Manger des tomates ou des fraises en hiver, c’est une aberration !
Publié le 3 janvier 2020
Hervé LINGRAND est un agriculteur installé à Leforest (62) dont une partie de la production est labélisée bio. Il répond aux questions des globe-reporters Martin, Clara, Timothée et Hicham.
La biodiversité dans tous ses états
Timothée, globe-reporters en 3e C, propose d’interroger la ferme pédagogique d’Hénin-Beaumont pour comprendre les conséquences du dérèglement climatique sur les cultures. Mme SAMAILLE, responsable de la ferme, est d’accord. Mais elle est précise à l’envoyée spéciale des globe-reporters, la journaliste Sidonie HADOUX, que la ferme pédagogique n’a pas de vraies cultures, et qu’elle n’est peut-être pas la mieux placée pour observer les conséquences liées au changement climatique.
Sidonie cherche donc un autre agriculteur, en conventionnel ou en biologique, et si possible qui pratique la vente directe. Cela lui permet de parler production bio et de distribution en même temps. Elle trouve le contact de la ferme d’Hervé LINGRAND sur internet. La ferme de ch’debout est présentée sur plusieurs sites d’information ou sites commerciaux. Sidonie envoie un email pour présenter le projet, puis elle appelle l’agriculteur directement. Le rendez-vous est fixé la semaine suivante, à 9h30 « après avoir rentré les vaches », précise M LINGRAND.
Hervé LINGRAND est installé depuis la fin des années 1980 sur la commune de Leforest, dans l’agglomération d’Hénin-Carvin. Il est aujourd’hui associé avec son fils Gautier. Ensemble, ils gèrent 130 hectares dont la moitié est certifiée agriculture biologique. L’autre moitié est encore en agriculture conventionnelle, dont le tiers est en conversion depuis le printemps 2019. « Le reste de la ferme suivra en 2020 et 2021 », explique l’agriculteur. Ils produisent du lait bio depuis 2012. Un choix fait suite à la crise du lait de 2009, « mais qui correspond à notre sensibilité environnementale », explique l’agriculteur.
Après avoir répondu aux questions dans son bureau, Hervé LINGRAND fait visiter la ferme à Sidonie. Ils y croisent Gautier, le fils, qui termine sa matinée de travail.
Une interview réalisée en décembre 2019
Sources photographiques
Hervé et Gautier LINGRAND, agriculteurs de père en fils à Leforest, dans la nouvelle étable construite pour accueillir les jeunes vaches.
Hervé LINGRAND est fils d’agriculteur, il a repris la ferme de son père il y a une trentaine d’années avec son frère aujourd’hui retraité.
La ferme Ch’debout est la dernière ferme présente à Leforest. En 1990, il y en avait 4.
Le troupeau est constitué d’une cinquantaine de vaches laitières.
Les vaches vivent une dizaine d’années avant d’être conduites à l’abattoir.
Dans cette étable, on retrouve les plus jeunes bêtes. Certaines n’ont que quelques mois.
En Hiver, les bêtes restent à l’étable et sont nourries grâce au fourrage : luzerne et betteraves fourragères principalement.
La ferme dispose de deux points de vente directe : betteraves, asperges, fraises et autres légumes de saison qui représentent environ 50 % des revenus de la maison.
La ferme se situe en pleine ville, à Leforest.
Hervé LINGRAND a choisi de passer en agriculture biologique au moment de la crise du lait de 2009. Et il est satisfait de ce choix aujourd’hui.
Produire en bio demande plus de travail, car les rendements sont moindres, mais les revenus sont meilleurs, selon l’agriculteur.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ?
Est-ce que vous remarquez des perturbations liées au dérèglement climatique ?
Est-ce que vous avez eu une baisse des récoltes ?
Quels types de récoltes sont impactés par la sécheresse ou les inondations ?
Que comptez-vous faire ou que faites-vous pour y remédier ?
Est-ce que vos vaches supportent bien la chaleur ?
En quelle année avez-vous remarqué un changement au niveau de vos récoltes ?
Est-ce que le réchauffement climatique a un rapport avec l’augmentation des prix des récoltes ?
Pensez-vous qu’en tant que citoyens et consommateurs, nous pouvons vous aider ?
Que pensez-vous de la grande distribution ? Comment vendez-vous votre production ?
Est-ce que la pollution a un impact sur vos cultures ?
Pourquoi avez-vous voulu produire en bio ?
Si le bio est si facile à produire, pourquoi tous les agriculteurs ne produisent pas en bio ?
Est-ce que vous êtes aidés pour le bio ?
Est-ce qu’il y a assez de surfaces cultivables aujourd’hui par rapport aux aires urbaines ?
Est-ce que vous êtes plutôt inquiet ou confiant pour l’agriculture du futur ?