« C’est plutôt rare que je vienne au 9-9 bis à cause des mauvais souvenirs, des blessures, des misères »
Publié le 10 avril 2019
Désiré DARRAS est un ancien mineur de la fosse 9-9 bis à Oignies. Il vit toujours dans la cité DE CLERCQ, la cité-jardin construite en face du carreau de fosse. Il partage ses souvenirs avec Manon L., Romain et Manon R., les globe-reporters du lycée Ferdinand DARCHICOURT à Hénin-Beaumont.
Histoire et passé industriel
Les élèves de première option histoire des arts du lycée Ferdinand DARCHICOURT à Hénin-Beaumont enquêtent sur le rapport des habitants du bassin minier à la culture.
Dans le cadre d’un projet d’éducation aux médias en itinérance avec d’autres collégiens de la région Hauts-de-France (le projet EMICYCLE), les lycéens d’Hénin-Beaumont passent une journée au 9-9 bis à Oignies. Ils y rencontrent Désiré DARRAS, ancien mineur de la fosse et habitant de la cité DE CLERCQ.
Désiré est une vieille figure du quartier. Bien qu’habitant à quelques rues de là, il ne vient que rarement aux évènements proposés par le 9-9 bis. Il a néanmoins participé à un documentaire radio, réalisé par Radio Scarpe Sensée et deux jeunes en service civique au 9-9 bis. Ce sont ces derniers qui ont conseillé à Sidonie HADOUX de rencontrer le vieux mineur. Ils n’ont pas le numéro de téléphone de Désiré, en revanche ils ont son adresse : « Tu ne peux pas te tromper, il y a une ancienne berline peinte en bleue à l’entrée de sa maison », explique Julia à Sidonie.
Effectivement, une berline bleue avec « Désiré DARRAS, el’vie d’un tiot mineur » trône à l’entrée du jardin. Quand Sidonie vient à sa rencontre, Désirée est en train de mettre du répulsif pour chats devant la grille de son garage. Il est 19h00, ils discutent, puis sa petite-fille vient le chercher : c’est l’heure du dîner. Avant de rentrer, le vieil homme promet de venir au 9-9 bis le lendemain pour rencontrer les jeunes reporters du projet EMICYCLE.
Promesse tenue. Lucas, Mylan, Alban, Cheyenne, Eva, Aline, Anaïs, Manon, Romain et Manon rencontrent l’ancien mineur et l’interrogent, avant de partir explorer la cité De Clercq avec Sophie, médiatrice du patrimoin au 9-9bis.
Sources photographiques
Désirée DARRAS dessine les plans d’un puit de mine pour que les journalistes en herbe visualisent les infrastructures sous terre.
Pour Désirée, revenir à l’intérieur du 9-9 bis, c’est faire un saut dans le passé. Dans une des salles de douche, il raconte des anecdotes aux jeunes nordistes.
Chaque mineur prenait sa douche après le travail. Ils se changeaient ensuite dans la "salle des pendus" où ils accrochaient leurs vêtements sales à des crochets qu’ils suspendaient ensuite au plafond.
Désirée Darras a travaillé à la fosse du 9-9 bis à Oignies.
Le travail était pénible, et revenir sur les lieux est parfois douloureux pour le vieux mineur.
Mais évoquer ses souvenirs avec les jeunes semble le ravir : "Il faut que les jeunes sachent ce qui s’est passé ici". Du côté des photographes, chacun prend son rôle très au sérieux.
Les maisons de la cité-jardin Declercq sont toutes identiques. Les façades sont dirigées vers la mine.
Quand les mineurs devenaient retraités, ils étaient relogés dans des maisons plus petites.
La salle des "pendus" du 9-9 bis, là où les mineurs suspendaient leurs vêtements et leurs tenues de travail.
On les appelait les maisons de pensionnés.
La berline à l’entrée de la maison de Désiré est sans équivoque : "El vie d’un tiot mineur Darras Désiré 1955-1989"
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ?
A quel âge avez-vous commencé à travailler ?
Pouvez-vous nous décrire les conditions de travail ?
Quel est votre souvenir le plus marquant ?
Où étiez-vous au moment de la fermeture de la mine ?
Qu’avez-vous fait après la fermeture du site ?
Avez-vous aidé les anciens ouvriers à rénover le site ?
Que pensez-vous de la transformation du site en lieu culturel ?
Avez-vous déjà assister à des évènements du 9-9bis comme l’exposition Archéologie industrielle ?
Emmenez-vous votre petite fille aux activités proposées par le 9-9bis ?