En Roumanie, quelle mémoire pour la Shoah ?

Publié le 26 janvier 2022

Kassandra, élève au collège Notre-Dame de la Salle à Marmande, en France, veut en savoir plus sur la mémoire de l’Holocauste en Roumanie. Pour répondre à ses questions, notre envoyée spéciale Marine LEDUC tend le micro à Alexandru FLORIAN, directeur général de l’Institut national pour l’étude de l’Holocauste en Roumanie, ou Institut Elie Wiesel, situé à Bucarest.

Economie, histoire et politique

La mémoire de l’Holocauste est un sujet sensible en Roumanie : encore récemment, le parti d’extrême-droite AUR (Alliance pour l’Unité des Roumains), s’est opposé à l’enseignement obligatoire de l’Holocauste dans les écoles. Il y a environ un an, l’actrice Maia MORGENSTERN, qui est aussi directrice du Théâtre juif de Bucarest, a reçu des menaces de mort. Toutefois, les choses évoluent, et la création de l’Institut Élie Wiesel, Institut national pour l’Étude de l’Holocauste en Roumanie, en 2005, démontre que le pays n’est plus réticent à se confronter à son passé et à son implication dans le génocide de juifs et de Roms pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Elie WIESEL, écrivain et philsophe, est né à Sighetu Marmației, en Roumanie, en 1928. En 1944, il est déporté à Auschwitz puis Buchenwald. Survivant des camps de concentration, il s’installe en France où il suit des études. Il émigre ensuite à New York et participe à la fondation du Mémorial américain de l’Holocauste. Il est décédé en 2016. 

Pour trouver une personne qui puisse répondre aux questions de la globe-reportrice de Marmande, Marine écrit un mail en roumain à l’adresse de contact donnée sur le site de l’Institut. Elle demande aussi si une personne pourrait répondre en français. La chance lui sourit, car la personne en charge des communications lui répond que le directeur général Alexandru FLORIAN est francophone. Un rendez-vous est fixé dans son bureau.

Pour se rendre à l’Institut, Marine doit marcher une vingtaine de minutes en suivant le Boulevard Dacia. C’est un boulevard huppé de la capitale où on peut découvrir des demeures majestueuses tel que l’Institut Français de Bucarest. Arrivée à l’Institut Elie Wiesel, elle doit montrer sa carte d’identité avant que quelqu’un vienne la chercher pour la guider au bureau du directeur. La pièce est idéale pour un enregistrement dans le silence.

Après l’interview, notre envoyée spéciale part plus au sud de la ville, près de Piata Unirii (Place de l’Union), où se trouve l’ancien quartier juif. Avec le quartier arménien, c’était un des quartier les plus importants de la capitale, où habitait des milliers de juifs. Avec les bombardements de la Seconde guerre mondiale, la fuite des juifs du pays, puis le gros tremblement de terre de 1977, une bonne partie du quartier a été détruit et abandonné. Il reste toutefois des vestiges au milieu des immeubles communistes, comme la Grande synagogue, qui abrite le Musée de l’Holocauste. Il y a également un mémorial de l’Holocauste dans le centre-ville de la capitale. 

Une interview réalisée en janvier 2022

Sources photographiques

Le Boulevard Dacia à Bucarest. © Globe Reporters
Le Boulevard Dacia à Bucarest. © Globe Reporters
La plaque de l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
La plaque de l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
L’immeuble qui abrite l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
L’immeuble qui abrite l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
Alexandru FLORIAN dans son bureau. © Globe Reporters
Alexandru FLORIAN dans son bureau. © Globe Reporters
Une affiche des événements organisés le 27 janvier 2016, Journée Internationale pour la Mémoire des Victimes de l’Holocauste. © Globe Reporters
Une affiche des événements organisés le 27 janvier 2016, Journée Internationale pour la Mémoire des Victimes de l’Holocauste. © Globe Reporters
Une affiche qui annonce une exposition d’artiste juifs pendant l’Holocauste. © Globe Reporters
Une affiche qui annonce une exposition d’artiste juifs pendant l’Holocauste. © Globe Reporters
L’extérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest.© Globe Reporters
L’extérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest.© Globe Reporters
L’intérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest. © Globe Reporters
L’intérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest. © Globe Reporters
La Grande synagogue de Bucarest, construite en 1847, et qui abrite le Musée de l’Holocauste depuis 1991, soit après la chute du régime communiste. © Globe Reporters
La Grande synagogue de Bucarest, construite en 1847, et qui abrite le Musée de l’Holocauste depuis 1991, soit après la chute du régime communiste. © Globe Reporters
Une stèle en mémoire des victimes du pogrom de Bucarest, qui a eu lieu six mois avant le pogrom de Iasi. 125 Juifs ont été tués par les Légionnaires fascistes de la Garde de Fer, entre le 21 et le 23 janvier 1941. © Globe Reporters
Une stèle en mémoire des victimes du pogrom de Bucarest, qui a eu lieu six mois avant le pogrom de Iasi. 125 Juifs ont été tués par les Légionnaires fascistes de la Garde de Fer, entre le 21 et le 23 janvier 1941. © Globe Reporters
Le Théâtre juif de Bucarest, un des seuls théâtres d’Europe où on peut encore voir une pièce en yiddish. © Globe Reporters
Le Théâtre juif de Bucarest, un des seuls théâtres d’Europe où on peut encore voir une pièce en yiddish. © Globe Reporters
Une vieille maison à moitié en ruine dans le quartier juif, juste en face du Théâtre juif. © Globe Reporters
Une vieille maison à moitié en ruine dans le quartier juif, juste en face du Théâtre juif. © Globe Reporters
Une autre synagogue dans le quartier juif, le « Temple de l’Union sacrée », qui abrite le Musée de la culture juive. © Globe Reporters
Une autre synagogue dans le quartier juif, le « Temple de l’Union sacrée », qui abrite le Musée de la culture juive. © Globe Reporters
Le Boulevard Dacia à Bucarest. © Globe Reporters
La plaque de l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
L’immeuble qui abrite l’Institut Elie Wiesel. © Globe Reporters
Alexandru FLORIAN dans son bureau. © Globe Reporters
Une affiche des événements organisés le 27 janvier 2016, Journée Internationale pour la Mémoire des Victimes de l’Holocauste. © Globe Reporters
Une affiche qui annonce une exposition d’artiste juifs pendant l’Holocauste. © Globe Reporters
L’extérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest.© Globe Reporters
L’intérieur du Mémorial de l’Holocauste à Bucarest. © Globe Reporters
La Grande synagogue de Bucarest, construite en 1847, et qui abrite le Musée de l’Holocauste depuis 1991, soit après la chute du régime communiste. © Globe Reporters
Une stèle en mémoire des victimes du pogrom de Bucarest, qui a eu lieu six mois avant le pogrom de Iasi. 125 Juifs ont été tués par les Légionnaires fascistes de la Garde de Fer, entre le 21 et le 23 janvier 1941. © Globe Reporters
Le Théâtre juif de Bucarest, un des seuls théâtres d’Europe où on peut encore voir une pièce en yiddish. © Globe Reporters
Une vieille maison à moitié en ruine dans le quartier juif, juste en face du Théâtre juif. © Globe Reporters
Une autre synagogue dans le quartier juif, le « Temple de l’Union sacrée », qui abrite le Musée de la culture juive. © Globe Reporters

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter pour les globe-reporters EMICE + ?

  • La Shoah est un sujet particulier, sensible. Est-ce que vous avez une formation spécifique ? En quoi consiste le travail d’un historien « de la mémoire » ?

  • Pourquoi avoir choisi ce sujet de recherche ?

  • Comment décririez-vous la Roumanie d’Antonescu ? Peut-on comparer ce régime à la France de Vichy ?

  • Pouvez-vous nous expliquer s’il y a des différences dans le traitement de cette partie de l’histoire entre aujourd’hui et la période communiste avant 1989 ?

  • Des mesures ont-elles été prises vis-à-vis des victimes pour « réparer » ? Les biens spoliés aux juifs pendant la guerre ont-ils été restitués ?

  • Dans les années 1990, deux officiers roumains condamnés pour déportation ont été acquittés. Qu’est-ce que cela a représenté pour la communauté juive roumaine ? Pour vous ? ?

  • Pouvez-vous nous présenter le pogrom de Iași ? Quel est son impact dans la mémoire collective de cette période ? Repentance ? Oubli ? Division ? Effacement ?

  • Quelle est la position officielle du gouvernement roumain aujourd’hui par rapport à la Shoah en Roumanie ?

  • Votre travail sur la Shoah est-il bien perçu par le gouvernement et l’opinion publique ou êtes-vous victimes de menaces comme par exemple en Pologne ?

  • L’Union européenne s’inquiète de la montée de l’antisémitisme en Europe. Quelle est la situation en Roumanie ?

  • Question bonus : que pensez-vous de la montée du parti d’extrême-droite Aur, qui s’oppose à la mise en place de l’enseignement obligatoire sur la mémoire de la Shoah en Roumanie ?

  • Question bonus : L’Holocauste en Roumanie a concerné aussi la communauté Rom, avez-vous des projets en lien avec cette question ?

  • Question bonus :Avez-vous un message pour les globe-reporters ?

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