L’envoyée spéciale visite le « Palais du printemps », l’ancienne demeure du dictateur Nicolae Ceausescu et de sa famille.
Carnet de route
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A Bucarest, dans la ville, il y a des traces bien visibles de la folie de l’ancien dictateur communiste Nicolae Ceausescu. La plus visible est bien sûr la « Maison du peuple », un gigantesque bâtiment de luxe, pour la construction duquel Ceausescu a fait raser des milliers d’autres. Parfois, quand on marche dans la ville, on l’aperçoit tout à coup au loin, au fond d’un boulevard, moche et écrasant. Il rappelle la mégalomanie et la brutalité du dictateur.
Après la révolution de 1989, il est devenu le « Palais du Parlement ». Il abrite maintenant un musée d’art contemporain, la Chambre des députés, le Sénat et d’autres institutions. Les touristes peuvent aussi en visiter une partie. Je voulais y aller, mais quand j’ai appelé pour réserver, on m’a dit qu’il était fermé au public jusqu’en juillet. J’ai donc décidé de visiter sa résidence privée, plus discrète mais pas moins intéressante. Elle témoigne aussi de la folie du « génie des Carpates », comme il se faisait appeler, et de son goût du luxe, à une époque où les Roumains souffraient beaucoup du manque de tout.
Ouverte au public depuis mars 2016, elle est surnommée le « Palais du printemps » (« Palatul primaverii »). C’est là qu’il vivait avec sa famille, depuis les années 1960. C’était leur principale maison, mais pas la seule : selon le guide qui a conduit la visite, Ceausescu disposait de 89 palais, dont 22 autres à Bucarest, 44 dans le reste du pays, ainsi que 22 villas dédiées à la chasse.
La maison compte environ 80 pièces et la visite permet d’en voir 15. Je n’ai pas pu voir, par exemple, les 4 étages souterrains, qui comportent un bunker anti-atomique (pour se réfugier en cas d’attaque) et des tunnels.
La villa est luxueuse : il y a une grande piscine, un sauna, un jaccuzi, une salle de cinéma, des tapisseries en soie, des lustres en cristal, du marbre un peu partout... Chacun des trois enfants des Ceausescu possédait son propre petit appartement, avec une chambre, un bureau et une salle de bain. « Pendant les 24 ans de son règne, on ne savait pas que ça existait. Il disait qu’il vivait modestement », explique le guide, qui ajoute : « Ceausescu était très parano, il aimait la solitude. Il n’invitait presque jamais personne ici. »
C’est une visite qui laisse songeur : elle est très rapide (45mn). J’en ressort comme assommée par tant de luxe, sans bien comprendre comment tout cela a pu arriver.
Elodie, votre envoyée spéciale
Sources photographiques
L’entrée de la maison de la famille Ceausescu.
L’entrée coûte 50 lei, un peu plus de 10 euros.
Le bureau de Nicolae Ceausescu.
La salle de jeux, avec notamment une table d’échecs.
La salle à manger.
Un vieux poste de télévision de l’époque.
Statuettes.
Vases
Lustre en cristal.
Des paons vivent dans le jardin. Ils sont les descendants de ceux qui vivaient là à l’époque des Ceausescu !
L’escalier en marbre.
Le bureau de Nicu, l’un des trois enfants du couple Ceausescu.
Le petit salon personnel de Zoé, la fille des Ceausescu.
Les tapisseries sont faite de soie.
La chambre de Zoé.
La chambre de Nicolae Ceausescu et sa femme Elena. Sur la petite table, un portrait de leurs 3 enfants.
La salle de bain du couple, plaquée or.
Le jardin intérieur.
Mode communiste. Les Ceausescu avaient un très grand dressing pour ranger tous leurs vêtements !
Le jacuzzi.
Le sauna.
La piscine, décorée de mosaïques
Le jardin extérieur
Le jardin extérieur
A la fin de la visite, on peut acheter un souvenir : par exemple un savon Nicolae Ceausescu !