La méthanisation ; pour ou contre ? Un éleveur explique son choix
Publié le 26 janvier 2023
Sofia, Clara, Nathan, Camille, Héloïse, Adrien,Lilia ,Clara, Ambrine et Lily se questionnent autour d’un projet de création de 3 méthaniseurs sur le territoire carmausin, au nord du département du Tarn. Ils ont vu des pancartes le long de la route d’opposants au projet. Mais qu’est-ce qu’un méthaniseur ? À quoi ça sert ? Et pourquoi certains sont contre ? Bernard DUCROS, producteur de veaux du Ségala, répond à leurs questions.
Débats
Notre envoyée spéciale, la journaliste Anouk PASSELAC est missionnée pour aller interviewer les agriculteurs à l’origine du projet ou bien les habitants qui ne veulent pas du méthaniseur chez eux.
La journaliste se renseigne sur le sujet en lisant des articles de presse et découvre un site internet créé par les agriculteurs pour expliquer en quoi consiste le projet. Il est écrit que Bernard DUCROS, producteur de veaux du Ségala, est l’un des principaux acteurs du projet et construira un des trois méthaniseurs sur son terrain. Il est membre de la SAS Aimer pour Agriculture Innovante Méthanisation Éco Responsable.
Pour le contacter rapidement Anouk PASSELAC cherche son numéro de téléphone. Elle mobilise son réseau professionnel et demande à des confrères journalistes qui ont déjà parlé du sujet s’ils ont le numéro de portable de l’agriculteur. Bingo ! Elle appelle alors Bernard DUCROS qui est d’accord pour une interview. La journaliste est surprise qu’il accepte si facilement : quand un projet agricole est contesté, il est fréquent que les agriculteurs ne veuillent pas parler aux journalistes. Le rendez-vous est pris dix jours plus tard, sur sa ferme, située dans le hameau de La Bouysse, à Monestiés.
Pour se rendre à la ferme de Bernard, Anouk prend sa voiture : il n’y a pas de transport en commun qui dessert le petit hameau où vit et travaille Bernard DUCROS. A l’aide d’un GPS, elle fait la route en 30 minutes. Pour l’occasion, elle a mis des chaussures peu salissantes, car à la ferme il y a souvent de la boue et des bouses de vaches.
Juste avant d’arriver chez Bernard DUCROS, elle aperçoit des pancartes affichées devant plusieurs maisons du hameau : « Non au méthaniseur à La Bouysse ». « Non au méthaniseur à Monestiés ». Visiblement, certains voisins de l’agriculteur ne sont pas favorables au projet.
Arrivée à destination, l’éleveur de bovins viandes accueille l’envoyée spéciale avec le sourire et lui propose de faire l’interview dans la maison, au calme. Puis après avoir répondu à toutes les questions des globe-reporters et globe-reportrices, Bernard DUCROS fait visiter sa ferme et notamment l’étable où se trouvent les vaches et les veaux qu’il élève. Il montre aussi le hangar où est stocké le fumier, c’est-à-dire les bouses et l’urine des animaux.
C’est cette matière-là que l’agriculteur voudrait utiliser pour alimenter un méthaniseur. Avec cette grande machine, le fumier est transformé pour devenir du digestat et servir d’engrais naturel. L’engrais est ensuite répandu dans les champs pour aider à la croissance des cultures. Le méthaniseur permet aussi de produire du biogaz qui sert par exemple à chauffer des maisons.
L’éleveur montre ensuite à la journaliste le terrain où est prévue la construction du méthaniseur et lui présente des plans : il y aura un grand bâtiment pour stocker le fumier et deux grandes cuves de 8 mètres de haut pour transformer la matière et obtenir le digestat et le biogaz.
Bernard DUCROS dit comprendre que certains habitants soient contre le méthaniseur parce que ce n’est pas très beau à voir, mais il explique qu’il a fait des efforts pour le cacher le plus possible. L’emplacement choisi est loin de la route, près de haies d’arbres qui le masqueront en été.
Anouk PASSELAC remercie l’agriculteur de l’avoir accueilli pendant deux heures pour lui parler de ce projet, car elle sait que Bernard DUCROS a beaucoup de travail, puis elle repart en voiture.
Un reportage réalisé le 4 janvier 2023
PS ; Quelques mois plus tard, en octobre 2023, nous recevons un message d’opposants au projet qui expliquent que 2 recours en justice sont déposés. L’accès à leur site Internet SOS SEGALA NATURE est dans la rubrique Pour aller plus loin.