Le numérique, un monstre énergivore qui ne cesse de croître
Publié le 13 décembre 2020
La pollution par le numérique. Un sujet fascinant et complexe qui soulève un vaste ensemble de problématiques environnementales et sociétales à prendre en compte. Les globe-reporters et globe-reportrices de Paris travaillent sur les causes et les conséquences de cette pollution. Emmanuelle FREMOUX, enseignante-chercheuse et membre du GDS Eco-Info, leur répond et partage quelques conseils pour savoir comment réduire leur empreinte numérique.
Débats
De l’extraction des matériaux nécessaires à la fabrication des objets numériques à leur fin de vie, en passant par leur usage et entretien, quel est le véritable impact du numérique sur notre environnement ? Comment peut-on tenter de limiter cette empreinte numérique à travers nos pratiques d’achats ou nos usages en ligne ? Pour répondre à ces questions, les rédacteurs et rédactrices en chef du collège OEBEN souhaitent interroger un·e expert·e en informatique.
Afin de trouver le bon interlocuteur ou la bonne interlocutrice, notre envoyée spéciale, la journaliste Chloé DUBOIS, fait quelques recherches pour savoir quels organismes pourraient fournir les informations les plus complètes et didactiques. Après cette première phase, elle se tourne vers Greenpeace, l’une des organisations non-gouvernementales (ONG) les plus importantes en matière de protection de l’environnement. Greenpeace a réalisé des campagnes de sensibilisation sur ce sujet.
Chez Greenpeace, Chloé entre en contact avec une personne qui accepte de répondre au questionnaire, mais qui précise qu’elle n’est pas la personne la plus adaptée, car elle ne pourra pas apporter d’explications sur l’ensemble de la chaîne de pollution (notamment concernant l’extraction des matériaux ou la fabrication des objets électronique). Greenpeace travaille davantage sur les « bonnes pratiques » et les enjeux globaux.
Chloé décide donc de poursuivre ses recherches, jusqu’à ce qu’elle tombe sur le site du GDS Eco-info. Il s’agit d’un groupe de travail regroupant des ingénieur·es, des chercheur·ses ou des étudiant·es autour d’un objectif commun : celui de réduire les impacts négatifs environnementaux et sociétaux des TIC, c’est-à-dire des technologies de l’information et de la communication.
Après un premier mail envoyé, c’est Emmanuelle FREMOUX qui revient vers notre journaliste pour se présenter. Elle est enseignante-chercheuse, membre du GDS Eco-Info, et travaille au sein du laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (LIMSI) du CNRS. Emmanuelle et Chloé conviennent rapidement d’un rendez-vous sur le site de l’université Paris-Saclay, à Orsay (91), où se trouve le laboratoire.
Après avoir reçu toutes les autorisations spécifiques rendues nécessaires par le contexte épidémique, Emmanuelle et Chloé se rencontrent enfin dans l’une des salles de réunions, après un trajet d’environ 1h30 en métro, en RER et voiture.
Pour cet entretien, Emmanuelle FREMOUX ne vient pas les mains vides. Passionnée par ses recherches et les enjeux liés aux pollutions par le numérique, elle présente à Chloé quelques ouvrages choisis avec soin qui pourraient intéresser les globe-reporteur·ices.
Une fois l’entretien terminé, la discussion se poursuit dans la voiture lors du trajet retour. La chercheuse propose d’envoyer d’autres documents afin de compléter les informations déjà enregistrées. Il s’agit de diaporama qu’elle a elle-même réalisé et qu’elle partage avec nous. On peut y trouver des tas d’informations utiles. De son côté, Emmanuelle est impatiente de voir le ou les articles qui seront réalisés suite à cet entretien !
Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer en quoi consiste votre travail ?
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’empreinte numérique et en quoi consiste la pollution numérique ?
Comment se fait-il que les nos usages sur internet polluent ?
Quel est l’impact concret de ces usages sur l’environnement ?
Peut-on « mesurer » notre empreinte numérique sur internet comme on mesure l’empreinte carbone liée à nos modes de vie et de déplacement ? Avez-vous un chiffre précis à nous donner pour exemple, et nous dire à quoi ce chiffre peut être comparé concrètement ?
Question bonus : qu’est-ce que l’empreinte cachée ?
Pouvez-vous nous pourquoi il est préférable de télécharger une musique plutôt que de l’écouter en streaming, d’un point de vue environnemental ?
De la même façon comment mieux gérer l’utilisation des boites mails et du stockage des messages pour limiter leur empreinte numérique ?
Est-il possible de recycler tous les composants matériels d’un téléphone portable ? Si oui, comment ? Sinon, que fait-on de ce qui ne peut pas l’être ?
Peut-on imaginer un téléphone portable, neuf, mais fabriqué par des pièces de vieux téléphones ? Sinon, pourquoi ? Si oui, comment ?
Qu’est-ce que l’obsolescence programmée, notamment pour le matériel électronique, et en quoi est-ce un problème écologique ?
Question Bonus : pourquoi la 5G va poser un problème environnemental ?
Quels conseils, sous forme d’actions concrètes, pouvez-vous nous donner afin que nous puissions nous, les jeunes, nous familiariser à une utilisation du numérique plus responsable et écologique ?
