédagogiques en cours avec des élèves partout en France donneront un nouvel élan et des envies à d’autres (futurs) scientifiques de s’intéresser aux blobs !
Avant de raccrocher, Audrey DUSSUTOUR remercie encore une fois les scientifiques en herbe pour leur participation au projet. Une initiative dont elle a beaucoup appris. Les élèves lui ont donné plein de nouvelles idées qui lui permettront de réaliser de nouvelles expériences !