Les élèves de la classe de 5ème 4 du collège Françoise Héritier de Noisy-le-Sec et ceux de l’école des Platanes du Piton des Goyaves souhaitent interviewer des membres du Limbé Wildlife Center. Laura PRAILL, chargée du financement du centre répond à leurs questions.
Développement durable et environnement
Les globe-reporters et globe-reportrices de Noisy-le-Sec et du Piton des Goyaves à la Réunion s’intéressent au même sujet. Ils et elles demandent à notre envoyé spécial au Cameroun, le journaliste Raphaël KRAFFT, de se rendre à Limbé dans l’ouest du Cameroun pour interviewer des membres du Limbé Wildlife Center. Ce sanctuaire accueille des animaux victimes du braconnage et de la déforestation.
C’est Laura PRAILL qui reçoit Raphaël au Limbé Wildlife Center. C’est avec elle qu’il a échangé par mail pour préparer sa venue. Limbé se situe dans la zone anglophone et tout le monde n’y parle pas français. Laura est d’ailleurs une citoyenne anglaise. Si Raphaël lui a bien précisé qu’il préférait s’entretenir avec des interlocuteurs francophones pour faciliter la compréhension des interviews par les élèves, c’est elle qui l’emmène visiter le sanctuaire. Heureusement, notre envoyé spécial et notre secrétaire de rédaction sont parfaitement anglophones. Raphaël a donc fait l’entretien en anglais et Océane s’est chargée de le retranscrire ci-dessous.
Quel est l’objectif principal des visites du Limbé Wildlife Center ?
Lors des visites du sanctuaire, il est très important pour nous d’apprendre aux gens que ce n’est pas un zoo. Il faut bien leur expliquer pourquoi les animaux sont ici. C’est un sanctuaire, un endroit où on protège les animaux, avant de peut-être les relâcher dans la nature. Notre mission est d’inspirer les gens à se reconnecter à la nature et à comprendre les menaces qui pèsent sur les animaux camerounais.
Ce sont des chimpanzés que l’on voit ici ?
Oui, Il y a deux espèces de chimpanzés au Cameroun : le chimpanzé du Nigéria et celui du Centrafrique. Nous accueillons les deux. Nous avons 22 chimpanzés en ce moment. Des volontaires originaires du monde entier viennent nous aider à nous en occuper.
Ici, de quelle espèce de singe s’agit-il ?
Ce sont des babouins Olive. On peut voir un gros mâle. Là ce sont les drills, ils sont en grave danger. Leur population est très réduite. Nous en avons 66 dans cet enclos. Ce sont des primates vraiment uniques, ils ont un comportement qui leur est propre. Et quand ils font du bruit, c’est un son très original ! Dans cet enclos-là, il y a une marre et on voit un crocodile du Nil mais il se cache dans les herbes hautes.
Vos collègues m’ont expliqué qu’il était très difficile de remettre les primates en liberté, qu’en pensez-vous ?
Oui, c’est très compliqué d’organiser la remise à l’état sauvage des singes au Cameroun. C’est en partie car le braconnage est un gros problème dans les endroits sauvages où ils vivent. À l’heure actuelle, aucun sanctuaire du Cameroun n’a réussi ces remises en liberté. Il n’y a pas que des primates mais aussi des petits mammifères que nous ne pouvons pas remettre en liberté. C’est le cas du guib harnaché donc nous les gardons et nous en prenons soin. L’objectif du Limbé Wildlife Center est de créer un espace dans la nature où il y aurait un enclos protéger qu’on agrandirait petit à petit. Pour l’instant, on remet en liberté les petits mammifères, les reptiles, les perroquets après leurs soins.
Quels sont ces petits singes ?
Nous avons différentes espèces de petits singes. Ils sont tous sauvés du braconnage de viande de brousse. L’une des espèces que nous accueillons s’appelle le singe de Preuss. On n’en trouve que dans cette région du Cameroun et dans deux autres pays. C’est le seul endroit au monde où le singe de Preuss est en captivité, on ne peut le voir qu’ici ! Ils sont en danger d’extinction à cause de la traite illégale. Il y a quelques autres espèces qui font face au même degré de danger dans le centre.
Beaucoup de gens prennent ces singes comme animaux domestiques. Ils les trouvent mignons quand ils sont petits mais ce dont ils ne se rendent pas compte, c’est qu’ils nécessitent énormément de soin et d’attention, notamment quand ils deviennent adultes. C’est en général à cette période qu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas s’en occuper et qu’ils les amènent au Limbé Wildlife Center. Nous, on leur permet de vivre avec leurs congénères et de démarrer une nouvelle vie.
Vous savez, les gens essaient même de garder des gorilles en tant qu’animaux domestiques ! Comme vous pouvez le voir, leur taille rend l’opération impossible… Nous avons 14 gorilles dans le sanctuaire. Deux d’entre eux sont nés ici, les autres ont été sauvés de la traite illégale.
Un reportage réalisé le 16 janvier 2024
Sources photographiques
Laura PRAILL est chargée de trouver des financements pour le Limbé Wildlife Center © Globe Reporters
Le Limbé Wildlife Center a différentes sources de financement dont des organisations de protection des animaux et de la nature © Globe Reporters
Le sanctuaire recueille deux types de chimpanzés © Limbé Wildlife Center
Le centre compte 14 gorilles en janvier 2024 © Limbé Wildlife Center
L’une des espèces les plus menacées est le drill © Limbé Wildlife Center
Le Limbé Wildlife Center accueille 66 drills © Limbé Wildlife Center
Les singes Mona font partie des petits primates soignés au centre © Limbé Wildlife Center
Pendant sa visite Raphaël découvre les babouins Olive © Limbé Wildlife Center
À Limbé, on peut aussi trouver des singes Hocheur © Limbé Wildlife Center
Le centre remet en liberté beaucoup de perroquets © Limbé Wildlife Center