Alice, Maëlys et Nathan s’intéressent aux cultures biologiques en Grèce. Emmi PANOUSSI de l’ONG Helession qui produit notamment du vin bio depuis quinze ans répond à leurs questions.
Economie, histoire et politique
Partons ensemble pour un voyage à destination de la Grèce antique ! Pour ce périple, arrêtons-nous tout d’abord un instant en Normandie. Originaires d’une région rurale et sensibles aux questions agricoles, les élèves du collège Henry Dunant d’Aumale s’interrogent sur le développement de l’agriculture biologique en Grèce. Les adolescents missionnent alors notre correspondant à Athènes, le journaliste Joël BRONNER, pour interviewer un « producteur bio » grec, spécialisé dans la production d’huile d’olive ou de vin. Au pays du dieu Dionysos, ce sera finalement le vin !
Les interlocuteurs francophones sont rares dans le milieu de l’agriculture grecque. Pour l’interview, il faut donc abandonner la langue de Molière pour celle d’Homère. Joël s’adresse alors à Poly, une enseignante qui participe en parallèle au projet Emice + avec le 2e collège de Koropi, près d’Athènes. Par le biais d’une connaissance de son mari, il entre alors en contact avec Emmi PANOUSSI. Emmi dirige l’organisation Helession qui produit notamment du vin bio depuis quinze ans et dont l’objectif affiché est de préserver « notre héritage alimentaire ».
Pour la suite de notre périple, nous voici donc maintenant à Ano Patissia, dans le nord d’Athènes. C’est dans ce quartier excentré – relié au cœur de la capitale grecque par la ligne verte du métro – que Joël a rendez-vous avec Emmi. Dans les bureaux aux murs colorés d’Helession, au milieu des bouteilles de vin, le coordinateur « petit Georges », Georgakis KOSTIS, est également présent.
Impressionnée par le micro de notre correspondant, Emmi s’appuie sur les notes qu’elle a à la main pour raconter l’aventure collective d’Helession, en particulier la redécouverte de très anciens cépages (c’est-à-dire des variétés de raisin) qui avaient été oubliés. Leur rêve et leur folie douce, ces passionnés l’expriment d’ailleurs ainsi sur leur site Internet : il s’agirait de « verser la nature » directement dans un verre de vin.
Animée par des valeurs écologistes, l’équipe autour d’Emmi et de « petit Georges » a pour philosophie d’allier le savoir-faire ancestral aux technologies modernes, tout en utilisant des produits naturels, en particulier pour les engrais et les semences. Ici donc, pas de sulfites ni de produits chimiques dans l’élaboration des vins.
C’est sous l’eau que se termine notre périple, avec du vin de la Grèce antique ! En 1985, au large de l’archipel grec de Sporades, un pêcheur découvre le site du naufrage d’un gros bateau, qui a coulé là au Ve siècle avant notre ère. Au fond de la mer, des milliers d’amphores - pleines d’un vin vieux de plus de 2500 ans - font partie de sa cargaison. Un vin qui n’a même pas besoin d’être bu pour exciter l’imagination ! Pour preuve, à Helession, il a été une source d’inspiration essentielle pour donner envie, au cœur de la Grec moderne, de recréer du vin, en bio, à la mode des anciens.
Un entretien – à consommer avec modération – réalisé en avril 2023
L’entretien est réalisé en grec. Une traduction en français et une transcription en grec sont téléchargeables en pied d’article.