« Les différences font notre richesse » avec Makan KEBE
Publié le 27 février 2022
Les globe- reporters et globe-reportrices de l’école La Fayette, à Paris, souhaitent interroger un/e activiste dans une association de lutte contre le racisme et les violences policières et/ou un/e proche d’une victime. Makan KEBE répond à leurs questions.
Droits humains, solidarités et citoyenneté
La classe-rédaction de CM2 de l’école La Fayette, à Paris, a choisi de mener des interviews engagées. À commencer par les violences policières et le racisme en France, des sujets encore tabous et difficiles à aborder. Pour répondre à toutes leurs questions, leur envoyée spéciale propose de rencontrer Makan KEBE.
Le 25 juin 2013, alors qu’il a 20 ans, Makan est pris pour un autre par des policiers qui finissent par le violenter en bas de son immeuble. Son frère, mais aussi sa mère, témoins de la scène depuis leur appartement, viennent à son secours. La tension monte, des tirs partent, ils se retrouvent blessés par la police à leur tour. S’ensuivent une longue procédure judiciaire et l’écriture d’un livre pour raconter ce moment qui a fait basculer sa vie en laissant sa famille mutilée pour toujours. Après, il a fallu se reconstruire malgré la peur, l’isolement ou la dépression.
Depuis, Makan KEBE a fait beaucoup d’interviews et d’interventions en classe. Il a à cœur de prôner un discours de tolérance et d’inclusion auprès des plus jeunes. Alors bien sûr, il a répondu favorablement à la demande des globe-reporters.
Il aurait aimé répondre à nos questions à l’école, mais cela n’est pas possible, car il vient de commencer un nouveau travail et ne peut pas se libérer aux bons horaires. C’est donc Océane SEGURA, l’envoyée spéciale des CM2, qui part à sa rencontre un dimanche de février. Makan KEBE habite en Seine-Saint-Denis et lui donne rendez-vous au Raincy. Après une heure de RER, elle le rejoint dans un café près de la gare. Elle lui présente le projet Globe Reporters Juniors un peu plus en détail, car Makan est curieux et pose beaucoup de questions. Il lui dit même « finalement c’est moi qui t’interviewe ». Dès leur premier échange, le mot d’ordre est simple : il préfère le tutoiement, après tout, ils ont presque le même âge.
Une fois le matériel d’enregistrement sorti, la serveuse du café vient les prévenir : « On ferme à 14h ». Il ne faut pas perdre de temps, il leur reste seulement quelques minutes pour faire l’interview. Ils finissent in extremis et se retrouvent dehors pour faire les photos. Tant pis, il faut s’en contenter. Makan, qui connait bien mieux la ville qu’Océane, l’emmène dans une rue calme et plus jolie, celle de l’ancien commissariat. Juste en face, ils aperçoivent une belle porte. C’est décidé, ce sera le décor pour les photos. Juste après, Makan KEBE raccompagne Océane à la gare du Raincy. Elle reprend le RER en sens inverse pour rentrer à Paris.