En Guyane, comment sauvegarder le maraké et les autres traditions autochtones ?
Publié le 9 mars 2020
Aluke TACIKALY se bat pour que les jeunes générations connaissent la culture wayana. Il répond aux questions de Louane, Ludivine, Thalia du collège de la Marine Vincendo de Saint-Joseph et à celles des globe-reporters du collège Jean MACE de Suresnes.
EDUCATION ET JEUNESSE
Pour les communautés amérindiennes Wayana, Apalaï et Teko qui habitent sur le Haut-Maroni, entre le Surinam, la Guyane française et le Brésil, les rites constitués de danses et de chants ont longtemps rythmé la vie collective.
Le rite d’initiation, appelé maraké est propre aux communautés Wayana Apalaï d’Amazonie, il marquait d’abord l’entrée dans la vie adulte puis le franchissement de nouvelles étapes de vie. Costumes, coiffes, diadèmes, brassards, danses, chants, musiques, épreuve d’application de fourmis ou de guêpes et jeux traditionnels en sont des éléments essentiels. Le maraké, comme bien des us et coutumes de la vie traditionnelle, est en voie de disparition.
Pour faire le point, notre envoyée spéciale Anne PASTOR rencontre Aluke TACIKALY. Ce dernier a participé au dernier rituel du maraké qui a eu lieu en 2005 à Taluen.
Aluke a reçu une éducation traditionnelle lorsqu’il était enfant. Il n’a pas été à l’école. Pourtant, il n’avait jamais participé au rituel qui depuis les années 1990 se fait de plus en plus rare. En cause le coût d’un rituel et le manque de participants.
Aujourd’hui, Aluke consacre sa vie à perpétuer les traditions culturelles Wayana. C’est lui qui a reconstruit le tukusipan (carbet communautaire) de Taluen et c’est un artisan hors pair de vannerie traditionnelle. Il envisage même d’ouvrir un sentier culturel pédagogique en pleine forêt.
Lassé de répondre aux questions des anthropologues et des journalistes, il accepte de participer à Globe Reporters et de répondre à nos questions seulement parce qu’elles émanent de collégiens. L’interview a eu lieu sous le tukusipan de Taluen.
Interview réalisée en janvier 2020
Sources photographiques
Aluke visite l’exposition itinérante SAWA installée dans le tukusipan de Taluen.
Aluke montre le sac contenant les objets rituels du maraké.
Aluke devant la coiffe du rituel du maraké.
Porte-bras du rituel du maraké.
Bijou porté par les femmes lors du rituel du maraké.
Sac contenant les objets rituels du maraké.
La coiffe des postulants.
Gros plan sur la coiffe des postulants.
Natte contenant les abeilles ou les fourmis flamandes qui seront appliquées sur le corps des participants.
Image des postulants lors du rituel du maraké.
Aluke TACIKALY dans un hamac fabriqué par sa femme.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ? Existe-t-il des fêtes religieuses traditionnelles ? Pouvez-vous les décrire ? (Nom, fréquence, objectifs…)
Est-ce que ce rituel se pratique souvent et comment cela se passe ?
Quels sont les impacts de la « vie moderne » sur la religion traditionnelle ?
Est-ce que les rituels sont obligatoires ? Si oui, qui est concerné ? Quand, à quel âge ?
Par qui et comment sont organisés les rituels ?
Y a-t-il des objets spécifiques pour les rituels ? Si oui, lesquels ?
Y a-t-il des tenues traditionnelles pour les rituels ? Si oui, lesquelles (+ photos) ?
Comment sont nés les rituels ? Quelles sont leurs significations ?
Comment se sent physiquement et mentalement une personne avant et pendant un rituel ? Quelles sont ses impressions ? A combien de rituels peut-on participer pendant toute une vie ?
Comment appréhende-t-on la mort : rupture brutale ou prolongement de la vie ?
Fête-t-on les morts (comme au Mexique) ? Y a-t-il des rituels pour les défunts ? Si oui, lesquels ?
Les croyances traditionnelles sont-elles menacées aujourd’hui ?
13.Pensez-vous que la religion traditionnelle a encore un avenir ? Pour quelles raisons ?
Questions bonus : Pourquoi souhaitez-vous le classement de vos rituels au patrimoine immatériel de l’UNESCO ?