Youna et Clara, du collège George TEXIER, à Saint-Jean-d’Angély, souhaitent recueillir le témoignage d’un écrivain ou d’une écrivaine burkinabé(e) et savoir quel est le chemin à suivre pour une personne qui veut se dédier à l’écriture. En arrivant à Ouagadougou, notre envoyée spéciale fait une rencontre inespérée avec Eboubié Yasmine Délia IDO.
Culture et francophonie
C’est un mercredi midi. Notre envoyée spéciale, la journaliste Tatiana MIRALLES a rendez-vous avec Éric BERNARD. On a conseillé à Tatiana de rencontrer Éric, car il peut l’aider à avoir des con-tacts pour trouver des personnes prêtes à répondre à nos questions. Comme souvent, et comme les trains, une rencontre peut en cacher une autre. En arrivant au restaurant La belle étoile, lieu du rendez-vous, Tatiana fait la connaissance de Eboubié Yasmine Délia IDO. Délia est en compagnie d’Éric BERNARD. Ce dernier raconte à Tatiana qu’il a pour projet de créer une maison d’édition et qu’il va publier un premier livre, celui de Délia. C’est une belle surprise.
La conversation se poursuit autour du livre. Délia y aborde des sujets sociaux délicats qui concernent les filles et les femmes au Burkina Faso. « Des violences basées sur le genre qui ne permettent pas aux femmes de développer leurs talents et d’accomplir leurs rêves », affirme Délia.
Cette jeune femme a reçu le 3ème prix d’un concours littéraire organisé par l’Institut français de Ouagadougou pour sa nouvelle intitulée : « Papa arrête de boire ». Ce récit a confirmé sa décision de mener une carrière d’écrivaine. Il a été adapté au cinéma sous la forme d’un court-métrage. Cette expérience lui a tellement plu que Délia s’est mise à étudier l’écriture de scénarii pour le cinéma ou la télévision.
La jeune femme suit à la fois cette formation et des études en nutrition à l’université. Mais ce n’est pas tout. Elle est aussi mannequin et créatrice de bijoux artisanaux. Délia sourit sans arrêt et, quand elle parle de l’écriture, elle le fait avec passion.
Si elle vit aujourd’hui à Ougadougou, elle a passé son enfance à Banfora, une petite ville entourée de nature. Ses parents aiment aussi la nature et la justice. Ils l’ont soutenu dans le développement de sa créativité.
Certains épisodes de sa jeunesse l’ont marqué profondément. Ils ont fait d’elle une femme qui veut dénoncer les injustices dont sont victimes d’autres jeunes femmes qui n’ont pas eu sa chance. « J’ai découvert la puissance que peut avoir un morceau de papier qui porte un message écrit », dit-elle.
C’est aussi une grande lectrice. Elle dévore les livres. La lecture est « essentielle, dit-elle. Pour se former, ouvrir nos horizons, voyager sans même bouger et rêver ». Lorsque notre envoyée spéciale lui propose une interview pour parler de son travail d’écriture, elle n’hésite pas une seconde.
Quelques jours plus tard, Tatiana retrouve Eboubié Yasmine Délia IDO dans les locaux de l’association Taafe Vision. C’est le lieu où elle suit sa résidence d’écriture de scénarios. Tatiana se rend au rendez-vous en moto, avec son compagnon de reportage à Ouagadougou, Madi. Madi trouve le siège de Taafe sans difficulté. C’est un après-midi chaud. Tatiana et Délia s’installent sous le ventilateur pour l’entretien.