Jeanne d’Arc, symbole de résilience à La Nouvelle-Orléans
Publié le 29 janvier 2024
Les globe-reporters et globe-reportrices en 3ème prépa métiers au Lycée professionnel Pierre de COUBERTIN à Calais veulent en savoir plus sur la parade de Jeanne d’Arc qui a lieu les 6 janvier à La Nouvelle-Orléans. Leur envoyée spéciale en Louisiane, Marine LEDUC, tend le micro à Nathalie DAJKO, une francophone qui participe à l’organisation avec le Krewe de Jeanne d’Arc, et à Marley MARSALIS, la jeune fille qui incarne Jeanne d’Arc en 2024. Elles sont accompagnées par les Capitaines du Krewe : Antoinette DE ALTERIIS et Amanda HELM.
Culture et francophonie
Comme Orléans, sa ville jumelle La Nouvelle-Orléans, organise une parade de Jeanne d’Arc chaque année. Dans la grande ville louisianaise, elle a lieu le 6 janvier depuis 2008. Il s’agit du jour anniversaire de la Pucelle d’Orléans, mais aussi de l’Épiphanie qui annonce le coup d’envoi de la saison de Mardi gras. La parade de Jeanne d’Arc est donc la première à défiler pour le Mardi gras. Chaque année, une jeune fille francophone de 18 ans est sélectionnée pour incarner Jeanne d’Arc. En 2024, il s’agit de Marley MARSALIS, lycéenne issue d’une famille de musiciens renommés.
Pour organiser une interview, l’envoyée spéciale de Globe Reporters en Louisiane, la journaliste Marine LEDUC, envoie un courriel aux Capitaines du Krewe de Jeanne d’Arc, Antoinette DE ALTERIIS et Amanda HELM. Il est possible de trouver leurs adresses mail sur le site internet du Krewe. Les « Krewes » sont des sortes de confréries qui se réunissent pour organiser leur parade de Mardi gras. Les « Captains » des Krewes sont ceux et celles qui s’occupent de toute la logistique de la parade, et même des autres événements en dehors de Mardi gras. En effet, le Krewe de Jeanne d’Arc a la particularité d’organiser des conférences universitaires autour de l’histoire de Jeanne d’Arc et de l’héritage français de la Louisiane, mais aussi un concours artistique et d’autres festivités.
Les membres du Krewe répondent rapidement et programment une rencontre avec les deux co-capitaines et aussi Marley MARSALIS et Nathalie DAJKO, une francophone qui participe à l’organisation de la parade. Elles décident de se retrouver au « den » du Krewe, qui est en fait le salon d’Amanda HELM. Elle habite dans la partie de La Nouvelle-Orléans appelée « Uptown ». Le « den » est le local où les membres du Krewe se réunissent et où ils construisent les chars. Certains Krewes ont des locaux dédiés, surtout s’ils ont de grands chars, tandis que d’autres se retrouvent dans la maison d’un des membres.
Pour se rendre chez Amanda HELM, Marine prend un taxi après une autre interview, car elle n’a pas beaucoup de temps entre les deux. Notre envoyée spéciale aimerait éviter de prendre la voiture, mais le réseau de transport en commun, même s’il est meilleur que dans d’autres villes américaines, n’est pas toujours bien étendu et elle arriverait en retard au rendez-vous. Arrivée au « den » du Krewe, Marine remarque l’écusson de Krewe de Jeanne d’Arc à l’entrée de la maison d’Amanda. Antoinette, Amanda, Nathalie et Marley l’accueillent avec leurs habits de parade. Le salon est décoré avec de nombreuses peintures, statues et objets en lien avec Jeanne d’Arc. On peut y voir les « throws », ces objets que le Krewe lance aux spectateurs lors de la parade. Chaque Krewe à ses propres « throws » qu’on appelle leur « signature throws ». Pour de nombreux habitants de La Nouvelle-Orléans, les Krewes font ainsi partie intégrante de leur vie et les parades sont parfois vues comme de véritables cérémonies.
L’interview se déroule dans le salon, et Nathalie traduit les réponses d’Amanda ou d’Antoinette. Il arrive dans certains reportages radios que les journalistes aient besoin d’un traducteur sur place quand ils veulent avoir directement une version audio en français. Cela ne change rien au contenu de l’information. Le travail de traduction simultanée est une vraie compétence professionnelle. Nathalie, dont ce n’est pas le métier, même si elle parle couramment les 2 langues oublient certains détails. Essayez de les retrouver.
Après l’interview, Antoinette envoie des photos du défilé de Jeanne d’Arc du 6 janvier 2024, réalisées par un autre photographe. Quand un journaliste n’est pas sur place lors d’un événement, il peut demander les photos d’un autre photographe, qui peut lui fournir gratuitement ou sous rémunération. Pour Globe-Reporters, les photographies sont envoyées gracieusement. Elles sont créditées. Elles portent donc la signature de la personne qui les a réalisées.
Les membres du Krewe expliquent ensuite à Marine que cette année était un peu spéciale, car la jeune fille qui incarne Jeanne d’Arc à Orléans est venue à La Nouvelle-Orléans participer à la parade. De plus, les bannières portées par les deux Jeanne d’Arc ont été échangées entre les deux villes, jumelées depuis 2018. Marley ira quant à elle à Orléans après les fêtes johanniques et la parade du 8 mai, anniversaire de la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc en 1429 lors de la guerre de Cent Ans. Antoinette et Amanda invitent également les élèves de Calais à venir à La Nouvelle-Orléans lors de la parade de Jeanne d’Arc. Elles les accueilleront avec plaisir et ils pourraient même participer à la parade !
Alors que notre envoyée spéciale est sur le départ et cherche un moyen de transport, la mère de Marley, Kaya, propose à Marine de la ramener à son logement, car il est sur leur chemin. Sur la route, la journaliste en profite pour discuter avec la mère de Marley et lui demande si elle est fière de voir sa fille incarner Jeanne d’Arc et ce que cela représente pour elle. Kaya est évidemment très fière, car même si elle est afro-américaine, elle veut célébrer l’héritage français et créole de ses ancêtres. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils se sont installés à Orléans pendant deux ans, alors que Marley avait 11 ans, pour que celle-ci apprenne le français. Ses deux jeunes sœurs sont par ailleurs inscrites à l’école d’immersion Audubon à La Nouvelle-Orléans.