Jade et Iris, globes-reportrices de l’Institut Notre-Dame de Meudon, s’intéressent aux conséquences de la fast fashion et aux alternatives qui n’en sont qu’à leurs prémisses alors que les ventes de vêtements donnent le vertige. Pour répondre à leurs questions, notre envoyée spéciale, la journaliste Chloé DUBOIS, rencontre Alma DUFOUR, ex-chargée de campagne pour Les Amis de la Terre.
L’Anthropocène : état des lieux
Que représente l’industrie textile face aux enjeux climatiques ? Les grandes marques ont-elles pris la mesure du changement climatique ? Le recyclage ou l’achat de seconde main sont-ils de vraies alternatives ou la création de nouvelles filières rentables ? Pour répondre à ces questions, Iris et Jade souhaitent interroger la représentante d’une association qui enquête sur les pratiques de ces grandes firmes - dont les ateliers de confections sont la plupart du temps délocalisé à l’autre bout du monde.
Après quelques recherches, les rédactrices en chef envisagent de donner la parole au Collectif Éthique sur l’étiquette, par l’intermédiaire de sa coordinatrice, Nayla AJALTOUNI. Toutefois, les travaux et actions de cette Organisation Non Gouvernementale portent davantage sur les conditions de travail des ouvriers et des ouvrières du secteur textile que sur les répercussions environnementales de cette industrie.
Notre envoyée spéciale, Chloé DUBOIS, s’adresse donc à la branche française de l’ONG Les Amis de la Terre, qui traite davantage des impacts environnementaux. Cette association collabore d’ailleurs à l’occasion avec le Collectif Éthique sur l’étiquette.
Si notre envoyée spéciale s’adresse aux Amis de la Terre, c’est notamment parce qu’ils ont réalisé une grande campagne sur cette thématique : « Mode : Une tendance destructrice ». Et c’est Alma DUFOUR, chargée de campagne (au moment de notre interview) qui accepte de nous en dire plus.
Après quelques discussions par messages, et autres coups de téléphone, un rendez-vous est rapidement organisé le lundi 17 janvier en fin de matinée. Toutefois, le télétravail est de rigueur et Alma propose d’accueillir notre journaliste chez elle, dans le 18e arrondissement de Paris.
Attention : comme vous l’avez sans doute noté, Chloé présente Alma DUFOUR comme « ancienne » chargée de campagne. Hasard du calendrier, trois ou quatre jours après cette interview, cette dernière a en effet quitté ses fonctions « pour rejoindre le parlement de l’Union populaire (UP), organe de la campagne de Jean-Luc Mélenchon », nous informe Mediapart à travers un entretien avec Alma DUFOUR, justement réalisé à propos de son départ de l’association.
Dans le cadre d’un article en cours, il est nécessaire que les journalistes continuent de se tenir informés et de suivre l’actualité liée à leurs sujets. Et ce, jusqu’à la publication, car il arrive parfois que l’on rende son travail plusieurs jours ou semaines avant sa diffusion. Et entre-temps, les choses peuvent changer.
Ce lundi 17 janvier, la rencontre se passe comme prévu. Alma DUFOUR reçoit notre journaliste chez elle, autour d’une tasse de thé, et répond aux questions des globes-reportrices. Il y a beaucoup à dire puisque les conséquences négatives de l’industrie textile sont nombreuses et pèsent lourd face aux enjeux environnementaux du XXIe siècle.
Alma DUFOUR relativise l’alternative que constitue actuellement la filière du recyclage textile, en présentant des arguments qui méritent sans doute d’être creusés par les jeunes apprenties journalistes. Car si les marques affichent de plus en plus leur engagement en la matière, elles n’ont pas nécessairement intérêt à se montrer transparentes dans leur communication si l’on considère que l’écologie est désormais une préoccupation partagée chez les jeunes adolescents et adolescentes. C’est pourquoi l’ancienne chargée de projet rappelle que la réalité du recyclage textile pourrait bien être très différente de ce que les consommateurs et consommatrices attendent ou croient savoir.
Alma DUFOUR donne toutefois quelques conseils « de bonnes pratiques » en matière de consommation de vêtements et salue les intérêts des globes reportrices sur ce sujet très actuel. Pour elle, s’informer, c’est la clé !
Pouvez-vous nous présenter votre association (combien de personnes y travaillent, missions principales…) ?
En quoi consiste votre travail ?
Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler pour Les amis de la Terre et depuis quand y travaillez-vous ?
Vous avez réalisé toute une campagne de plaidoyer autour de la mode que vous qualifiez de « tendance destructrice ». Qu’appelle-t-on la fast fashion ?
Qu’est-ce qui a motivé cette campagne ? Quels sont vos objectifs ?
Quelles sont les répercussions environnementales les plus destructrices de l’industrie textile ?
Dans quelles conditions travaillent les ouvriers et ouvrières de ce secteur ?
Qui sont les grandes marques qui représentent ce phénomène ? De quels pays viennent-elles et où leurs vêtements sont-ils fabriqués ?
Dans votre campagne, vous dénoncez le greenwashing de certaines marques. Pouvez-vous expliquer ?
Justement, en quoi réguler la publicité peut permettre de lutter contre la fast fashion ?
Dans les solutions que vous envisagez pour lutter contre la fast fashion, vous proposez d’établir des standards énergétiques et climatiques. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Les directives de l’Union européenne peuvent-elles être réellement efficaces ?
En quoi consiste le recyclage d’un vêtement ? Et est-ce une bonne solution ?
Pourquoi est-il aussi difficile de changer ses modes de consommation et de quelle manière pourrait-on le faire ?
Quelles sont les critiques auxquelles votre organisation doit faire face ?
Avez-vous un message à adresser aux globe-reportrices ?