Surveillance, sauvetage, météo, à quoi sert le CROSS Gris-Nez ?
Publié le 5 avril 2019
Situé au cap Gris-Nez (commune d’Audinghen) dans le Pas-de-Calais, le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage maritimes (CROSS) de Gris-Nez est l’un des cinq centres opérationnels des Affaires maritimes situés en métropole. Philippe BRICQUER, directeur adjoint du centre répond aux questions des globe-reporters.
Droits humains et solidarités
Les globe-reporters du collège François Rabelais à Hénin-Beaumont travaillent sur la problématique de la frontière et des migrations. Durant leur travail de recherches, ils ont découvert que des personnes exilées traversent parfois la Manche dans des canaux de fortune pour gagner l’Angleterre. Une traversée extrêmement dangereuse. Les élèves décident d’envoyer Sidonie HADOUX, leur envoyée spéciale, interroger des « garde-côtes » français afin d’avoir plus d’information sur ces périlleuses tentatives.
Les « gardes-côtes » en France sont en réalité regroupés dans différents corps de métiers : la marine nationale, la gendarmerie maritime, les douanes, les affaires maritimes, la police, les sauveteurs en mer de la SNSM, etc. Tous ces moyens sont à disposition du CROSS qui met en place les opération de surveillance et de sauvetage dans le détroit du pas-de-calais.
Pour réaliser un reportage dans un centre aussi stratégique, Sidonie fait une demande par mail à la préfecture maritime, située à Cherbourg, puiqu’à la tête de tous les CROSS, il y a le préfet maritime. C’est ce que l’on apelle l’autorité opérationelle. Un attaché de presse du Ministère de la Transition énergétique contacte Sidonie pour avoir la liste des questions. Et oui, le CROSS est rattaché à l’autorité de ce ministère. C’est son autorité organique. Le CROSS est donc une structure civile, mais qui emploie des militaires.
Jeudi 28 mars à 19h00, Sidonie reçoit un mail de Philippe BRICQUER, directeur adjoint du CROSS Gris-Nez qui lui demande de l’appeler avant 21h00. Après une brève mais cordiale discussion, l’ancien officier de marine marchande lui donne rendez-vous à 14h00 le lendemain.
Vendredi 29 mars, 14h00, Sidonie HADOUX sonne à l’entrée du site, situé sur le Cap Gris-Nez à Audinghen. Pendant plus de deux heures, Philippe BRICQUER explique avec minutie le fonctionnement du CROSS, ses missions, ses moyens, ainsi que les grandes problématiques de la surveillance et du sauvetage en mer. Il répond ensuite aux questions des élèves, en précisant néanmoins que les questions sur la problématique migratoire ne sont pas de son ressort.
Il est donc plus difficile d’avoir des informations précises sur les traversées clandestines dans la Manche. "Nous ne faisons pas de différence entre les personnes que nous sauvons", martèle le directeur adjoint. Mais combien sont-ils ? Est-ce que des exilés meurent noyés régulièrement dans la Manche ? Est-ce qu’une fois sauvés et soignés, ils sont relâchés ou au contraire arrêtés ? Des questions qui restent en suspens pour le moment.
Sources photographiques
Philippe BRICQUER est Directeur adjoint du CROSS Gris-Nez, ancien officier de marine marchande et véritable passioné.
Au CROSS Gris-Nez, quatre administrateurs des affaires maritimes et un officier de la Marine nationale composent l’encadrement, assurant à tour de rôle les fonctions de coordinateur de la mission de sauvetage (CMS) – pour les missions de sauvetage – et d’officier de permanence (pour toutes les autres missions) pendant une durée de 24h. Mais au total, ce sont 50 personnes qui travaillent au CROSS pour assurer l’ensemble des opérations.
La salle principale donne une vue imprenable sur la mer, mais les coordinateurs du CROSS ont les yeux rivés sur les sept écrans qui composent leur table de travail.
Au centre de la pièce centrale, l’officier de permanence assure des gardes de douze heures.
Sur la promenade du cap, aux alentours, un panneau explique les missions du centre.
Le CROSS Gris-Nez à Audinghen, dans le pas-de-calais.
La frontière maritime, la mer, effacée par la brume.
Sources sonores
Pouvez-vous vous présenter ?
Quelle est votre zone d’intervention ?
Avez-vous le droit d’intervenir sur une autre zone ?
Quelles sont les missions du CROSS ?
Combien de personnes travaillent au CROSS ?
Quels sont vos moyens ?
Avez-vous des entraînements ?
Quels sont les sauvetages les plus récurrents ?
Quelle est la caractéristique de la frontière maritime ?
Est-ce que vous intervenez uniquement dans les zones françaises du détroit ?
Est-ce que le Brexit va changer votre façon de travailler ?
Est-ce que le nombre d’opérations de sauvetage de personnes exilées essayant de traverser la frontière en bateau a augmenté ?
Avez-vous déjà mené des opérations de sauvetage pour des personnes qui tentaient de passer en Angleterre ?
Comment prenez-vous en charge les personnes exilées que vous sauvez en mer ?
Est-ce qu’ils prennent beaucoup de risques en traversant le détroit dans des petites embarcations ?
Quand la personne sauvée en mer est en situation illégale sur le territoire français, que se passe-t-il après ?
BONUS : Avez-vous un message pour les globe-reporters ?