Un reportage sur les plantations de cacao qui ne se passe pas comme prévu
Publié le 2 avril 2024
Voici la chronique d’une recherche infructueuse de plantations de cacao à Brickaville, Vohibinany en langue malgache. La rédaction de l’école Jean Zay de Nantes demande à leur envoyée spéciale d’interviewer des cacaoculteurs de cette ville située sur la Route Nationale 2 (RN2). Mais en arrivant, pas de grandes plantations de cacao, juste quelques arbres disséminés par-ci par-là, comme explique au micro de Globe Reporters Lanza RAKOTOARISOA HARINIRINA, conducteur de taxi-brousse.
Développement durable et environnement
Après 7h00 de voiture depuis Antananarivo, notre journaliste envoyée spéciale à Madagascar, Tatiana MIRALLES arrive à la ville qui s’étend autour de la rivière Rianila. La voie d’eau permet le trafic des pirogues qui emportent passagers et marchandises vers les villages des alentours. Il est samedi après-midi, Tatiana et Jacquot, le conducteur qui l’accompagne, demandent la localisation des plantations de cacao.
À l’hotely, restaurant populaire où ils mangent, on leur dit que les grandes plantations de cacao à Brickaville datent des années de la colonie. Depuis bien longtemps, elles ont disparu. Aujourd’hui c’est la canne à sucre et le gingembre qui sont cultivés dans cette ville et aux alentours. Il n’y a donc pas de grandes plantations de cacao. Seules quelques petites parcelles sont éparpillées sur la commune d’Anivorano-Est, à une vingtaine de kilomètres de Brickaville. Pour y aller, il faut encore faire de la route, puis monter à bord d’une pirogue.
Tatiana et Jacquot poursuivent leur repas avant de poursuivre leur voyage quand un taxi-brousse passe devant l’hotely et s’arrête quelques mètres plus loin avec un bruit sec. Il vient d’Anivorano-Est et le conducteur, Lanza RAKOTOARISOA, explique que le mauvais état de la route est la cause de la panne de sa camionnette. Il est accompagné du jeune Tafita RAKOTOARISOA, son cousin et aussi son aide, qui apprend à conduire sur ces routes difficiles.
Ils conseillent vivement à notre envoyée spéciale de ne pas aller plus loin que Brickaville. Selon eux, c’est risqué. Si la voiture tombe en panne, il n’y aura personne pour les aider. Tatiana accepte finalement d’abandonner la quête des grandes plantations de cacao. Mais pour expliquer la situation à ses rédacteurs et rédactrices en chef de l’école Jean Zay, elle tend son micro à Lanza et improvise une interview. Lanza accepte d’expliquer de vive voix aux globe-reporters la situation. Comme il préfère parler en malgache, Jacquot se propose de faire la traduction.
Après l’entretien, Lanza et Tafita partent pour essayer de réparer la panne de leur véhicule et pouvoir ainsi reprendre le travail à partir de lundi. Tatiana rentre donc de Brickaville sans avoir réalisé un entretien avec un cacaoculteur ou une cacaocultrice comme le demandait la rédaction.
Cela est un risque du métier de journaliste : ne pas trouver des interlocuteurs recherchés. Mais on ne rentre jamais bredouille d’un reportage. Les journalistes trouvent toujours des histoires à raconter, comme celle de Lanza, chauffeur de taxi-brousse. Ce métier est exercé par des milliers des jeunes à Madagascar.