Dans le cadre de sa résidence dans l’agglomération d’Hénin-Carvin, la journaliste Sidonie HADOUX encadre sept jeunes du centre ados de Dourges pour réaliser un diaporama sonore. Rémy, Clara, Margaux, Alex, Florian, Morgan et Alex s’investissent comme des professionnel(le)s pour arriver à la réalisation de leur documentaire. Bravo !
Carnets de route
Ils ont trois jours, une consigne et une échéance. Le pari est ambitieux.
Trois jours pour se rencontrer, tisser des liens et travailler ensemble. Une consigne : poser un regard sur son territoire, en l’occurrence la ville de Dourges. Une échéance : le jeudi 25 avril 2019 et la soirée "Roulez Jeunesse" du cycle de projections et de rencontres Regards sur le bassin minier #4, organisée par le pôle Patrimoine du 9-9 bis.
Tout commence le premier lundi des vacances d’avril. Nous avons rendez-vous à l’Atelier média à Carvin, où j’expose une série de portraits de jeunes étudiants sud-africains à Johannesburg. Nous parlons de l’Afrique du Sud et de photographie. De vieux appareils argentiques à manipuler et des dizaines de magazines photo clôturent la matinée pour susciter la curiosité.
L’après-midi, c’est le moment d’un brainstorming collectif pour définir notre angle d’attaque, nos intentions, en lien avec les ressentis des jeunes sur leur ville. Que voulons nous raconter ? Comment nous y prendre ?
C’est finalement, la forme du diaporama sonore qui est acceptée. Alex et Rémy sont désignés preneurs de son. Margaux, Clara, Alex, Morgan et Eulalie sont les photographes. Nous partons d’un constat : la ville de Dourges est séparée en deux par la voie de chemin de fer. Une séparation qui n’est apparemment pas que visuelle, car les deux côtés de la ville abriteraient deux populations différentes. "Quand nous étions petits, on nous disait de ne pas aller du côté "Bruno" ( pour cité Bruno) car les gens n’étaient pas fréquentables", expliquent Rémy et Florian. "Merci pour moi," réplique Alex en riant, alors qu’il vit dans la nouvelle cité. "Nous savions que nous étions mal vus", renchérit-il.
Une séparation visuelle, sonore, sociologique ; le sujet est devant nous. Il reste à définir une démarche : et si nous allions à la rencontre des habitants des deux côtés de la voie ferrée ? Si nous poussions leurs portes pour les photographier dans leur intimité ? En dépit de certaines appréhensions ("Personne ne va nous ouvrir"), les jeunes acceptent. Nous préparons le terrain en passant quelques coups de téléphone. En moins d’une heure nous calons nos six rendez-vous du lendemain...
Un reportage réalisé en avril 2019
Sources photographiques
Le premier jour du stage, nous avons rendez-vous à l’Atelier média à Carvin pour parler photographie autour de l’exposition "Yes, we can have a dream".
Après avoir défini nos intentions, le mardi est consacré à la réalisation de notre diaporama sonore. Nous arpentons les rues de Dourges, microphones et appareils photo en main, afin de nous rendre chez nos "personnages", des habitants de Dourges.
La journée est consacrée à la pratique : on enregistre les sons de la ville, on s’initie au portrait et au reportage photo. L’exercice n’est pas facile ! Il faut être vif, empathique, curieux, et laisser sa timidité de côté pour poser des questions et rentrer dans l’intimité des gens.
Nous commençons la journée chez Clara où nous interrogeons et photographions sa maman, Myriam.
Les voisins de Myriam, Mr et Madame Kolesko, sont des connaissances de la maman d’Alex. Nous sommes donc les bienvenus chez ce couple de personnes agées, parmi les plus anciens de la rue principale de Dourges.
Margaux nous convie chez sa grand-mère, où sa mère prend plaisir à nous raconter les souvenirs de son enfance.
Nous mettons en scène les aurevoirs entre la mère et la fille afin de l’inclure dans notre diaporama.
Sur le chemin entre deux maisons, nous réflechissons. Nous photographions la ville et nous apprenons à la regarder autrement.
En fin de journée, Alex nous emmène chez lui, dans le quartier de la nouvelle cité Bruno.
Le lendemain, place au dérushage des sons et au tri des photographies.
L’Atelier média à Carvin nous accueille une nouvelle fois pour que chacun puisse avoir un ordinateur et faire son montage. Nous nous répartissons par personnage. Chacun monte son petit diaporama sonore.
Une première expérience de montage pour tous, excepté Florian en option cinéma au lycée.
Nous réflechissons à la construction du diaporama final. Il faut reprendre quelques photos, écrire des textes, enregistrer la voix off, donner du sens au récit. Finalement, le projet les aura occupé une bonne partie des vacances.