Une productrice de cacao menacée pour avoir publié des vidéos de champs dévastés par les éléphants
Publié le 13 mars 2024
Les classes de 5ème2 et de 5ème4 du collège Notre-Dame à Meudon souhaitent interviewer un producteur de cacao. Une productrice de cacao répond à leurs questions.
Développement durable et environnement
Les classes de 5ème2 et de 5ème4 du collège Notre-Dame à Meudon demandent à notre envoyé spécial au Cameroun, le journaliste Raphaël KRAFFT, de rencontrer un producteur de cacao.
Lorsque Raphaël prépare son voyage pour Campo afin rencontrer des pygmées comme le lui a demandé une classe de collège, il téléphone à un avocat qui défend les personnes victimes de la déforestation dans cette région pour obtenir des contacts sur place. L’une de ces personnes est productrice de cacao. Le problème, c’est qu’il n’y a pas ou très peu de réseau téléphonique dans les villages reculés de cette région et il ne parvient à joindre personne pour fixer des rendez-vous.
Tant pis, il ira au petit bonheur la chance.
Sur la piste en terre qui relie Kribi à Campo, il demande à Patrick, le moto-taxi, de s’arrêter dans un petit village où est censée habiter la productrice de cacao. Il se rend chez le chef du village pour s’enquérir de son adresse. Celui-ci est en plein milieu de sa sieste, à même le sol de la terrasse de sa maison pour profiter de la fraîcheur de la dalle en béton. « Elle est à Campo, lui répond le chef traditionnel, vous la trouverez dans le bar restaurant qui se trouve tout proche du seul hôtel de la ville ». Ça tombe bien, c’est là où Raphaël a prévu de dormir.
Arrivé à Campo, Raphaël se rend dans le restaurant situé en face de l’hôtel. La productrice n’est pas là, son restaurant est un peu plus loin sur la gauche. Raphaël est affamé par ce long voyage et il sent un agréable fumet qui sort de la marmite qui mijote sur la terrasse. La cuisinière soulève le couvercle pour laisser apparaître un crocodile coupé en morceaux… Raphaël se dit qu’il mangera plus tard et que la priorité est de trouver la productrice de cacao qui accepte volontiers de répondre aux questions des globe-reporters, à la seule condition de rester anonyme.
Elle a très peur. Quelques semaines plus tôt, elle a posté sur internet des vidéos prises par sa tante d’éléphants ayant dévasté son champ à proximité du sien. La gendarmerie l’a arrêtée et mise plusieurs heures en cellule pour l’intimider et lui faire comprendre qu’il ne faut plus recommencer.
En effet, une entreprise de palmiers à huile a commencé de raser entre 40 000 et 60 000 hectares de forêts. Les animaux qui en ont été chassés viennent se nourrir dans les champs des communautés alentour. Cette entreprise est très proche du pouvoir et il ne faut surtout pas parler des conséquences de son installation. Aux conflits hommes-animaux s’ajoutera bientôt la pollution des sols et de l’eau quand commencera l’exploitation.
Quel rôle jour le cacao dans la culture camerounaise ?
En moyenne, combien de kilos de cacao produisent vos arbres par an ?
Est-ce que la culture du cacao demande beaucoup de ressources en eaux ?
Combien de personnes en moyenne travaillent sur votre plantation ?
Quelles sont vos conditions de travail ? Et quels sont les risques liés à votre métier ?
Quel est le lien entre la coupe des arbres (pour planter des cultures de cacao) et la sécheresse au Cameroun ?
Quelle autre plantation plus résistant à la sécheresse pourrait remplacer le cacaoyer ?
Quels sont les autres endroits de plantation de cacao dans la région ?
Votre parcelle est-elle impactée par la sécheresse ?
Comment voyez-vous à long terme votre métier ?
Question bonus : Une société a déboisé plusieurs dizaines de milliers d’hectares dans votre région. Est-ce que cela a des conséquences pour vous, productrice artisanale de cacao ?
Question bonus : Vous avez dénoncé les conséquences de la déforestation. Que s’est-il passé ?
Question bonus : Est-ce que les produits chimiques utilisés par cette société a des conséquences sur votre exploitation ?