Mathis, Melvyn, Nathan, Tom, Renato, Léa de la rédaction du collège Henry DUNANT d’Aumale s’intéressent à l’histoire des mathématiques en Grèce. Georges GEORGANTAS, mathématicien et professeur dans un lycée franco hellénique, répond à leurs questions.
Sciences, cultures et patrimoine
Le théorème de Pythagore, celui de Thalès, la géométrie euclidienne, la poussée d’Archimède qu’il aurait découvert en s’écriant « Eurêka » (c’est-à-dire « j’ai trouvé » en grec ancien) même s’il s’agit sans doute là d’une légende. À l’école – et notamment au collège – les mathématiciens grecs de l’Antiquité sont toujours présents dans les cahiers d’exercices comme dans les mémoires !
Une partie du vocabulaire que les élèves utilisent aujourd’hui pour parler des mathématiques trouve d’ailleurs son origine dans le grec ancien. Le mot « mathématiques » vient par exemple d’un terme qui signifie « connaissance ». Arithmétique vient lui du grec arithmos (« nombre »), géométrie veut dire « mesure de la terre », polygone signifie « plusieurs angles », polyèdre se traduit par « plusieurs faces ». Hypoténuse, trigonométrie, tétraèdre… Les exemples sont nombreux !
Aiguillés par leur professeur de mathématiques, c’est ce lien entre la Grèce antique et les maths que Mathis, Melvyn, Nathan, Tom, Renato, Léa du collège d’Aumale, en Normandie, ont décidé de questionner. Eux qui ont d’ailleurs passé quelques jours en Grèce – la Grèce d’aujourd’hui – dans le cadre du projet Emice+.
Les apprentis journalistes ont alors suggéré au journaliste Joël BRONNER, notre correspon-dant en Grèce, d’interviewer un professeur de mathématiques. Naturellement, la recherche porte en priorité sur un enseignant grec francophone. Le journaliste connait des parents dont les enfants sont justement scolarisés au lycée franco hellénique Eugène Delacroix, situé à Agia Paraskevi, dans la banlieue d’Athènes. L’établissement comprend deux sections d’enseignement, l’une grecque et l’autre française.
Les parents contactés se renseignent auprès d’un professeur de mathématiques français qui enseigne dans ce lycée. Une première piste émerge, mais, faute de temps, n’aboutit pas et c’est donc finalement un collègue grec de l’enseignant français, Georges GEORGANTAS, qui accepte de répondre aux questions de la rédaction de Normandie, en faisant l’effort de s’exprimer dans la langue de Molière.
Un jour de semaine, en fin d’après-midi, l’enseignant et le journaliste se retrouvent après les cours devant le lycée franco hellénique. L’entretien a lieu dans une salle du sous-sol, Georges GEORGANTAS répond aux questions sans jamais se départir d’un large sourire. L’enseignant parle mathématiques : équation du second degré, nombre phi, suite de Fibonacci, nombre réel, irrationnel. Il évoque les vecteurs, la matrice puis l’accélérateur de particules du CERN en Suisse.
Le professeur fait aussi allusion aux problèmes non résolus en mathématiques comme l’hypothèse de Riemann, la conjecture de Hodge ou celle de Birch et Swinnerton, etc. Des notions sûrement un peu compliquées, aujourd’hui, pour les collégiens. Voilà sans doute pourquoi l’enseignant conclut d’un conseil plein de sagesse : « il faut étudier ! »
Après l’interview, comme le lycée est vide, Georges s’improvise guide et montre au journaliste quelques lieux emblématiques de l’établissement : la salle informatique, la cour de récréation, le terrain de foot, etc.
Pourquoi dit-on que les Grecs ont inventé la géométrie ? Comment en ont-ils eu l’idée ?
Pouvez-vous rappeler ce qu’est le nombre d’Or ? Est-il utilisé pour toutes vos constructions ?
Selon vous, quel est le mathématicien grec le plus important pour les mathématiques ?
Les élèves grecs ont-ils de meilleurs résultats que les autres élèves européens en mathématiques ?
Combien d’heures par semaine, un adolescent grec (équivalent de notre 3ème) pratique-t-il les mathématiques ?
Y a-t-il des options spécifiques liées aux mathématiques en Grèce ? Si oui, lesquelles ?
Est-ce qu’aujourd’hui, on peut encore trouver de nouveaux théorèmes ? Est-ce que des scientifiques en cherchent ? Si oui, qui sont-ils ?
Est-ce que l’IA peut remettre en cause des théorèmes écrits par des mathématiciens de la Grèce Antique ?
En 2006, un calculateur (Machine d’Anticythère) a été retrouvé dans une épave : est-ce vraiment une invention grecque ? Que permettait-elle de calculer ?
