En 2022, les canicules à répétition et la sécheresse ont mis Terra Botanica, à Angers, à rude épreuve. Comment les équipes de ce grand parc végétal gèrent-elles le manque d’eau ? En quoi consiste leur expérience du « jardin sans eau » ? Ethan, Emmy, Enora, Inès et Adèle, du lycée Jean Bodin aux Ponts-de-Cé, veulent qu’on leur raconte les coulisses de ce grand parc à l’heure du changement climatique. Boris BARRE, chargé de médiation à Terra Botanica, leur répond.
Innovations pour demain et après-demain
À la demande de ses rédacteurs et rédactrices en chef, notre correspondante à Nantes, la journaliste Hélène BIELAK sollicite le parc. Après un mail et un coup de fil, un rendez-vous est calé pour rencontrer Boris BARRE, chargé de médiation à Terra Botanica.
Le jour J, elle prend un bus, un train et un tram et arrive pile-poil à l’heure devant l’entrée piétonne du parc. Sauf que le portail est fermé, avec un gros cadenas dessus. Pas de panique, Hélène a noté le numéro de portable de Boris, elle peut donc l’appeler pour lui signaler sa présence. Quelques minutes après, il arrive en vélo pour lui ouvrir.
Le parc est ouvert au public seulement de fin mars à fin novembre. L’hiver, la nature se repose, pour mieux revenir parée de ses plus belles couleurs, au printemps. En plein mois de janvier, sans visiteurs, avec des arbres tout nus et sous un ciel gris, Hélène se dit que le parc est plutôt tristounet. Et glacial, car il fait seulement 1° en extérieur ! « Clairement, le parc n’a pas ses habits de lumière en ce moment ! » plaisante Boris. Il propose d’aller d’abord faire un petit tour pour voir les zones intéressantes pour les globe-reporters et globe-reportrices, puis de se mettre au chaud pour l’interview. Alors c’est parti pour la visite.
C’est donc dans un froid mordant que Boris fait visiter à Hélène le « jardin sans eau », une zone qui n’est donc jamais arrosée même lorsqu’il y a de gros coups de chaud. Toutes les plantes de cette zone adorent se dorer la pilule au soleil, mais sont aussi suffisamment résistantes au froid pour pousser dans l’Anjou. Boris est incollable sur le nom des plantes et est plutôt doué pour partager sa passion.
Après le jardin sans eau, Boris emmène Hélène jeter un œil au « jardin malin », un jardin pédagogique pour intéresser les visiteurs à la vie du sol. En cette saison, il n’y pousse pas grand-chose. Le sol est entièrement paillé avec des feuilles mortes. C’est une façon de mettre une couverture sur le sol, pour protéger tous les êtres vivants qui se trouvent en dessous.
Boris fait un dernier stop pour montrer à Hélène un grand bassin qui abrite 18 000 m3 d’eau. C’est le réservoir d’eau du parc, qui permet de récolter l’eau de pluie qui servira ensuite à arroser les plantes. En cette saison, il est bien rempli.
Il est temps de se mettre au chaud pour faire l’interview. C’était le bon moment : Hélène a les mains glacées. Hélène et Boris s’installent dans un bureau au calme pour faire l’entretien.