Que faire face à l’invasion des déchets ?

Publié le 3 mars 2020

Ayline et Camille, globe-reportrices à Denain enquêtent sur le traitement des déchets sur le territoire. Elle se rendent avec leur professeure documentaliste et la journaliste Sidonie HADOUX à la SIAVED, le Syndicat Inter-Arrondissement de Valorisation et d’Élimination des déchets à Douchy-les-Mines (59).

Débats

Les globe-reporters.ices du lycée MOUSSERON souhaitent rencontrer Pauline, une jeune lycéenne qui a initié le « zéro déchet » au sein de sa famille. Un reportage est prévu chez elle afin de rendre compte de l’organisation pratique d’une famille « zéro déchet ». Mais voilà que la maman n’est finalement plus disponible. Au téléphone, la mère de Pauline conseille à Sidonie de joindre la SIAVED, le Syndicat Inter-Arrondissement de Valorisation et d’Élimination des déchets à Douchy-les-Mines. « C’est eux qui s’occupent du programme Familles zéro déchet, ils pourront sûrement vous aiguiller vers un autre foyer », explique-t-elle.

Sidonie suit la recommandation de son interlocutrice et appelle le syndicat. Elle est mise en relation avec le service communication de la structure. Sidonie explique le projet Globe Reporters et la volonté des jeunes reportrices. Charlotte DHAVELONS, responsable de la communication, prend note et explique à la journaliste qu’elle va faire la demande en interne. Quelques jours plus tard, et après quelques relances téléphoniques, Sidonie HADOUX reçoit une réponse de la SIAVED.

Madame,
Suite à notre échange téléphonique, je vous confirme la présence de Didier RYCHLAK DGS au SIAVED pour une présentation générale.
Ma collègue Laura MUSY, vous transmettra demain les coordonnées téléphoniques d’une famille de Denain ou à proximité engagée dans le zéro déchet. Elle va les contacter avant pour avoir leur autorisation.
J’ai oublié de lui demander si elle souhaitait être interviewée dans le cadre de votre projet. Je fais le point avec elle et vous donnera sa réponse.
Par ailleurs, pour les photos ou vidéos, je vous remercie de bien vouloir m’informer des séquences que vous souhaiteriez tourner afin d’organiser au mieux votre venue.
Dans l’attente de votre retour.

Le lendemain, Sidonie reçoit confirmation : Laura MUSY accepte d’être interviewée sur le dispositif « Famille zéro déchet ». Elle propose aussi que les globe-reportrices se rendent également au Centre de Valorisation Énergétique (CVE), le bâtiment où les déchets ménagers sont incinérés pour prendre des photos et des vidéos de l’infrastructure et de la fosse où les déchets sont stockés.

Pour préparer la rencontre et leur questionnaire, Ayline et Camille font des recherches sur la SIAVED. Elles remarquent rapidement une information sur internet expliquant que 18 associations ont publié une pétition contre l’augmentation de capacité de la SIAVED. Une pétition dont la presse locale comme France Bleu Nord ou La Voix du Nord se font l’écho.

Intéressant pour nos globe-reportrices : elles espèrent faire réagir la SIAVED sur cette question et entendre les arguments du syndicat. Un cas d’école journalistique ! Dans ce genre de situation, les journalistes veillent à traiter la situation de manière impartiale en interrogeant les différentes parties. Mieux encore, les globe-reportrices et leur envoyée spéciale envisagent d’interroger un scientifique pour recueillir des données précises et indépendantes sur la mesure de la pollution atmosphérique au niveau des incinérations de déchets.

Le jour du reportage, l’équipe est accueillie par un des chargés de communication du syndicat. Ensemble, ils visitent le CVE et interrogent le directeur. Le reportage se poursuit avec une visite de l’incinérateur en réalité virtuelle, puis par l’interview du chargé de communication. La série d’interviews continue ensuite avec Laura MUSY, chargée de mission prévention au sujet du programme « Famille zéro déchet ». Enfin, le directeur général des services, Didier RYCHLAK répond aux questions d’Ayline sur les futurs projets du SIAVED.

Durant toute l’après-midi, la tension est palpable quand les globe-reportrices posent des questions sur cette fameuse pétition et les inquiétudes des associations. Seul le Directeur du CVE tente une réponse, avant de se rétracter en précisant qu’il faudra déposer une demande spécifique d’interview auprès du service de communication de Dalkia Watenergy, l’entreprise sous-traitante du CVE. Didier RYCHLAK précise dès le début de la rencontre qu’il ne répondra à aucune question à ce sujet. Le service de communication ajoute : « Avant toute publication, je vous remercie de m’envoyer les différentes séquences que vous souhaitez mettre en ligne ou utiliser pour d’éventuelle rédaction. »

Cette demande est assez courante de la part d’entreprises ou d’institutions et questionne la liberté d’informer des journalistes. Quand il s’agit de la relecture d’un article afin que l’interlocuteur vérifie qu’il n’y a pas d’erreurs de compréhension sur les faits ou les chiffres, cela est tolérable. Les journalistes peuvent se tromper et cela évite de publier de « fausses informations ». En revanche, il est demandé d’examiner au préalable une publication afin de l’autoriser ou non, on se rapproche de la censure. Autoriser qu’une interview ait lieu, parler devant un micro en répondant à des questions d’un journaliste, c’est donner son accord tacite à la publication.

Dans notre cas, Sidonie HADOUX envoie à la SIAVED les pastilles sonores destinées à être diffusées sur le site. La réponse est surprenante : « Nous souhaiterions que certaines séquences ne soient pas diffusées ou encore coupées avant publication » suivit d’une liste de sons à ne pas diffuser, sans justifications.

Concernant l‘interview du directeur du CVE, la communication nationale justifie le refus : « Merci encore pour l’envoi des documents, nous ne pouvons pas autoriser la diffusion des sons où notre Directeur d’usine est enregistré. En effet, la procédure nationale Groupe nous demande d’être informé au préalable pour toute demande d’interview, et nous n’avons qu’un interlocuteur habilité à répondre sauf autorisation spéciale. Dans ce cadre, nous ne pouvons donc pas autoriser la diffusion de ces enregistrements. »

Le reportage qui est publié est donc incomplet. Mais on l’aura compris ; le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas.

Un reportage réalisé en janvier 2020

Sources photographiques

Le reportage commence par une visite du Centre de Valorisation Energétique (CVE) en compagnie de François FONTAINE, chargé de communication au SIAVED.
Le reportage commence par une visite du Centre de Valorisation Energétique (CVE) en compagnie de François FONTAINE, chargé de communication au SIAVED.
Pour rejoindre les bureaux et la tour de contrôle, les globe-reportrices prennent l’ascenseur.
Pour rejoindre les bureaux et la tour de contrôle, les globe-reportrices prennent l’ascenseur.
Pour accéder à cet endroit de l’entreprise, il faut porter un équipement de sécurité. La vue est impressionnante !
Pour accéder à cet endroit de l’entreprise, il faut porter un équipement de sécurité. La vue est impressionnante !
Ayline et Camille sont très curieuses et posent des questions au directeur du CVE qui leur explique le fonctionnement.
Ayline et Camille sont très curieuses et posent des questions au directeur du CVE qui leur explique le fonctionnement.
Les ordinateurs servent à contrôler les machines et à surveiller que les taux de pollution à la sortie de cheminée respectent les normes autorisées. « Tout est extrêmement contrôlé », insiste le directeur.
Les ordinateurs servent à contrôler les machines et à surveiller que les taux de pollution à la sortie de cheminée respectent les normes autorisées. « Tout est extrêmement contrôlé », insiste le directeur.
Sur le quai, les camions déchargent les déchets ménagers directement dans la fosse.
Sur le quai, les camions déchargent les déchets ménagers directement dans la fosse.
Nous sommes surprises de constater que le tri n’est pas toujours respecté …
Nous sommes surprises de constater que le tri n’est pas toujours respecté …
En bonnes journalistes, Ayline et Camille prennent des photos et des vidéos.
En bonnes journalistes, Ayline et Camille prennent des photos et des vidéos.
Du plastique, du carton, du papier, décidément le tri sélectif n’est pas encore au point.
Du plastique, du carton, du papier, décidément le tri sélectif n’est pas encore au point.
Une fois dans la fosse, une grosse pince métallique pilotée manuellement emporte les déchets vers l’incinérateur.
Une fois dans la fosse, une grosse pince métallique pilotée manuellement emporte les déchets vers l’incinérateur.
Après la visite du CVE, les globe-reportrices peuvent accéder aux parties interdites au public grâce à une visite virtuelle en 3D.
Après la visite du CVE, les globe-reportrices peuvent accéder aux parties interdites au public grâce à une visite virtuelle en 3D.
Les interviews se poursuivent dans les bureaux du syndicat.
Les interviews se poursuivent dans les bureaux du syndicat.
Après trois heures de reportage, l’après-midi se termine avec l’interview de Didier RYCHLAK, le directeur général des services de la SIAVED.
Après trois heures de reportage, l’après-midi se termine avec l’interview de Didier RYCHLAK, le directeur général des services de la SIAVED.
Le reportage commence par une visite du Centre de Valorisation Energétique (CVE) en compagnie de François FONTAINE, chargé de communication au SIAVED.
Pour rejoindre les bureaux et la tour de contrôle, les globe-reportrices prennent l’ascenseur.
Pour accéder à cet endroit de l’entreprise, il faut porter un équipement de sécurité. La vue est impressionnante !
Ayline et Camille sont très curieuses et posent des questions au directeur du CVE qui leur explique le fonctionnement.
Les ordinateurs servent à contrôler les machines et à surveiller que les taux de pollution à la sortie de cheminée respectent les normes autorisées. « Tout est extrêmement contrôlé », insiste le directeur.
Sur le quai, les camions déchargent les déchets ménagers directement dans la fosse.
Nous sommes surprises de constater que le tri n’est pas toujours respecté …
En bonnes journalistes, Ayline et Camille prennent des photos et des vidéos.
Du plastique, du carton, du papier, décidément le tri sélectif n’est pas encore au point.
Une fois dans la fosse, une grosse pince métallique pilotée manuellement emporte les déchets vers l’incinérateur.
Après la visite du CVE, les globe-reportrices peuvent accéder aux parties interdites au public grâce à une visite virtuelle en 3D.
Les interviews se poursuivent dans les bureaux du syndicat.
Après trois heures de reportage, l’après-midi se termine avec l’interview de Didier RYCHLAK, le directeur général des services de la SIAVED.

Sources sonores

  • Didier RYCHLAK, pouvez-vous vous présenter ?

  • Didier RYCHLAK, quels sont les futurs projets du SIAVED ?

  • Didier RYCHLAK, quel est l’avantage d’avoir un centre de tri sur le territoire ?

  • Didier RYCHLAK, durant notre visite de la fosse, nous avons constaté qu’il y avait encore beaucoup de plastiques et de catons. Que pouvez-vous faire pour davantage sensibiliser les citoyens au tri sélectif ?

  • Didier RYCHLAK, avez-vous d’autres projets ?

  • Laura MUSY, pouvez-vous présenter ?

  • Laura MUSY, qu’est-ce qu’une famille « zéro déchet » et quels objectifs doit-elle atteindre ?

  • Laura MUSY, quels sont les avantages et les inconvénients quand on devient une famille zéro déchet ?

  • Laura MUSY, est-ce que les familles zéro déchet doivent se priver de certaines choses dans la vie de tous les jours ?

  • Laura MUSY, quel est l’impact de ce défi sur l’environnement ?

  • Laura MUSY, quels conseils feriez-vous à des familles qui veulent se lancer dans le zéro déchet ?

  • Laura MUSY, n’est-ce pas paradoxal de vouloir diminuer les déchets d’un côté et d’augmenter le tonnage de l’incinérateur de l’autre ?

  • Laura MUSY, où vont les déchets qui ne sont pas incinérés ?

  • Laura MUSY, aujourd’hui, existe-t-il une troisième voie autre que l’enfouissement ou de l’incinération des déchets ?