Madagascar, le pays où l’on prend le temps de vivre le présent et celui de retourner les morts
Publié le 18 avril 2024
Leila, Lina, Barbara, Thelma, Judith, Josué, Théodore et Axel de la rédaction en chef du collège Chantenay s’intéressent aux croyances en vigueur. Domoina RATSARA, journaliste culturelle à Antananarivo, répond à leurs questions.
Culture et francophonie
Domoina est journaliste culturelle malgache. Elle est aussi membre de l’association Hetsika qui a son siège à Nantes. C’est à travers cette association que notre envoyée spéciale à Madagascar, la journaliste Tatiana MIRALLES, rencontre Domoina. Domoina appuie les activités que l’association Hetsika réalise dans le pays. Elle travaille aussi en tant que journaliste et experte en communication.
Tatiana rencontre Domoina dès son arrivée à Madagascar. C’est une personne clé qui aide notre envoyée spéciale à bien des occasions. De par son métier, Domoina connaît beaucoup de monde et facilite les contacts des nombreuses personnes à interviewer. De temps en temps, elle fait aussi l’interprète avec les personnes qui parlent que malgache.
Domoina se définit comme « une fille du village ». Elle a grandi dans la campagne près d’Antsirabe, une ville située à plus de 300 kilomètres d’Antananarivo, sur les hauts plateaux. C’est pour cela qu’elle connait bien les traditions et superstitions et qu’elle tient à les expliquer.
Domoina parle des « fady », ces tabous socioculturels et spirituels qui existent partout dans le pays. Quelquefois, ce sont des explications simples et logiques. Parfois, c’est plus compliqué. L’envoyée spéciale vit cela, concrètement dans la ville de Brickaville. Là-bas, on lui explique qu’elle peut aller regarder les eaux de la rivière, mais interdiction formelle de mettre les pieds dans l’eau ou même une main. « Cela amènerait la malédiction pour elle et ses accompagnants », lui dit-on.
Elle parle aussi de l’importance de la tradition de retournement des morts et d’autres traditions qu’elle transmet à sa fille.
L’entretien se réalise un jour de semaine, dans un restaurant de la capitale où elles se donnent rendez-vous. Après l’interview, Tatiana recrute Domoina pour faire la traduction du malgache au français dans le cadre de l’interview d’un danseur chorégraphe qui préfère parler dans sa langue maternelle.