Dominique, Karla, Lina, Grace, Annaëlle, et Eden, en 2nde GATL au lycée Saint-Exupéry de Créteil, s’intéressent au vaudou et à l’héritage de la célèbre prêtresse vaudou de La Nouvelle-Orléans : Marie Laveau. L’envoyée spéciale en Louisiane, Marine LEDUC, tend le micro à Grete VIDDAL, une chercheuse universitaire qui a beaucoup étudié le vaudou, notamment à Haïti.
Economie, histoire et politique
Quand on parle de vaudou, beaucoup d’images viennent à l’esprit : poupées piquées avec des aiguilles, magie noire, sortilèges, zombies, gris-gris et autres amulettes. Mais qu’en est-il réellement ? Les élèves de Créteil veulent déconstruire les préjugés et comprendre sans jugement ce que signifie le vaudou en Louisiane : un vrai travail de journaliste, en somme !
Pour cela, les globe-reporters et reportrices indiquent à leur envoyée spéciale Marine LEDUC d’aller au musée du vaudou à La Nouvelle-Orléans, situé dans le French Quarter, et d’y poser leurs questions. Arrivée sur place, Marine rencontre une prêtresse à l’accueil, qui est d’accord pour une interview un autre jour. Elle la laisse visiter le petit musée et y prendre des photos. Seulement, quelques jours plus tard, la prêtresse n’est pas présente à l’heure du rendez-vous et impossible de la joindre.
Mais être journaliste signifie avoir plus d’un tour dans son sac. Même si cela reste rare, il arrive en effet que certaines personnes refusent les interviews au dernier moment ou qu’un événement qui arrive dans leur vie les empêchent de venir. Il faut donc toujours avoir un plan B. Marine en a un pour le sujet sur le vaudou : en réalisant l’interview pour l’enseignante Élise BECKER sur les costumes de Mardi gras, elle rencontre sa voisine Grete VIDDAL. Élise lui précise alors que Grete est une ancienne enseignante-chercheuse à Tulane, spécialiste du vaudou à Haïti, où il est très important, mais aussi à La Nouvelle-Orléans. Sachant qu’il y avait plusieurs interviews sur le vaudou, elle a donc gardé le contact en tête.
Quand elle se rend compte au bout d’une demi-heure d’attente que la prêtresse ne viendra pas, elle envoie un message tout de suite à Élise, qui arrive à lui caler une rencontre avec Grete le lendemain, dans son appartement situé dans le quartier d’Uptown. L’entretien se déroule dans son salon, orné de « drapeaux vaudou », des étendards portés lors de cérémonies à Haïti. Tout son appartement conserve des souvenirs d’Haïti et de nombreux objets en lien avec le vaudou : des livres, des bouteilles vaudous pour honorer des esprits, des « paquets congo », qui sont des amulettes, et même des tasses de thé avec des illustrations vaudou. Grete partage aussi des chansons de La Nouvelle-Orléans, inspirées du vaudou, comme « Marie Laveau » de Papa Célestin. L’artiste emblématique de la ville décédé en 2019, Dr John, était aussi très inspiré par le vaudou : il appelle son style musical le « psychedelic voodoo » et s’habille parfois dans le style de Baron Samedi.
Finalement, Marine se dit que l’interview manquée avec la prêtresse a été une bonne chose, car Grete donne un point de vue d’experte, basé sur de nombreuses recherches, qui permet aussi de comparer les différences entre le vaudou d’Haïti et celui de La Nouvelle-Orléans. En effet, Grete précise que, contrairement aux idées reçues, le vaudou néo-orléanais n’est pas arrivé avec la migration d’Haïtiens – même s’ils ont apporté plus tard certaines influences – mais avec les esclaves africains dès le XVIème siècle, notamment venus du royaume de Dahomey (actuel Bénin), qui pratiquaient des rituels similaires. D’autres formes de religion et spiritualités africaines qui s’apparentent au vaudou se manifestent ailleurs aux États-Unis et sur le continent américain – puis se sont mêlées aux croyances chrétiennes - mais portent d’autres noms. Il est juste arrivé que « vaudou », « voodoo », ou « vodou » soit le même mot utilisé en Louisiane et à Haïti, un terme qui vient d’Afrique de l’ouest. L’envoyée spéciale a également réalisé une autre interview avec une prêtresse, qui peut donc compléter le reportage des globe-reporters et reportrices.
Mise à jour : après la publication de cette interview, Grete VIDDAL a souhaité ajouter un élément qui lui semble important. Outre le livre sur Marie LAVEAUX écrit par Caroline MORROW, elle recommande de lire la biographie réalisée par Ina FANDRICH, intitulée « The mysterious voudou queen » (« La mystérieuse reine vaudou »). Voilà de quoi nourrir la curiosité des globe-reporters !
Un entretien réalisé en mars 2024
Notez que cette interview est en anglais. La classe-rédaction s’est engagée à partager au plus vite sa traduction.
Est-il en réalité différent des clichés vus dans les séries ou les films, utilisé seulement pour faire du mal aux autres ?
Quand et comment s’est implanté le vaudou en Louisiane ?
Question bonus : que signifie le mot vaudou ?
Combien compte-t-il d’adeptes aujourd’hui ?
Existe-t-il un chef religieux ou une prêtresse vaudou encore aujourd’hui à La Nouvelle-Orléans ?
L’héritage de Marie Laveau est-il encore visible en Louisiane ? De quelle manière ?
Quelles légendes entourent l’histoire de Marie Laveau ? Existe-t-il des mythes ou des idées fausses courantes sur Marie Laveau que vous aimeriez démystifier ?
Comment la communauté locale perçoit-elle l’héritage de Marie Laveau et du vaudou dans la Louisiane contemporaine ?
Comment le vaudou en Louisiane a-t-il survécu et évolué au fil des générations et quel rôle joue-t-il dans la vie culturelle actuelle de la région ?
Question bonus : y a-t-il des gens qui se convertissent au vaudou ?
Marie Laveau inspire-t-elle encore de nombreux artistes ?
Question bonus : y a-t-il des rassemblements vaudous à certaines périodes de l’année ?