Louisiane, Acadie, ville de Nantes ; qu’est-ce qui les unit
Publié le 2 avril 2024
Les élèves en 12è grade (équivalent Terminale) dans le programme d’immersion en français de Lafayette High School, s’intéressent à l’histoire des Acadiens à Nantes, et aux liens historiques entre cette ville de l’ouest de la France et la Louisiane. Dominique MÉREL, présidente de l’association Bretagne Acadie Louisiane, répond à leurs questions.
Culture et francophonie
Au 18è siècle, Nantes était considéré comme le plus grand port de France et même d’Europe, d’où partaient des navires vers le continent américain, mais aussi le continent africain pour la triste traite d’esclaves. En effet, la ville se situe à l’entrée de l’embouchure de la Loire, le plus long fleuve en France qui se jette dans l’océan Atlantique.
En 1785, ce sont plus d’un millier d’Acadiens, déportés par les Anglais du Canada et réfugiés à Nantes et aux alentours, qui décident de repartir vers le Nouveau Continent, mais cette fois en Louisiane. Aujourd’hui, une fresque de plusieurs mètres de long installée à Nantes commémore cet épisode commun de l’histoire nantaise et louisianaise. Le port de Nantes n’est quant à lui plus en activité, car d’autres grands ports ont fait surface, et celui de Nantes s’est déplacé au bord de l’océan, à Saint-Nazaire.
Peut-être que des élèves en 12è grade de Lafayette High School ont des ancêtres qui ont emprunté ces bateaux depuis Nantes ! Ils ont en tout cas préparé des questions pour l’association Bretagne-Acadie-Louisiane, qui cherche à faire connaître l’histoire des Acadiens, peu étudiée en France, et à créer des liens entre les Acadiens du Canada, de Bretagne et de Louisiane. Marine LEDUC, envoyée spéciale en Louisiane puis en France, est en contact avec la présidente Dominique MÉREL, qui est d’accord pour répondre à leurs questions.
Elles se donnent rendez-vous le 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, après la célébration de celle-ci à la mairie de Nantes avec d’autres associations. Dominique et Marine réalisent ensuite l’interview à la terrasse d’un café, Place Royale à Nantes. Dominique descend aussi d’Acadiens qui se sont installés sur l’île de Belle-Île-en-Mer en Bretagne, après le « Grand Dérangement », nom donné à la déportation des Acadiens et très utilisé en Louisiane. Ses ancêtres ont pour noms de famille LANDRY et LEBLANC, des noms que Marine a beaucoup vus chez des descendants d’Acadiens lors de son séjour en Louisiane.
Après l’interview, Marine prend un tramway de la place du Commerce à l’arrêt « Chantiers navals ». Elle grimpe ensuite la butte Sainte-Anne où se trouve la fresque des Acadiens réalisée par Robert DAFFORD, peintre muraliste de Lafayette, rue des Acadiens. C’est le quartier, avec celui de Chantenay, où les Acadiens étaient installés pendant plusieurs années en attendant de repartir. La fresque les représente dans l’attente du départ, avec vue sur la ville et le port depuis la butte Sainte-Anne.